Dans une première partie, nous nous attacherons à démontrer, de différentes façons, par des méthodes élémentaires, que cette suite converge. Les parties 2, 3 et 4 suivantes seront consacrées à la détermination de la limite
par divers moyens. Les parties 5 et 6 utiliseront la valeur de
Dans cette partie, le candidat utilisera uniquement les connaissances faisant partie du programme de Terminale S.
Ecrire le texte d'un exercice de niveau terminale S démontrant, par comparaison à une intégrale, la convergence de la suite
. Démontrer l'égalité
. Calculer
. En déduire que le polynôme
sont convergentes et déterminer les valeurs exactes de leurs limites, respectivement notées
le prolongement par continuité en 0 de la foncion définie sur l'intervalle ]0 ;
. Démonter que
Retrouver la valeur de S.
Démonter que la fonction Li est prolongeable par continuité en 1. On notera encore Li ce prolongement par continuité.
Première partie : Convergence de la suite
1. a) La fonction
est strictement décroissante sur
donc :
.
En multipliant l'inégalité précédente par
, il vient :
1. b) En sommant membre à membre l'inégalité du
I. 1. A, pour
, il vient :
.
D'où :
L'inégalité est également vérifié pour
et donc finalement :
La suite
est donc majorée par 2.
1. c) La suite
est une suite de réels croissante
et majorée, elle converge donc et en passant à la limite dans l'inégalité du I. 1. b), il vient :
2. a) La suite
est croissante et
(d'après I. 1. a)).
Donc la suite
est décroissante. En résumé, on a :
2. b) La limite
de la suite
vérifie :
D'où :
Donc :
3. Enoncé possible de l'exercice de terminal :
Question 1. Montrer que la suite
est croissante.
Question 2. Montrer l'inégalité suivante :
Question 3. En déduire l'encadrement suivant :
Question 4. Conclure quant à la convergence de la suite
Deuxième partie : Utilisation de polynômes
1. On sait que (Relation coefficients-racines pour un polynôme scindé) :
2. a)
Dans l'anneau communtatif des nombres complexes, la formule du binôme de Newton donne :
En notant que
Il vient :
Soit :
2. b) , donc
. En factorisant
dans l'égalité précédente, on obtient le résultat attendu :
3. a) On applique la question précédente pour :
, donc
3. b) On a :
Donc :
La fonction
est strictement décroissante sur
, à valeurs dans
et la fonction
est strictement croissante sur
, la fonction composée
est donc strictement décroissante sur
donc injective (elle est même bijective car continue sur
). Les réels
étant deux à deux distincts et dans
, leur image
par
, sont deux à deux distincts.
étant racine de P d'après II. 3. a), le polynôme P possède alors p racines distinctes :
.
3. c) On appique le II.1. aux racines
du polynôme P, il vient :
En remarquant que
et en utilisant l'égalité précédente, il vient :
D'où :
4. a) La fonction sinus est strictement croissante sur
, donc :
De plus, la fonction sinus est
, en particulier
pour tout
, Taylor Lagrange s'applique : il existe
tel que :
et sin'(0) = cos(0) = 1
et
car
d'où :
pour tout .
De même, pour la fonction tangente :
avec :
.
Et donc :
pour tout
En conclusion :
4. b) est strictement croissante sur
, il vient
En passant à l'inverse :
On applique cette inégalité pour
, il vient :
En sommant membre à membre l'inégalité précédente, pour
, il vient :
En utilisant les inégalités établies en
II. 3. c) :
4. c) En réécrivant l'inégalité établie au
II. 4. b), il vient :
Or,
La suite
est encadrée par deux suites convergentes vers
, la suite
converge donc vers
par encadrement (" thérorème des gendarmes ") :
5. On remarque que :
D'où :
On remarque que :
Or,
est une suite extraite de
donc converge et a pour limite
. la suite
converge donc comme différence de deux suites convergentes et on a :
On remarque que :
Les deux suites extraites
convergent vers la même limite
, donc
converge (pour s'en convaincre, on peut revenir à la définition de la limite) et :
Troisième partie : Utilisation des intégrales de Wallis
1. On a :
2. a) Les fonctions
sont
, en particulier
On peut donc réaliser une intégration par parties :
Après simplification et regroupement, on obtient :
Soit :
2. b) On démontre l'égalité par récurrence sur n. Soit P(n) la propriété suivante :
P(0) est vraie d'après
III. 1.
Montrons l'hérédité de P(n) : P(n)
P(n+1).
d'après
III. 2. a)
En appliquant P(n), il vient :
Et donc P(n + 1) est vraie.
Conclusion : "
, P(n) est vraie".
3. a) On démontre cette propriété en réalisant deux intégrations par parties successives sur I
n.
Les fonctions
sont
, il vient, par intégrations par parties :
Soit :
Les fonctions
sont
, il vient, par intégration par parties :
Soit :
Finalement :
3. b) On divise l'égalité prépcédente par
, il vient :
Or, d'après
III. 2. a) :
D'où :
En remarquant que :
, il vient :
Soit :
3. c) En sommant membre à membre l'égalité précédente, pour
, il vient :
En notant que K
0 = J
0, il vient :
4. a) La fonction sinus est concave sur
, (la dérivée seconde de sinus est négative sur
), elle est donc située au-dessus de la droite passant par les deux points (0 ; 0) et
, c'est-à-dire la droite d'équation
, ce qui se traduit par :
pour tout
Soit :
pour tout
4. b) la fonction
est strictement croissante sur
, en élevant au carré l'inégalité précédente, il vient :
D'où, en multipliant par
:
En intégrant l'inégalité précédente entre 0 et
, il vient :
Soit :
Soit finalement :
Par ailleurs,
, donc
. Finalement :
Comme
, il vient en multipliant l'inégalité précédente par
4. c) En utilisant l'inégalité précédente, on déduit que la suite (K
n) converge vers 0 par encadrement ("théorème des gendarmes"). En passant à la limite dans l'inégalité établi en
III. 3. c), il vient :
Quatrième partie : Noyau de Dirichlet
1. On calcule pour
:
On en déduit alors :
2. a) On réalise une intégration par parties aux fonctions
qui sont
:
2. b)
Soit :
3. La fonction
est
comme quotient de deux fonctions
, le dénominateur ne s'annulant pas ; en particulier
est
. De plus, elle est prolongeable par continuité en 0. En effet :
Donc
admet une limite finie, 2, en 0 : elle est fonc prolongeable en une fonction continue sur
en posant
.
De plus :
Donc
En conclusion :
alors d'après le théorème de prolongement de la dérivée,
4. Les fonctions
sont
. En réalisant une intégration par parties, il vient :
La fonction
est
donc bornée sur
(une fonction continue sur un compact est bornée). il existe donc
tel que
Or,
D'où :
Et donc :
D'où :
ainsi que
, d'où le résultat.
5. a) On applique la question précédente à
qui est
d'après
IV. 3., en utilisant la caractérisation séquentielle de la limite et en notant que lorsque
, il vient :
Soit
5. b) En passant à la limite dans l'égalité du
2. b), il vient :
De
II. 5., il vient :
Et donc :
Cinquième partie : Une somme double
1. a) est strictement décroissante sur
. D'où :
.
En sommant ces égalités pour
, il vient :
Et donc :
De façon similaire, il vient :
En sommant ces inégalités pour
, il vient :
Finalement, on a montré que :
1. b) Divisons l'inégalité précédente par
, il vient :
Or
d'où par encadrement (théorème des gendarmes) :
1. c) En remarquant que :
Il vient :
Or :
D'où :
1. d) En faisant tendre
dans l'égalité précédente, il vient :
2. a) En remarquant que :
Il vient :
En réalisant le changement d'indice n' = n + m - 1 dans la seconde somme, il vient :
Si
, il vient :
Si
, il vient :
Si
, il vient :
Finalement :
2. b) est strictement décroissante sur
à valeurs dans
, il vient :
D'où, par encadrement :
Et donc :
3. a) On a :
Fixons
et faisons tendre
dans l'égalité précédente, il vient :
3. c) En réalisant le changement d'indice m' = m - 1, l'égalité précédente devient :
En faisant tendre
et en utilisant le résultat établi en
V. 1. d), il vient :
Sixième partie : La fonction Dilogarithme
1. La fonction
est
comme quotient de deux fonctions
(la fonction dénominateur est non nulle sur
). En particulier, cette dernière est donc
. De plus :
La fonction
est donc prolongeable en une fonction
et donc la fonction
est intégrable sur
, pour tout
.
2. La fonction Li est une primitive de
sur [-1 ; 1[ ; elle est donc continue sur [-1 ; 1[. Pour démontrer qu'elle se prolonge par continuité en 1, on montre que Li(1) existe et est finie, c'est-à-dire que la fonction
est intégrable sur [-1 ; 1[.
Réalisons le changement de variable
(ce changement de variable est un
difféomorphisme), alors :
Etudier l'intégrabilité de
au voisinage de 1
- est équivalent à étudier l'intégrabilité de
au voisinage de 0
+.
En utilisant un développement limité de
à l'ordre 1 au voisinage de 0, il vient :
Donc :
La fonction
est donc intégrable au voisinage de 0
+. Or, la fonction
est intégrable au voisinage de 0
+.En effet, une intégration par parties permet de montrer que :
Et donc :
La fonction
est donc intégrable au voisinage de 0
+ et donc Li(1) existe et est finie.
3. a) La fonction
est développable en série entière sur ]-1 ; 1[ et :
D'où :
Soit :
Une série entière est intégrable sur son domaine de définition et la série intégrée a même rayon de convergence, d'où :
3. b) En résumé :
La fonction Li est continue sur [-1 ; 1].
La série de fonction
converge normalement sur [-1 ; 1], la fonction somme est donc continue sur [-1 ; 1].
Par unicité de la limite en 1 de Li, il vient :
4. a)
4. b) Le second membre de la relation fonctionnelle est dérivable sur ]0 ; 1[ comme produit et somme de fonctions dérivables sur ]0 ; 1[ et sa dérivée vaut :
Les fonctions
et
ont même dérivée sur ]0 ; 1[, elles sont donc égales sur ]0 ; 1[ à une constante K près.
Li est continue sur [0 ; 1] et
, alors en faisant tendre
dans l'égalité précédente, on obtient :
En notant que
et
, on en conclut que K = 0. Finalement, on a établi que :
5. En remarquant que
, il vient :
6. a) On peut procéder de deux façons différentes, soit en revenant à la définition de Li et en réalisant un changement de variable, soit en utilisant la propriété démontrer en
VI. 3. a). La deuxième façon de faire est beaucoup plus expéditive.
En séparant les indices pairs des indices impairs dans la somme définissant Li, il vient :
et
En sommant membre à membre ces deux égalités précédentes, on obtient :
Ce dernier résultat est valable
.
6. b) On remarque que :
Soit
Or,
Et donc :
7. a) On utilise la même méthode qu'au
VI. 4. b) : on dérive la fonction du membre de gauche.
A noter :
Il s'ensuit :
Soit :
En décomposant en élément simple
, il vient :
Et donc :
Par ailleurs, la dérivée du membre de droite vaut :
Finalement :
La fonction Li est continue sur [-1 ; 1]. Comme
, en faisant tendre
dans l'égalité précédente, il vient :
Or,
D'où :
Finalement, on a montré :
7. b) On a :
et
En réalisant la soustraction membre à membre, il vient :
On applique le
VI. 7. a) pour
. Comme
, il vient :
Or,
Finalement :