Bonjour.
Je vous recommande cette jolie page:
On y lit un ensemble de réflexions de Yves Meyer (lauréat du prix Abel 2017 « pour son rôle majeur dans le développement de la théorie mathématique des ondelettes ») sur l'enseignement des mathématiques.
Voici deux extraits dont l'un fera sûrement plaisir à carpediem:
Citation :
Mais voici ce que j'aimais par-dessus tout à Tunis. L'élève, par la justesse et la qualité du raisonnement qu'il élabore, pouvait devenir l'égal du maître. Je pouvais prouver que j'avais raison et que le maître se trompait. Je pouvais montrer que ma démonstration était plus belle et plus simple que la sienne. Cela ressemble fâcheusement à « l'élève au cœur de l'acquisition du savoir ». Mais en aucun cas ! En effet je ne pouvais discuter avec le maître qu'en me hissant à son niveau de connaissances et de rigueur. Le dialogue d'égal à égal avec le maître est la fin, l'aboutissement, la consécration d'une initiation. Ce dialogue n'est évidemment pas le point de départ. Il n'y a aucune flatterie, aucune complaisance envers les élèves dans cette vision de la transmission et de l'échange avec le maître.
Citation :
L'enseignement des mathématiques reposait sur une éthique sévère prônant la vérité et la démocratie : devant la vérité mathématique nous étions tous égaux. J'étais dans un rapport d'égalité avec mon professeur. Je n'étais pas soumis à sa parole. Un raisonnement effectué par le professeur n'était juste que si j'y acquiesçais. Apprendre les mathématiques, c'était avant tout apprendre à penser par soi-même.