Tu auras besoin, dans ce chapitre, d'avoir bien compris le fonctionnement des suites (définie par récurrence ou explicitement), de savoir
utiliser les suites arithmétiques et géométriques.
Enjeu :
En complétant les notions vues en 1reS, on va fournir des résultats sur le comportement en des suites.
Ces résultats seront une première étape dans l'étude des limites de fonctions. Il est donc très important d'avoir bien compris ce chapitre.
On verra également un nouveau type de raisonnement (par récurrence) qui permettra de démontrer des résultats que les raisonnements classiques
ne permettent pas toujours d'obtenir.
1 Limite d'une suite
Lorsqu'on calcule les différents termes d'une suite, on a parfois l'impression que les valeurs semblent tendre vers une valeur particulière, parfois non.
Le but de cette partie est de fournir une base théorique à cette notion de valeur limite.
Définition :
On dit qu'une suite tend vers un nombre réel lorsque tend vers
si tout intervalle ouvert contenant contient tous les termes de la suite à partir d'un rang donné.
On dit alors que la suite converge vers et on note .
Cela signifie qu'à partir d'un certain rang, tous les termes de la suite sont aussi proches de qu'on le souhaite.
Exemples :
La suite définie par converge vers .
La suite définie par converge vers . (On verra une propriété justifiant ce résultat un peu plus loin).
Remarque : Si une suite ne converge pas on dit qu'elle diverge.
Il existe deux façons de diverger : les termes de la suite se rapprochent d'un infini ou la suite n'a vraiment pas de limite (exemple d'une suite alternée avec ).
Définition :
1. On dit qu'une suite tend vers si tout intervalle de la forme , où réel,
contient tous les termes de la suite à partir d'un rang donné. On note alors .
2. On dit qu'une suite tend vers si tout intervalle de la forme , où réel,
contient tous les termes de la suite à partir d'un rang donné. On note alors .
Exemples :
Si alors .
Si alors . Remarque : Ce chapitre se prête très bien à des questions utilisant les algorithmes. Il est important d'avoir bien compris la notion de boucle
"Pour" et de boucle "Tant que".
2 Opérations sur les limites
On s'est rapidement posé la question de savoir s'il était possible d'ajouter, soustraire, multiplier ou diviser des limites entre-elles. C'est très souvent
possible mais il reste des cas où le résultat dépendra des suites utilisées. On appellera cela des formes indéterminées (FI) : il est impossible de
dire à l'avance quelle sera la limite ; il faudra fonctionner au cas par cas en cherchant une autre écriture du terme général de la suite.
Exemple :
Pour déterminer le signe des infinis dans ce tableau, on applique la règle des signes. Exemple :
Ici aussi, pour déterminer le signe des infinis dans ce tableau, on applique la règle des signes. Exemple :
Regardons quelques cas où on rencontre une forme indéterminée.
On veut calculer
et . Quand on ajoute ces deux limites on obtient une forme indéterminée.
Pour lever cette indétermination, on cherche une autre écriture du terme général, on peut factoriser par .
Ainsi .
Or donc . Or on a toujours .
Ainsi par produit des deux limites,
On veut calculer .
Si on détermine la limite du numérateur et du dénominateur on va se retrouver avec une forme indéterminée du type "".
Ici encore, on va factoriser notre expression :
Or
et donc
Par produit on obtient donc que
3 Théorèmes de comparaison
Voici deux théorèmes qui fournissent des résultats sur des limites de suites à partir d'encadrements. Ils permettent de déterminer la limite d'une
suite sans l'étudier directement mais en la comparant à d'autres dont les limites sont connues.
Théorème de comparaison
On considère deux suites et telles qu'à partir d'un
certain rang on ait .
1. Si alors .
2. Si alors .
Démonstration :
On ne va montrer que le premier point, le second fonctionnant de la même façon.
On appelle le rang à partir du quel on a .
Soit un réel. Puisque , il existe un rang tel que,
pour tout entier naturel , .
On appelle le maximum de et .
Ainsi pour tout entier naturel on a .
Par conséquent .
Exemple : On considère la suite définie pour tout entier naturel par
Pour tout entier naturel , on a .
Par conséquent
Et finalement .
Or donc d'après le théorème de comparaison on a .
Théorème des gendarmes
On considère trois suites , et et un nombre réel .
On suppose qu'il existe un rang à partir duquel et que .
Alors .
Démonstration :
Soit un intervalle ouvert contenant .
On appelle le rang à partir duquel
La suite converge vers . On appelle le rang à partir duquel tous les termes de la suite
appartiennent à .
La suite converge vers . On appelle le rang à partir duquel tous les termes de la suite
appartiennent à .
On appelle le plus grand des trois entiers et .
Par conséquent, pour tout entier naturel , l'intervalle contient tous les termes
et . De plus on a .
Par conséquent .
Donc .
Les termes de la suite compris entre ceux des deux suites et
tendent vers la même limite. Exemple : On considère la suite définie pour tout entier naturel par .
Du fait que pour tout entier naturel on a donc .
Or par conséquent et
D'après le théorème des gendarmes on a donc .
4 Suites monotones
Les suites monotones forment une famille particulière de l'ensemble des suites. Il s'agit des suites qui sont soit croissantes, soit décroissantes.
Cette particularité leur confère des résultats particuliers.
Propriété :
1. Si une suite croissante converge vers un réel alors pour tout entier
naturel n on a .
2. Si une suite décroissante converge vers un réel alors pour tout entier
naturel n on a .
Démonstration :
On démontre le premier point par l'absurde ; le deuxième fonctionnant de la même façon.
On suppose qu'il existe un rang tel que .
La suite est croissante, par conséquent pour tout entier naturel on a .
L'intervalle contient mais aucun des termes à partir du rang .
Cela contredit le fait que la suite converge vers .
L'hypothèse faite est donc fausse et, pour tout entier naturel n on a .
Voici maintenant un théorème très utile dans les exercices qui fournit la convergence de suites monotones dans certains cas particuliers.
Théorème :
Une suite croissante majorée est convergente.
Une suite décroissante minorée est convergente.
Exemple : On considère la suite définie pour tout entier naturel n par .
On a puisque .
La suite est donc décroissante. Il est clair que, pour tout entier naturel n on a .
La suite est donc décroissante et minorée : elle converge.
Remarque : Le minorant trouvé n'est pas nécessairement la limite de la suite.
Propriété :
Une suite croissante non majorée a pour limite .
Démonstration :
On considère un réel et une suite croissante non majorée.
Il existe donc un rang tel que .
La suite étant croissante on a donc, pour tout entier naturel , .
Tous les termes de la suite appartiennent donc à l'intervalle à partir du rang .
Par conséquent . Remarque : Il existe un résultat analogue pour des suites décroissantes non minorées.
5 Raisonnement par récurrence
Il s'agit contrairement aux autres types de démonstrations vus jusqu'à présent de démontrer un résultat de proche en proche sur le principe de "c'est vrai une fois et on peut le répéter".
Il faut être très rigoureux quand on mêne ce type de raisonnement et bien respecter trois étapes. L'initialisation : On montre que la propriété à démontrer est vraie une fois (généralement pour ou . L'hérédité : On montre que si la propriété est vraie à un rang donné p elle est encore vraie au rang suivant p+1. La conclusion : Puisque la propriété a été initialisée et est héréditaire alors elle est vraie à partir du rang de l'initialisation.
Voici un exemple de raisonnement par récurrence.
On considère la suite définie par . Montrons que pour
tout entier naturel n, . Initialisation : Prenons . .
La propriété est vraie au rang .
Hérédité : Supposons la propriété vraie au rang p :
Alors :
La propriété est donc vraie au rang p+1.
Conclusion : La propriété est vraie au rang et est héréditaire. Par conséquent, pour tout entier naturel n on a :
.
6 Les suites géométriques et arithmétiques
Tu as étudié l'année dernière les suites géométriques et arithmétiques. Nous allons, cette année, compléter tes connaissances en s'intéressant aux limites de ce type de suites.
En ce qui concerne les suites arithmétiques, dans la mesure où on ajoute, à chaque étape, le même nombre (la raison) pour obtenir le
nouveau terme de la suite, sauf si la raison est nulle, la limite sera donc infinie.
Propriété :
On considère une suite arithmétique de raison r et de premier terme .
Si alors
Si alors
Si alors (la suite est constante)
Avant de fournir un résultat concernant les limites des suites géométriques, voyons un résultat intermédiaire utile.
Propriété :
Soit a un réel strictement positif. Alors pour tout entier naturel n on a :
Démonstration :
Nous allons utiliser un raisonnement par récurrence. Initialisation : Prenons . Alors . et . Par conséquent, on a bien
La propriété est donc vraie au rang .
Hérédité : Supposons la propriété vraie au rang p :
Alors :
La propriété est donc vraie au rang p+1.
Conclusion : La propriété est vraie au rang et est héréditaire. Par conséquent, pour tout entier naturel n, on a :
.
Ce résultat est utile pour démontrer le dernier point de cette propriété :
Propriété :
On considère une suite géométrique de premier terme et de raison q.
Si alors la suite n'a pas de limite.
Si alors .
Si alors .
Si alors .
Démonstration :
On ne montrera que le dernier point.
Puisque cela signifie qu'il existe un réel stictement positif tel que .
La suite est géométrique. Par conséquent, pour tout entier naturel on a :
D'après la propriété précédente, on a
Or .
D'après le théorème de comparaison,
Si alors
Si alors
Exemple : On considère la suite définie par .
La suite est donc géométrique de raison .
Or . Par conséquent .
exercice
1 Les suites et sont définies sur par :
et .
et . a. Montrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, . b. Montrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, . c. En déduire l'expression de en fonction de n. d. Les suites et sont-elles convergentes?
2 Dans chacun des cas, déterminer la limite de la suite . a. . b. . c. . d. .
1.aInitialisation : Si alors et .
La propriété est vraie au rang .
Hérédité : Supposons la propriété vraie au rang p : .
La propriété est donc vraie au rang p+1.
Conclusion : La propriété est vraie au rang . En la supposant vraie au rang p elle est encore vraie au rang suivant.
Par conséquent, pour tout entier naturel n, .
1.bInitialisation : Si alors .
La propriété est vraie au rang .
Hérédité : On suppose la propriété vraie au rang p : .
La propriété est donc vraie au rang p+1.
Conclusion : La propriété est vraie au rang . En la supposant vraie au rang p elle est encore vraie au rang suivant.
Par conséquent, pour tout entier naturel n on a .
1.c donc
1.d donc et .
Puisque on a également .
Les deux suites sont donc divergentes.
2.a Pour n > 0 , .
Or et .
Par conséquent et .
2.b Pour n > 0 ,
Or , et .
Par conséquent et .
Donc .
2.c .
Or Par conséquent .
Comme alors .
Donc .
2.d est la somme des premiers termes de la suite géométrique de premier terme et de raison .
Ainsi .
Or Par conséquent et .
Publié par Prof digiSchool
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