D'après certaines rumeurs voici l'énigme d'entrée à la NASA.
Je ne pense pas l'avoir déjà vu ici.
Il faut continuer la suite :
1
11
21
1211
111221
etc............
Bonne chance....
Celle-ci commence un peu différemment:
La construction de la suite se fait comme suit : il faut lire à haute
voix les chiffres qui la composent.
On part de " 2 ", on lit un " 2 ", on écrit 12. Puis, on lit un " 1 ",
un " 2 " on écrit 1112. On lit trois " 1 ", un " 2 ", on écrit 3112.
On peut montrer par l'absurde que le nombre de signes distincts qui
composent cette suite se limite aux chiffres 1, 2 et 3.
En effet, supposons qu'à une ligne on trouve le chiffre 4, suivi par
exemple du chiffre 1.
Cela signifie qu'à la ligne précédente, on avait la suite ...1111...
C'est à dire à la ligne d'avant ...11..., que l'on aurait dû traduire
par 21 et non 1111 comme cela a été fait. D'où contradiction.
Il ne peut donc pas y avoir de chiffre supérieur strictement à 3.
Dans la suite, on prendra la convention :
u(0)=2
u(1)=12
u(2)=1112
etc.
Nous nommerons u(n) la valeur trouvée à l'étape n
Cette suite ne peut pas se stabiliser, et même elle tend vers l'infini.
nous savons calculer u(n+1) en fonction de u(n) mais aussi, en toute
logique, u(n-1) en fonction de u(n) (cela paraît évident) qui n'a
qu'une seule valeur possible en fonction de u(n).
Ainsi, supposons qu'il existe m>n tels que u(m) = u(n) alors, d'après
l'observation précédente, u(m-1) = u(n-1) et finalement par une
récurrence évidente, u(m-n) = u(0) = 2.
Or m-n>0 donc d'après la méthode de construction de la liste, u(m-n)
a un nombre pair de chiffres d'où une contradiction.
Donc quels que soient m et n, u(m)<>u(n) ; soit v(n) la suite définie
de la façon suivante :
si il existe k tel que u(k)=n alors v(n)=k. Sinon, v(n)=0
Quel que soit A de N, N=max(v(0)...v(N)) => (n>N => u(n)>A).
Donc u(n) tend vers l'infini.
On peut même montrer que le nombre de 1 diverge :
Je nomme groupe une suite de chiffres faisant partie d'une autre
suite: non décalé (gn) si il commence par un chiffre de rang impair
groupe décalé (gd) si il commence par un chiffre de rang pair
(1232 est un gn de 221232 et un gd de 2221232).
Si X et Y sont deux groupes,
je note X -> Y si une partie de X engendre Y en remontant dans les
termes de la suite (engendrer sera toujours employé dans ce sens).
ex : 1112 (gn) -> 12
2322 (gn) -> 3322
2322 (gd) -> 222
(en effet, les chiffres peuvent être groupés par deux lorsque l'on
remonte dans la suite).
On appellera un doublet, une gn de deux chiffres.
Deux doublets consécutifs ne peuvent pas se terminer par le même
chiffre (on appellera cela une incompatibilité de répétition ir)
le groupe 333 ne peut pas exister car il contient forcément un
doublet 33 et donc engendrera forcément 333 ce qui par récurrence
arrive à une contradiction évidente.
le doublet 33 ne peut donc pas exister. Un groupe contenant un
doublet 33 provoquera une incompatibilité 3 (i3).
Cherchons les gn de quatre chiffres ne contenant pas de 1 et ne
provoquant pas d'incompatibilité (ie: pouvant exister dans la suite):
je ne regarde pas les ir et les i3 triviales :
2223 -> 2233 supposé compatible
2322 -> 3322 supposé compatible
2332 -> 33222 i3 si gn et ir si gd incompatible
3223 -> 22233 supposé compatible
tous les autres sont incompatibles.
Cherchons les gn de huit chiffres ne contenant pas de 1 et ne
provoquant pas d'incompatibilité (il sont constitués des gn de quatre
chiffres compatibles):
22232223 -> 22332233 i3 si gn donc gd
-> 3322233 i3 dans tous les cas
22232322 ir
22233223 -> 223322233 i3 dans tous les cas
23222223 ir
23222322 -> 33223322 i3 si gn donc gd
-> 22233222 i3 si gd et ir si gn
23223223 ir
32232223 -> 222332233 i3 si gd donc gn
-> 223322233 i3 dans tous les cas
32232322 ir
32233223 -> 2223322233 i3 dans tous les cas
Donc tout gn de 8 chiffres contient au moins un 1.
Cette suite tendant vers l'infini, le nombre de gn de 8 chiffres
(même sans recouvrement) tend vers l'infini.
Donc le nombre de 1 aussi.
On constate que la fin du code est stabilisée dès la 6ème itération
pour ses signes finaux.
On note D la transformation telle que u(n+1)=D(u(n)).
On note |X| le nombre de chiffres du groupe X.
Lemme 1 : pour n>=6, u(n) se termine par 222112 si n est pair, et par
322112 si n est impair.
par récurrence. C'est vrai pour n = 6. Soit n > 6, supposons la
propriété vérifiée pour n et montrons la pour n+1. Si n est pair,
u(n) se termine par 222112. Le chiffre précédent, s'il existe, n'est
pas un 2 (puisqu'on n'a pas 4 chiffres identiques consécutifs).
Donc u(n) se termine par un bloc de trois 2, puis un bloc de deux 1,
puis un 2, et donc u(n+1) se termine par 322112 ; n+1 étant impair,
c'est précisément ce qu'on attendait.
Si n est impair, u(n) se termine par 322112. Peu importe si le
chiffre précédent est un 3 ou non, seuls les trois derniers blocs
nous intéressent, et u(n+1) se termine donc par 222112 ; n+1 étant
pair, c'est ce qu'on attendait.
Lemme 2 : soit x(n) la suite définie pour n>=6 par
x(6)=222112, x(7)=322112, x(8)=3222112, x(9)=3322112, x(10)=23222112,
et pour n>=10, x(n+1) est égal à D(x(n)) privé de son premier chiffre.
1. Pour tout n>=6, x(n) est un suffixe de u(n).
2. Pour tout n>=6, x(n) est un suffixe de x(n+2).
3. Pour n>=11, |x(n)| est impair et |x(n+2)| >= |x(n)|+2.
4. Pour tout n, |x(n)| >= n-2.
Preuve :
1. Par récurrence sur n, d'après la définition de u(n).
Noter qu'il est important d'enlever le premier chiffre de D(x(n))
pour construire x(n+1), car le chiffre précédant x(n) dans u(n)
peut être identique au premier chiffre de x(n), ce qui modifie
la longueur du premier bloc ; en revanche, le second chiffre
de D(x(n)), qui indique la nature du premier bloc de x(n),
peut être conservé car il apparaît bien à cet endroit dans u(n+1).
Au passage, on peut noter que ce chiffre est toujours un 2.
2. Par récurrence sur n. On le vérifie à la main pour n < 10.
Pour n>=10, si x(n) est un suffixe de x(n+2), alors x(n+1) est un
suffixe strict de D(x(n+2)), donc c'est un suffixe de x(n+3).
3. Pour n>=11, la longueur de x(n) est impaire par construction.
On montre |x(n+2)| >= |x(n)|+2 par récurrence. C'est vrai pour
n=11 (et même n=9 et n=10). Supposons que |x(n+2)| >= |x(n)|+2
pour un certain n>=11. Comme x(n) est un suffixe de x(n+2), on
peut écrire x(n+2) = wx(n), avec |w| >= 2.
L'avant dernier chiffre de w ne peut être égal au premier chiffre
de x(n), car il s'agit de deux chiffres consécutifs en position
impaire qui sont toujours distincts dans une image par D.
Par conséquent D(x(n+2)) contient au moins un bloc de plus que
D(x(n))
et donc |D(x(n+2))| >= |D(x(n))|+2, d'où |x(n+3)| >= |x(n+1)|+2.
4. Se déduit facilement des valeurs initiales et de 3.
Théorème : pour tout l>=0, il existe un entier n0 tel que pour tout
n > n0, le suffixe de longueur l de u(n) coïncide avec le suffixe de
longueur l de u(n+2).
C'est vrai d'après le lemme 1 pour l <= 6, en prenant n0 = 6.
Pour l supérieur à 6, on prend n0 = l+2. Alors pour n > n0,
le suffixe de longueur l de u(n) est un suffixe de x(n), puisque
|x(n)| >= n-2 >= l d'après le 4. du lemme 2.
Il coïncide donc avec le suffixe de longueur l de u(n+2), puisque
x(n) est un suffixe de x(n+2) qui est un suffixe de u(n+2).
( d'après les 2. et 1. du lemme 2. )
On peut formaliser ce résultat en définissant une topologie
convenable sur l'ensemble des mots finis et infinis sur
l'alphabet {1,2,3}. On peut alors montrer que la suite u(n) a deux
valeurs d'adhérence, qui sont deux mots infinis à gauche :
...131221121321131112111322311211132132212312211322212221121123222112
et
...211331123113221321123113121322111213112221133211322112211213322112
Exercice : faire la même chose en regardant cette fois le début des mots
(ce qui est plus habituel que de regarder la fin, d'ailleurs !).
Cette fois, il y a 3 valeurs d'adhérence.
Enfin, on peut montrer que la proportion de 1 a une limite finie,
qui est un nombre algébrique de degré 71.
L'idée de Conway est d'identifier un certain ensemble fini de blocs
(qu'il nomme selon les éléments chimiques), de sorte que si x est l'un
de ces blocs, D(x) s'exprime comme concaténation de plusieurs blocs
élémentaires, et de plus qu'il n'y ait jamais d'interaction entre blocs
consécutifs, de sorte que D(xy) = D(x)D(y).
D agit alors comme une substitution (i.e. un morphisme de monoïde)
sur les mots formés de symboles de blocs élémentaires,
et le nombre d'occurrences de chacun des blocs élémentaires peut être
exprimé à l'aide de puissances de la matrice de la substitution.
D'où finalement une densité qui s'exprime en fonction des valeurs
propres de cette matrice et est donc un nombre algébrique.
Bravo a tous vous avez tous trouvé la solution, et merci à Dani pour ces précisions sur cette énigme.
Vous devez être membre accéder à ce service...
Pas encore inscrit ?
1 compte par personne, multi-compte interdit !
Ou identifiez-vous :