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Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 11-07-20 à 14:27

Considérons la projection ci dessous (ce n'est pas forcément la projection d'un figure avec des traits droits, ça peut être un sac de noeuds)
Triangles imbriqués

Les paires de triangles possibles,et si elles sont imbriquées sont :
ABC DEF NI
ABD CEF NI
ABE CDF I enlacement 2 (donc définitivement pas la représentation d'une figure à traits droit
ABF CDE NI
ACD BEF NI
ACE BDF I enlacement 1
ACF BDE NI
ADE BCF I enlacement 1
ADF BCE I enlacement 1
AEF BCD NI

On voit que la somme des enlacements vaut 5, ce qui est bien impair.
Choisissons un croisement :
CE et BD
CE passe au dessus de BD. Croisons les, maintenant CE passe en dessous de BD.
Désormais, ABD CEF est imbriquée (enlacement 1) et ACE BDF n'est plus imbriquée.
Les imbrications de toutes les autres paires ne sont pas affectées.
Un enlacement a augmenté de 1, et l'autre a diminué de 1. La somme des enlacements fait toujours 5, la parité n'a donc toujours pas changée.

Comme la parité sera toujours impaire, on n'aura toujours au moins  une paire avec un enlacement non nul (donc imbriquée)
On peut faire le test en effectuant d'autres croisements, ce sera toujours vrai.

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 11-07-20 à 15:51

Bonjour,

weierstrass : Soit, on ne peut qu'agréer à ce genre de dénombrement sur le schéma présenté avec des fils souples par-dessus/par-dessous.
Mais rien ne prouve que c'est un ensemble valide dans l'espace avec des segments de droites entre des points pré-donnés. Une fois cette validation faite, alors on peut se permettre....
Cela me fait penser à un passage préalable dans une usine de traitements chimiques avant de pouvoir comparer à la démonstration sur chacun des 3 polyèdres (à 2, 1 ou 0 points intérieurs).
Mais bel effort

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 11-07-20 à 23:36

Si la propriété est vraie dans le cas de fils souples, elle est vraie à plus forte raison dans le cas de segments droits.

Et je n'ai pas fait beaucoup d'effort, je n'ai fait que traduire la démonstration de mathématiciens bien plus brillant que moi. Robertson et Seymour, bien qu'il ne soient pas à l'origine de cette démonstration mais l'ait juste reprise, ont apporté de nombreuses contributions aux rapports entre les graphes et la topologie,  notamment via l'étude des familles de graphes fermées par mineurs. (comme cette famille ci), et ont démontré le théorème de Robertson-Seymour, qui est l'un des plus grands théorèmes de théorie des graphes (et l'un de mes préférés - le préféré?)

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 09:27

Bonjour,

Je n'ai pas dû comprendre la démonstration,
Comment peut-elle être générale si on doit d'abord, sur le graphe plantaire représentatif,  déterminer quel segment est dessus pour chaque croisement de deux segments.  

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 10:02

Et bien quand on projette notre graphe, comme on connait ou sont placés les points, on peut également savoir quel trait sera au dessus ou au dessous lors de la projection. Et ça, on peut le représenter sur notre graphe planaire. A partir de cette projection, la démonstration nous dit que la somme des enlacements est impaire. On en conclut donc qu'il n'y a pas d'enlacement...

Quelle que soit la manière de dessiner un graphe planaire complet, en choisissant quand on veut passer au dessus ou en dessous, la propriété restera vraie. Mais on ne peut pas déterminer le nombre d'enlacement juste avec le dessin que tu as joint. En effet, un infinité d'ensembles de points donneront exactement le même dessin, et ces ensembles de points n'auront pas forcément le même nombre de triangles imbriqués.

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 15:05

Bonjour,

weierstrass : Si je reprends bien l'énoncé : "Montrer qu'il est toujours possible...."
Vous dites qu'en préalable : "quand on projette notre graphe, comme on connait ou sont placés les points, on peut également savoir quel trait sera au dessus ou au dessous lors de la projection..."

Je comprends bien, mais le problème n(est pas de montrer sur un ensemble de 6 points,
il faut montrer qu'il n'y a pas d'ensemble de 6 points qui n'aie pas de triangles imbriqués.

Il vous faudrait donc déterminer tous les cas des traits dessus ou dessous dans toutes les projections possibles ?
Je suis peut-être trop insistant...

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 15:43

Le dessin que j'ai donné est effectivement juste un exemple, car vous m'aviez demandé un exemple pour clarifier ma démo.

Citation :
weierstrass : Je n'ai pas bien compris comment décompter les intersections.
Pourriez-vous traiter en exemple ce graphe planaire

J'ai du dessiner mon propre graphe puisqu'il n'y avait pas assez d'éléments sur votre schéma pour compter les imbrications. J'ai compté les enlacements. J'ai aussi donné un exemple de croisement, et montré que sur l'exemple, la parité ne change pas.

Mais si on veut savoir si ça marche tout le temps, il faut se référer à la démonstration, que j'ai donnée le 10-07-20 à 23:07. J'y ai démontré dans le cas général que la somme des enlacements étaient impairs.
Pour mon dessin, je me suis effectivement limité à un exemple, où

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 16:21

---> weierstrass : Une dernière fois , ensuite j'abandonne.
Je ne comprends justement pas la logique dans la d&monstration que vous citez :

Citation :
Il suffit de vérifier qu'il existe un graphe ou s est de parité 1.
Si il n'existait pas de couples avec imbrication, tout les enlacements vaudrait 0, et donc s vaudrait 0. Ce ne sera donc jamais le cas,


Il me semble bien que dans l'assertion de cette citation vous ne vérifiez rien, J'aurais plutôt cru " Il faut vérifier qu'il n'axiste pas de graphe où s est de parité 0 ",
mais je suis sans doute trop ignorant dans le théorie des graphes...

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 19:01

Rebonjour à tous les deux .

J'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre la démonstration car aucune hypothèse n'est clairement explicitée . On part d'un graphe à six points dans un espace de dimension trois que l'on projette ( proprement ) sur un plan en laissant apparaître à chaque intersection les chemins supérieurs et inférieurs . Pour chaque paire de triangles ( il y en a dix ) on définit l'enlacement comme la somme des enlacements aux poins d'intersections des lacets des deux triangles . Jusque là c'est très clair mais un peu moins après .

Qu'appelle-t-on enlacement total de la projection ? Est-ce la somme des enlacements aux différents points d'intersections ou la somme pour les paires de triangles( on parle bien sûr modulo 2 ) ? Qu'est-ce qui assure que les deux sommes sont les mêmes ? Pourquoi sont-elles toujours impaires ?

Après si les réponses sont celles attendues , la solution coule de source .

Encore faut-il combler les blancs

Imod

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 19:46

Bonsoir,

En revoyant le premier lien donné par weierstrass, tout est démontré depuis 1993. La réponse était simple : c'est démontré par et pour toutes les façons de projeter toute configuration de 6 points.
A défaut il faut détailler, ce qui me semble bien plus complexe que de raisonner directement sur polyèdres ayant 2, 1 ou 0 points dans leur enveloppe convexe en espace 3D

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 20:29

@vham

Il n'est peut-être pas indispensable de rappeler à chaque message la beauté et la simplicité de votre démonstration avec l'enveloppe convexe . On va admettre que cette idée est géniale et essayer de simplifier l'idée de Weierstrass qui n'est peut-être pas aussi compliquée qu'elle en a l'air .

Imod

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 12-07-20 à 20:49

Imod

Citation :
Qu'appelle-t-on enlacement total de la projection ?

Je ne retrouve pas où j'ai parlé de ça, mais si j'en ait parlé, je suppose que je parlais de la somme des enlacements sur les 10 paires de triangles.

Citation :
Est-ce la somme des enlacements aux différents points d'intersections ou la somme pour les paires de triangles

Je ne comprend pas comment on peut sommer sur les points d'intersection. L'enlacement se définit sur une paire de cycle, et donc on somme sur les paires de cycles. L'enlacement n'est pas la somme des intersections entre deux boucles. J'avais donné un lien dans ma démo vers la page wiki sur les enlacements.Il est décrit comment l'enlacement se calcule à partir des intersections mais c'est plus compliqué que de juste compter les intersections. On peut prendre la valeur absolue de l'enlacement si on ne souhaite pas travailler avec des enlacements négatifs mais ça ne change pas grand chose, en tout cas, pas dans cette démo (C'est un peu la même histoire qu'angles orientés ou non). En gros, l'enlacement est le nombre de tours que fait l'une des boucles autour de l'autre.

Il y a peut être un moyen de trouver la somme des enlacements sur les paires en faisant une somme sur les intersections (peut être juste en orienté), mais je ne sais pas comment faire...

Citation :
Qu'est-ce qui assure que les deux sommes sont les mêmes

Je ne comprends pas quelle est la deuxième somme, je n'ai parlé que d'une somme.

Citation :
Pourquoi sont-elles toujours impaires ?

C'est justement le point crucial de la paire. On sait qu'il existe une configuration ou la somme est impaire (prendre par exemple l'exemple que j'ai donné).
Pour toute autre configuration, on peut se ramener de mon exemple à cette configuration en croisant seulement deux arcs à chaque étape. Il faut montrer qu'à chacun de ses croisements, la parité de la somme augmente. Pour chaque croisement d'arcs, il n'existe que deux paires de triangles affectées par le croisement. Par exemple, sur mon exemple, en croisant CE et BD, les deux seules paires pouvant être affectées sont CEA BDF et CEF  BDA. Effectuer 1 croisement change l'enlacement de plus ou moins 1. Comme on change sur deux triangles, l'enlacement changera de 1+1 ou -1+1 ou 1-1 ou -1-1. Dans tout les cas, la parité ne changera pas, donc on n'aura toujours une somme impaire, donc toujours un enlacement.

Vham
Citation :
A défaut il faut détailler, ce qui me semble bien plus complexe que de raisonner directement sur polyèdres ayant 2, 1 ou 0 points dans leur enveloppe convexe en espace 3D

Je ne comprends pas trop ce qui vous bloque sur cette démo, je dois vraiment être un piètre pédagogue. En tout cas, la démo est clairement plus simple que d'analyser les polyèdres (la preuve, dans l'article que j'ai mis en lien, ça tient littéralement en 5 lignes ). Le sentiment de complexité vient peut être que la preuve fait intervenir des objets mathématiques qui ne vous sont pas familier, mais pour une preuve de ce type, le raisonnement est finalement assez basique. L'étude du polyèdre oblige de faire une analyse de cas (et c'est déjà pas facile d'établir tout les cas). Ensuite, si on veut vraiment la montrer proprement, il faut exploiter des notions géométriques qui peuvent vite devenir un peu lourdes...

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 13-07-20 à 18:04

Bonjour,

Ce qui tient en 5 lignes c'est la justification du résultat : "The graph K6, (the complete graph on six vertices) has no linkless embed-ding."
la preuve se fait "By studying the  effect of a  crossing change in  a  regular projection, it  is  easy to  see  that......By checking an  arbitrary embedding we can  establish that  this  invariant equals 1."

Pour moi aucune difficulté à comprendre ce résultat de l'étude des "LINKLESS EMBEDDINGS OF GRAPHS IN  3-SPACE"
Ce qui me pose problème, c'est comment, d'une projection arbitraire (K6) comportant les dessus-dessous des arcs qui se croisent sur cette projection plane (définition de l'embedding si je ne me trompe), on arrive à la configuration exacte (dans l'espace) donnée par les 6 points imposés quelconques (4 non coplanaires).
En effet, si je bouge un point pour ajuster un croisement de la projection , ce peut être un autre croisement qui se trouve modifié d'abord.  et même si on met des arcs de courbe sans bouger les points, rien ne prouve que des segments de droites restitués conviendront.
L'énoncé parle bien de triangles, pas de courbes fermées dans l'espace.
  

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 13-07-20 à 19:49

Vham
K6 n'est pas une projection arbitraire, c'est le graphe complet à 6 sommets. Dans notre problème ici, on a 6 points reliés de toutes les façons possibles, donc on a K6.

Ce qu'on veut montrer que pour n'importe quel plongement (embedding) du graph K6 dans l'espace à 3 dimensions, alors ce plongement ne contient pas deux cycles intriquées (linkless embedding).
Ce qui  est démontré, c'est bien : il n'y a pas de plongement de K6 sans paire de cycles imbriquées (The graph K6, (the complete graph on six vertices) has no linkless embed-ding), tout les plongements possibles sont donc traités dans cette démonstration, y compris les plongements où les arcs sont droits.

A la fin de la démo, il est dit qu'en consultant un plongement arbitraire, on va trouver que la somme des enlacements est impaire (By checking an  arbitrary embedding we can  establish that  this  invariant equals 1). Cette phrase n'est pas la conclusion de la démonstration mais une étape de la démonstration.
En combinant les propositions "Si l'on passe d'un plongement à un autre en croisant deux arcs, la somme des enlacements des deux plongements à la même parité "  et "il existe un plongement telle que la somme des enlacements est impaire", on déduit  "tout plongement à une somme d'enlacements impaire"

Dans la dernière phrase de la démo, la démonstration ne précise pas quel plongement elle prend, puisque ça marcherait avec n'importe lequel et ce n'est pas le point le plus difficile de la démo.

Imod
Désolé, je n'avais pas vu ton dernier message.
Encore une fois, la démo n'est pas mon idée, elle est exposée dans le papier dont j'ai donné le lien. (Et la démo est encore plus vieille puisqu'elle provient d'un autre article de d'autres auteurs (mais d'accès payant).
La démo donnée est vraiment simple et concise, je dois croire que ma traduction la rend beaucoup plus alambiquée que ce qu'elle n'est...
Et pitié, dis moi que tu as compris la démo

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 13-07-20 à 20:34

Bonjour,

Le graphe que je vous avait proposé le   11-07-20 à 12:22  n'est-il pas un K6 ? C'est la projection sur un plan d'une configuration complète (15 segments entre 6 points) de l'espace.

J'ai bien dit que la démonstration sur le graphe K6 ne me posait aucun problème, c'est lorsque le graphe est plongé dans l'espace 3D que je me pose des questions sur comment on l'adapte aux 6 points pré-donnés.
Si cela ne vous interpelle pas, vous n'êtes pas obligé de justifier....

Comme le même graphe, avant que l'on y porte quel brin est dessus ou dessous, peut être la projection de diffêrentes configuration dans l'espace, je vois mal comment on peut éviter de s'intéresser à quel polyèdre on a affaire.

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 13-07-20 à 22:58

Citation :
Le graphe que je vous avait proposé le   11-07-20 à 12:22  n'est-il pas un K6 ?

Le graphe que vous aviez proposé est effectivement une représentation possible du graphe K6, mais c'est un plongement du graphe K6 parmi d'autre. Il ne faut pas confondre graphe et plongement de graphe. Un graphe, c'est juste une liste de sommets et une liste de relations entre les sommets. Un plongement de graphe, on donne des coordonnées à chaque sommet du graphe, et si il y a une arête entre ses deux sommets, il doit y avoir un chemin reliant les points correspondant dans le plongement. Ce chemin peut être droit (comme dans le sujet initial, ou courbe). Dans ce cas, ça donne deux plongements différents. Un graphe est un objet mathématique qui modélise des relations, le plongement d'un graphe est un moyen de représenter de manière géométrique un graphe.
Le graphe que tu as proposé est un plongement du graphe K6 dans le plan 2D (Le plan de l'écran). On peut effet pour chaque point donner ses coordonnées sur l'ecran, et les traits entre chaque points ne sont pas n'importe quel traits (ici, ce sont des lignes droites, au sens géométriques du terme)

Citation :
C'est la projection sur un plan d'une configuration complète (15 segments entre 6 points) de l'espace.

La configuration que tu as dessinée sous geogebra est un exemple de plongement du graphe K6 en 3D. (Geogebra sera capable de te dire les coordonnées en 3D de chaque sommet, et les liaisons sont des traits droits).
Si tu déplaces l'un des sommets de ta figure sur Geogebra, tu obtiendras un nouveau plongement en 3D. (puisque les coordonnées de ce point auront changées).

Par contre, le dessin que vous avez envoyé est une projection 2D de la configuration dessinée sous Geogebra. Or on veut travailler sur des plongements 3D. Le dessin que vous avez proposé, même si il est issu d'une figure 3D, a perdu trop d'information dans sa projection en 2D pour que l'on puisse dire combien il a de paires de triangles imbriquées. En effet, de nombreuses plongements 3D vont, lorsque l'on va les projeter, donnée la figure que vous avez envoyée. Or certains de ces plongements on 1 paire de triangles imbriquée, et d'autre 3...

On peut ajouter sur le dessin 2D plus d'information : On peut noter quel trait passe au dessus de quel autre, comme ce que j'ai fait dans mon dessin. Bien que cette représentation 2D d'un plongement 3D ne donne pas toutes les informations sur le plongement 3D (on pourrait là encore trouver plusieurs plongements avec des points à des coordonnées différentes tel que sa projection est le dessin que j'ai proposé), cette représentation est suffisante pour pouvoir compter les paires de triangles imbriquées.

Citation :

Comme le même graphe, avant que l'on y porte quel brin est dessus ou dessous, peut être la projection de diffêrentes configuration dans l'espace, je vois mal comment on peut éviter de s'intéresser à quel polyèdre on a affaire.

Justement, votre dessin n'apporte pas assez d'informations pour pouvoir faire des preuves dessus. Mais si on projette en ajoutant le détail des brins au dessus ou au dessous, alors là, on a assez d'informations pour faire la preuve, et il n'y a même pas besoin de savoir la taille de l'enveloppe convexe.

Citation :
J'ai bien dit que la démonstration sur le graphe K6 ne me posait aucun problème, c'est lorsque le graphe est plongé dans l'espace 3D que je me pose des questions sur comment on l'adapte aux 6 points pré-donnés.

La démonstration donnée prouve que TOUT les plongements 3D du graphe K6 ont au moins une paire de triangles imbriquées. La configuration que vous avez dessinée sur Geogebra, bien que je ne sache pas beaucoup à quoi elle ressemble, est UN exemple de plongement 3D du graphe K6. Si le théorème est vrai, alors la configuration que vous avez donnée vérifie la propriété recherchée. (Si je démontre que toutes les pommes sont rouges, si j'en prend une en particulier, elle sera forcément rouge, c'est exactement ça ici)

J'ai l'impression que vous pensez que la preuve ne porte que sur un exemple précis très restreint, mais si c'est le cas, il vous manque probablement quelque chose dans la compréhension de la preuve (qui suffit, je l'affirme, à couvrir toutes les configurations de polyèdres - et même plus, ça couvre toutes les configurations en autorisant les traits courbes)

Voilà, j'espère que c'est plus clair comme ça, j'ai  vraiment beaucoup détaillé, je crains de ne pouvoir faire mieux (j'ai déjà l'impression de redire ce que j'ai mis dans d'autres messages).

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 12:34

Salut à tout les deux

J'ai fait un petit break pendant quelques jours , il n'y a rien de mieux pour remettre les idées en place

Il y a plein de choses qui m'interpellent dans la démonstration de Weierstrass , essentiellement par manque de connaissances mais j'aimerais bien asseoir quelques certitudes .

Une première question :

On projette les six points sur un plan et on note pour chaque "intersection" le segment qui passe au dessus .  On choisit deux triangles dont les sommets sont ces six points et dont deux côtés se "croisent" . On conserve ces deux côtés et on échange les deux autres sommets . A priori cet échange change le nombre de points d'intersections (  2 , 4 , 6  ) et possiblement la parité souhaitée ? Non ?

Imod    

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 13:47

Imod
On ne compte pas le nombre d'intersections, on compte les enlacements. Les intersections permettent de déduire les enlacement, mais le nombre d'intersections n'a pas réellement d'incidence sur l'enlacement. Deux cordes avec un enlacement de 1 peuvent, après avoir été projetées, avoir 2, 4, 6, 8... intersections. Il suffit que l'une des cordes passent plusieurs fois au dessus de l'autre pour produire des intersections qui n'augmentent pas l'enlacement. Regarde le lien sur les enlacements que j'avais donné dans ma démo, ça explique pas mal de trucs.

On n'échange jamais de sommets, on croise juste les traits. Si à un endroit, une corde passait au dessus de l'autre, on la fait passer en dessous. Ca ne modifie pas le nombre d'intersections, ça modifie juste le type d'une seule intersection. En modifiant une intersection, on modifie l'enlacement des deux paires de triangles avec cette intersection. Comme on modifie de + ou - 1 l'enlacement de 2 paires de triangles, la parité ne change pas.

Quand je parlais d'intervertir deux sommets, c'était pour montrer qu'il y a exactement deux paires de triangles correspondant à une intersection.

Toutes les configurations peuvent être obtenues à partir d'une configuration arbitraire en ne faisant croiser que 2 traits à la fois.

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 14:33

Bonjour,

Les "explications" sur l'enlacement et la somme de ces enlacements ne sont pas toujours três limpides sur internet. Les pré-requis pour manipuler ces croisements et jauger correctement cet "embedding" sont aussi .....il y faut une approche précise des éléments de la théorie.

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 16:37

Oui, la page anglaise est bien plus claire sur le sujet :


La notion de plongement en revanche n'est pas compliquée :
Un graphe est un ensemble de relations entre des sommets, et le plongement d'un graphe est un dessin de ce graphe. Un graphe reste le même qu'il soit dessiné avec des croisements ou non, avec des arcs courbes ou non, du moment que les sommets sont reliés de la même manière. Par contre, les plongements de graphes dépendent de la façon dont on dessine.

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 19:07

Bonsoir,

C'est une autre Géométrie. Dès qu'on regarde la définition on est dans :
" This is formalized as "regular homotopy", which further requires ....."
On n'est plus dans la répartition simple  de points séparés (ou non) dans l'espace par un plan.

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 19:31

Entièrement d'accord avec Vham , s'il y a une idée facile avec les entrelacements , elle doit pouvoir s'écrire en termes simples dans le cas où aucun chemin ne "vrille" autour d'un autre . Ici j'ai l'impression que l'on noie le poisson dans une théorie fumeuse dont je n'ai pas les clés . En bref Weierstrass a sans doute raison mais pour l'instant je ne vois pas pourquoi .

Imod

PS : J'interpelle régulièrement et souvent maladroitement untel ou untel , ce n'est jamais agressif , une simple envie de comprendre   

Posté par
vham
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 21:21

Bonsoir,

Imod : la théorie des entrelacs et graphes (sic en français) n'est quand même pas une "théorie fumeuse". Elle a des implications intéressantes en biologie entre autres et un large champ d'applications ....
Il est vrai (weierstrass : Merci) que le problème des courbes enlacées en espace 3D (ici les triangles) ressort plus de cette théorie que de la géométrie des polyèdres. On formalise bien pour ceux-ci, et on n'a effectivement pas immédiatement les clés de cette autre approche.

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 15-07-20 à 23:15

Vham La théorie des entrelacs et des nœuds est effectivement utile ici pour éviter les arguments géométriques sur les polyèdres.
La démonstration donnée n'est pas dans une autre géométrie. Les homotopies s'appliquent à différents types de géométrie, et celui dans R3 en particulier, donc il n'y a pas de problème.

Imod
Dans le cas ou aucun chemin ne vrille autour de l'autre, l'enlacement est de 0 puisque les deux courbes sont séparées. Si une courbe passe au dessus de l'autre et en ressort en repassant par dessus, on est toujours avec un enlacement de 0, car on peut séparer les boucles. (la première est juste posée au dessus de la deuxième.
Si on fait passer la première au dessus et qu'on la fait ressortir au dessous, les deux courbes vont être liées et d'enlacement 1.
Si on fait passer au dessus, en dessous, en dessus, au dessous, les deux courbes vont être liées, mais on a fait deux tours dans l'enlacement sera de deux.
Si on fait passer au dessus, en dessous, en dessous, au dessus, les deux courbes ne seront pas liées. En effet, on passe deux fois consécutivement en dessous, donc on peut tirer cette partie pour enlever ces deux intersections. On se retrouve alors avec deux passages au dessus, on peut donc séparer les deux courbes. Donc l'enlacement sera de 0. On a fait un tour dans un sens et un dans l'autre, les deux tours ce sont donc annulés en terme d'enlacement. Pour la définition précise de l'enlacement, voir sur wikipedia le mode de calcul de l'enlacement via l'étude des intersections (on définit des orientations aux deux courbes, on classifie les intersections comme positive ou négative selon le l'orientation au croisement, puis on somme sur les intersections avec le bon signe.

On peut voir mon schéma pour des exemples de calculs d'enlacements. (NI est non enlacé, donc avec enlacement 0. I est enlacé, et je précise l'enlacement)
Notons que, contrairement à ce que je pensais, on peut avoir deux courbes avec un enlacement de 0 et qui sont liées (nœud de Whitehead). Ca ne change pas la démo, puisque on prouve qu'il existe au moins une paire avec un enlacement impair, et tout les courbes avec enlacement impair sont liées.

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 16-07-20 à 12:07

J'ai vraiment l'impression d'être le boulet dans cette affaire

Je pense avoir compris ce qu'est l'enlacement surtout pour cette configuration plutôt simple où on tourne pas autour du pot . J'ai aussi compris que les croisements de fil laissent invariants la parité des enlacements .  En fait depuis le début ce n'est pas vraiment ça qui m'enquiquine : pourquoi la somme des enlacements serait-elle toujours impaire ? Sur ton exemple c'est le cas mais tu as choisi la configuration la plus simple avec une enveloppe convexe à six points . Il me semble qu'il y a pas mal de variantes et dans les autres cas on retombe assez vite dans la complexité de la solution de Vham .

En bref , pourquoi la somme des enlacements est-elle toujours impaire ?

Imod





  

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 16-07-20 à 19:11

Il me semble pourtant que au début du sujet, on était tombé d'accord sur le fait que l'on puisse passer d'une configuration arbitraire à n'importe quelle autre, même enveloppe convexe ou non, en déplaçant continuement les points, et en ne croisant jamais plus de deux traits à la fois. Il suffit donc qu'une configuration soit impaire pour que toutes les autres aient la même parité.

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 16-07-20 à 19:32

Je vais continuer à faire le boulet . Chaque fois que tu as parlé de déplacements , tu faisais allusion aux lignes mais jamais aux sommets .

Pourquoi un sommet traversant une ligne ( pourquoi deux ? )  va-t-il conserver la parité sur l'ensemble des enlacements ?

Désolé d'être aussi lourd mais vraiment je ne comprends pas

Imod

Posté par
weierstrass
re : Triangles imbriqués 16-07-20 à 21:58

D'accord, je vois ce qui te bloques.
Il faut effectivement montrer que l'enlacement est un invariant de la configuration 3D, et que donc l'enlacement est le même quelle que soit la projection 2D.
Cet invariant est une propriété fondamentale des noeuds, ce qui explique pourquoi ce n'est pas redémontré dans le papier, mais ça mérite quand même d'être observé ici. Finalement, ce n'est pas plus compliqué qu'un croisement de trait. Quand un sommet passe un trait, les deux intersections de l'autre côté restent du même type (relativement à l'orientation des courbes). Du coup, l'enlacement ne change pas.
Si on raisonne en 3D, un sommet qui croise un trait ne correspond à aucun croisement dans l'espace, c'est donc normal que l'enlacement ne change pas.

Posté par
Imod
re : Triangles imbriqués 17-07-20 à 06:43

Ok , pour moi la démonstration est complète et c'est en effet extrêmement court et demande bien peu de connaissance sur les nœuds . C'est vraiment joli .

Imod

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