Où j'étais, en maths, on a mis en place une fiche qui suit l'élève de la 6ème à la 3ème qui nous permet d'évaluer l'élève sur les compétences de chaque année. Pour le socle, un élève doit théoriquement avoir validé plusieurs des compétences de 3ème pour que l'item soit validé.

C'est un travail qui nous a pris du temps en fin d'année dernière mais qui permet d'évaluer (a priori) efficacement.

Le jour du conseil de classe des 3èmes, nous avons appris que le principal avait pris la décision de valider le socle pour tous les élèves qui auront le brevet sans trop de soucis. Il a choisi de valider la plupart des items, plus ou moins au hasard. A sa décharge, selon lui, le site où il devait remplir les fiches n'était ouvert qu'une semaine. Une aberration de plus...

Pour les autres élèves, nous avons choisi, en maths, de valider les items que nous avions validés sur nos fiches. Dans les autres matières, ça va du : "je ne valide rien" à "je valide tout".

Personnellement, je n'ai modifié mes méthodes d'enseignement mais j'ai orienté mes évaluations.

Tous les élèves n'ont pas obtenu le socle.

Ce que j'ai fait cette année m'a convenu (mis à part la validation finale...) et pour l'an prochain, je change de bahut. A priori, une collègue a fait un livret grâce auquel les élèves peuvent valider des items dès la 6ème. Ca ne me convient pas...

Salut,


Du côté de chez moi, nous avons utilisé un logiciel pour évaluer les compétences du socle, depuis la 6e, et nous avons basculé les résultats dans LPC.

La validation n'est pas notre travail, c'est celui du chef d'établissement, qui a fait en sorte de ne pas trop plomber nos résultats au DNB (et donc a repêché une bonne dizaine de recalés).

Personnellement je me suis beaucoup appuyé sur les documents eduscol pour mettre en place mes évaluations. Parfois uniquement orientée socle (devoir commun trimestriels), parfois simplement une partie de mes évaluations "chiffrées", un peu comme on le fait pour le DNB. (Dans mon académie, en corrigeant le DNB, en plus des notes, nous devons évaluer une ou deux compétences choisies par nos IPR).

J'ai forcément modifié mes méthodes d'enseignement, puisqu'un tel mode d'évaluation nécessite forcément une préparation différente. Le plus difficile étant de trouver des situations problèmes suffisamment ouvertes pour laisser l'élève s'exprimer et mettre en jeu ses compétences, mais pas trop difficiles afin que tous puissent y arriver...

Mise à part le repêchage par le chef d'établissement, nous sommes globalement satisfait. A sa décharge, nous comprenons évidemment qu'il ne peut laisser notre collège faire un score minable à cause des "recalés du socle" alors que les établissements voisins ont pour la plupart validé massivement le socle de tous leurs 3.

Enfin, j'ai pu remarquer que ce ne sont pas les meilleurs élèves qui s'en sortent le mieux. Ceux qui ont un peu plus de difficultés ont parfaitement compris qu'expliquer sa démarche, même fausse, nous permettait d'évaluer positivement les items concernant la démarche scientifique. Là où en temps normal ils auraient répondu par une page blanche, ils ont au moins fait l'effort d'expliquer leur raisonnement et les endroits où ça coincé. Pour le coup, il devient plus facile d'y remédier (quand on sait clairement où ça bloque !)

Voilà, @vous !

Pour répondre à jamo :

C'est vrai qu'au début, c'est assez difficile pour ceux qui n'ont pas d'idée, de démarrer ces problèmes "ouverts". Pour ça, j'ai commencé par des devoirs maisons très ouverts (par exemple avec 2-3 façons de le résoudre), en notant seulement la démarche, et d'aucune façon "la" réponse.
Ceux qui avaient le plus de mal ont vite compris qu'on pouvait avoir un bon résultat, même sans trouver "la" réponse, juste en expliquant ce qui leur ai passé par la tête.
Les narrations de recherche vont dans le même sens.

Pour les plus en difficulté, j'ai fourni des fausses copies des années précédentes (en fait des copies que j'ai imaginée moi-même, et fait écrire par d'autres élèves pour que ça paraisse vraisemblable).
J'ai très vite eu des copies "similaires" : "J'ai eu l'idée de faire ça... mais je suis quand même bloqué parce que je ne sais pas faire ça... J'ai cherché dans le cours au chapitre... Je n'ai rien trouvé qui puisse m'aider parce que dans le cours c'est comme ça, alors que dans l'exo c'est autrement..." Tout en valorisant au maximum ce genre de copies à la correction.
Le travail en groupe permet d'avoir plusieurs bonnes idées dans une même copie (pas forcément notée) et leur permet de voir comment procède ceux "qui ont compris le truc".

Je n'ai pas fait de tels problèmes en devoir sur table avant le mois de Janvier.

Et finalement, le plus difficile, c'est de leur faire comprendre qu'ils ne doivent pas perdre autant de temps (à tout expliquer) dans un contrôle d'application directe du cours (donc des problèmes plus fermés)... Pour les aider, j'ai systématiquement écrit une phrase du type "tout début de démarche, même incorrect, sera pris en compte dans la notation" lorsque je teste plutôt des compétences.