Bonsoir,
Je suis enseignante en petite section de maternelle et je souhaite aborder les petits nombres avec mes élèves (1, 2 et 3). Cependant j'essaye de me renseigner sur les différentes approches que l'on a pu voir au fil du temps. Et en lisant plusieurs auteurs je me suis rendue compte que l'on parle de "nombres" mais on ne précise pas quels genres de nombres: nombre entiers, etc... qui permettraient de répondre à la question "Combien de...".
Pouvez-vous m'éclairer sur ce sujet s'il vous plait ?
Merci d'avance
***forum modifié***
Bonsoir,
en fait ça dépend un peu de ce que tu veux.
Je ne pense pas qu'il y ait, sur ce forum, beaucoup de gens capables d'enseigner en maternelle.
Mais il y en a peut-être.
Pour un point de vue historique, je crois savoir que les premiers nombres dont on a une trace sont les entiers.
Et même les entiers à partir de trois.
J'ai entendu dire qu'il y avait un duel (cad une indication grammaticale du nombre deux) dans d'autres langues que le grec ancien.
Ce qui signifie que le pluriel, et un éventuel dénombrement raisonné, commencerait à trois.
En tous cas, il me semble déraisonnable d'envisager autre chose qu'un comptage en maternelle ( mais je suis incompétent ).
Donc les entiers à partir de un.
Le zéro étant un concept qui n'a rien d'évident.
PS : avec une meilleure orthographe, je serais sans doute devenu instituteur.
Et j'aurais aimé avoir des classes de maternelle.
Bonjour
derrière la notion de nombre entier, il y a celles de classes d'équivalence et de bijection : pour l'aspect classe d'équivalence : le nombre 2, c'est ce qu'il y a de commun entre les oreilles, les jambes, les yeux, les bras, les mains ... d'un individu normalement constitué, entre une collection de deux vases, une de deux chaises, une de deux chapeaux, une de deux assiettes etc
il me semble (mais je ne suis pas non plus spécialiste de l'enseignement en maternelle) que c'est ce qui est mis en avant quand on fait colorier par des enfants d'une certaine couleur tous les paquets d'un même nombre d'objets,indépendamment de la nature des objets en question.
pour l'aspect bijection, c'est peut-être lui qui arrive en premier dans le développement des enfants : un petit enfant qui aide à mettre la table ne va pas compter trois fourchettes, mais en prendre dans le tiroir une pour Papa, une pour Maman et une pour lui, dans un premier temps. Et finir par observer qu'il a la même chose dans la main quand il met la table pour Papy, Mamie et lui, ou pour Tati, Tonton et lui, etc.
(et comme souvent en math, la notion de nombre abstrait devient intéressante quand il y a beaucoup de monde autour de la table et qu'on risque d'oublier la fourchette de tante Gudule, alors qu'une fois qu'on a appris à compter, on énumère 1-2-3-4 etc sans se soucier de savoir pour qui on prend une fourchette, mais le gosse qui n'a jamais eu à prendre plus de trois fourchettes d'un coup ne voit pas l'intérêt de compter 1-2-3. Pourtant, il faut bien commencer par les petits nombres avant d'arriver aux grands....
tout comme en quatrième les premiers problèmes utilisant des résolutions d'équations paraissent idiots et inutiles aux gamins un peu malins qui ont d'autres stratégies pour obtenir la solution, mais on ne va pas commencer par des problèmes compliqués menant à des équations trop difficiles à résoudre pour eux)
Bonne fête!
A verdurin:
en mandarin correspond deux symboles différents pour le cardinal deux: er et liang ,seul 'er' est utilisé pour la formation d'autres de nombres et dans les calculs.
A Lafol:
la bijection joue un rôle fondamental,j'ai connu il y a longtemps un berger qui ne savait pas compter;il possédait deux sacs:un gros plein de cailloux ,un petit dans lequel il y avait autant de cailloux que de brebis dans son troupeau. . .
Alain
Again,
La notion d'invariance acquise selon Jean Piaget (pédopsychologue suisse ) par le jeune enfant est importante,Ex:je pose des pions noirs sur une table si je les bouge en restant sur la même table leur nombre ne change pas et donc si deux comptages successifs donnent des résultats différents l'un au moins est faux;il me faut alors tout recommencer.
J'ai rencontré cette notion plus tard au laboratoire;nous faisions l'hypothèse que deux résultats égaux ou très voisins(+/-0,2%) pouvaient être retenus ;si non "à refaire" ,
Alain
Hello,
J'avais entendu parle -il y a longtemps- de tribus primitives qui ne connaissaient que les nombres 1, 2 et "plusieurs" parce qu'ils n'avaient pas besoin d'autres choses.
(Voir ici par exemple )
Par ailleurs, pour avoir des enfants assez fraichement sortis de maternelle et pour avoir discute avec les enseignants, il semble clair que les enfants n'acquierent pas tout de suite la notion abstraite de nombre. Un nombre doit etre associe a un objet comme dans les exemples de lafol.
Mes enfants avaient des petits jeux d'association sous forme de puzzle/dominos avec un nombre de fleurs, un nombre de points et un nombre ecrit en chiffres. Les 2 premiers etaient facilement associes par bijection ou par comptage en 2e moitie de maternelle mais l'association avec le caractere "chiffre" prend plus de temps car c'est du "decodage". A ce propos je te conseille le tres beau livre "Le verbe geometre" qui raconte les differentes rencontres entre nombres et ecritures.
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