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Niveau enseignement
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classe de ES constestataire

Posté par
chanig
24-01-12 à 20:19

J'ai une classe de première Es très faible , avec des gros problèmes de compréhension française.
je ne suis pas la seule à le déplorer, ma collègue de SES a rarement vu un niveau comme ça.

Leur point positif : ils posent beaucoup de questions .
Mais ça part dans tous les sens, ils ne s'écoutent pas, et posent des questions "bêtes "très souvent

Ils ont râlé car mon devoir était trop dur,; et qu'on n'avait jamais vu ça!
Alors que j'avais mis pleins de petits exercices pratiquement identiques en tous points à ceux vus en cours!Bref un niveau B.A.BA

Ils veulent que je fasse le cours avant les exercices ( je fais des activités de découverte mais cela ne leur plait pas)

Les élèves de maintenant se permettent de dire aux profs comment faire, de constester tout!

j'ai fait le point avec la déléguée, j'espère que cela changera l'ambiance mais je doute.

Je suis aussi en colère après les conseils de classe de seconde qui ont fait passer des élèves qui auraient du redoubler ou être réorientés.

En attendant qui galère et déprime en rentrant? c'est MOI!

Posté par
jamo Moderateur
re : classe de ES constestataire 24-01-12 à 21:02

Salut,

il est vrai que certains profs pensent qu'au lycée, c'est plus tranquille, les élèves sont plus agréables, ont un meilleur niveau, sont plus travailleurs, moins contestataires, etc ...

Pour avoir pratiqué le collège et le lycée, tout ceci est faux, et je préfère même le collège.

Par contre, ne te trompe pas de cible, les responsables ne sont pas les conseils de classe de 2nde qui laissent passer les élèves en 1ère.
Ce n'est ni les conseils de classe qui laissent passer les élèves en 2nde.

En fait, nous sommes dans un système dans lequel il a été décidé que le plus grand nombre devaient avoir des diplômes, en particulier le baccalauréat.
Et malgré le nuage de Tchernobyl passé en France voici 25 ans (en 1986), le niveau intellectuel n'a pas miraculeusement augmenté (une telle mutation sur une éspèce demande sans doute quelques centaines ou milliers d'années).
Par contre, la proportion de bachelier dans une classe d'âge est passée de 29,4% (en 1985) à 66,8% (en 2009).
Et comment ?
Réponse : en baissant le niveau d'exigence tout simplement.
Et c'est ainsi qu'on retrouve dans le système des élèves qui n'auraient pas été là il y a quelques années.

Voilà, c'est un choix de société qui a été fait, nous devons l'accepter !

Posté par
jamo Moderateur
re : classe de ES constestataire 24-01-12 à 21:16

Ensuite, comment gérer cette situation en tant que prof, puisque nous devons bien faire avec.

Il est possible que tu débutes un peu dans le métier, donc tout d'abord avec l'expérience, on apprend à mieux se préparer à ce genre de choses.

Des élèves qui se plaignent qu'on fait trop de cours et pas assez d'exos, j'en ai eu aussi.
L'année d'après, c'est le contraire : trop d'exos et pas assez de cours.
Parfois, ils se plaignent que je leur fait trop de devoirs ... parfois que je n'en fais pas assez.

La seule vérité dans tout ceci, c'est qu'ils cherchent des excuses pour se plaindre, mais aucune plainte n'est fondée, c'est juste par principe.

Très tôt dans l'année, on peut commencer à sentir ce petit souffle de contestation qui se lève.
Il est assez difficile à déceler quand il est faible, mais il faut vite réagir avant qu'il ne soit trop tard et qu'il ne se transforme en tempête.

Une fois qu'on sent venir la chose, il faut prendre les devants et lui couper n'herbe sous les pieds.
Faire comprendre aux élèves que le patron, c'est le prof.
En aucun cas ne laisser les élèves décider de quoi que ce soit, ou ils vont se permettre d'en prendre 100 fois plus.
Si un contestataire est repéré, convoquer ses parents, et mettre les choses au point : un appel aux parents calmera l'individu en question et tous ceux qui voudraient faire de même.

Ah oui, et pour ne pas uniquement charger les élèves, je vais me permettre d'en rajouter un peu.
En fait, nous sommes dans un pays de grincheux, de râleurs.
Les élèves, dont la personnalité et le sens critique est en construction, ne font qu'imiter ce qu'ils voient autour d'eux, sans le comprendre.
De plus, les élèves sont en contact avec "les profs" qui, à cause d'une minorité d'entre eux, ont fortement dégradés l'image de la profession : les grèves à répétition, non justifiées et inutiles, dont le principe est de grincher sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, est un bel exemple pour les jeunes, non ?
D'ailleurs, la baisse du nombre de candidats en est aussi une conséquence : qui voudrait se lancer dans une telle profession, alors que cela fait 40 ans que cette profession se plaint que c'est un métier difficile, mal payé, ayant une mauvaise image, etc ...

Posté par
chanig
re : classe de ES constestataire 24-01-12 à 21:55

Merci Jamo. je suis tout à fait d'accord avec ton analyse.

Euh, je ne débute pas dans le métier ,lol .
J'en suis à ma 13 ème année.Premières années trèèèèèès difficiles !
Des contestations , j'en ai eus. Donc maintenant, cela me touche moins mais quand même, on se remet vite en cause.

Je pense , en effet, que je n'ai pas réagi assez tôt car je sentais depuis 1 ou 2 mois un vent de contestation.
Je me laisse moins marcher sur les pieds qu'avant mais là je'aurai du être plus ferme .

Je commence un nouveau chapitre, dur : les dérivées.
J'appréhende car s'ils ne bossent pas dès le début, ils vont vite être dépassés!

Posté par
jamo Moderateur
re : classe de ES constestataire 24-01-12 à 23:01

Ok, j'avais pensé que venant exposer ce problème, tu n'y avais jamais été exposé.
Mais avec 13 ans d'expérience, cela ne doit pas être nouveau.
En tout cas, c'est vrai que c'est bien pénible cette sale mentalité de contestation, et j'ai remarqué qu'elle n'est due qu'à 1 ou 2 éléments dans une classe, et que les autres suivent.

Posté par
COTLOD
re : classe de ES constestataire 25-01-12 à 18:22

Bonsoir,
pour jamo :

Citation :
les grèves à répétition, non justifiées et inutiles, dont le principe est de grincher sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, est un bel exemple pour les jeunes, non ?


Bien sûr, mais sont-elles si souvent non justifiées ? Les journalistes remplissent-ils leur rôle en nous servant du micro-trottoire ?



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