Bonjour à tous,
comme je l'ai dit dans un autre topic, je regarde tous les ans les résultats au bac de tous les élèves que je connais, les enfants des amis, les enfants de la famille, et aussi les élèves que j'ai eus en primaire, une dizaine d'années auparavant. Comme j'ai la mémoire des noms, et que c'est par ordre alphabétique, je parcours la liste de mon département et je m'arrête quand le nom me dit quelque chose.
Je viens de jeter un oeil aux admis du second groupe, et j'ai été frappée par les âges de ces élèves. Ceux qui ont l'âge "normal" sont de 1994. Il y a énormément dans ce second groupe d'élèves de 1993 (un an de retard) et 1992 (deux ans de retard). Les élèves de 1991 ne sont pas rares non plus.
Mais ce qui m'interpelle, c'est qu'on trouve un nombre non négligeable d'élèves de 1995. Et j'imagine la scolarité de galère que ces jeunes ont vécue, jusqu'à devoir passer les oraux de rattrapage du bac. Quel gâchis pour des enfants probablement brillants au départ, sans quoi ils n'auraient pas sauté une classe...
Qui blâmer ? Les parents trop orgueilleux qui ont fait le forcing jusqu'à ce que l'école cède ? L'instit de CP qui a voulu se débarrasser de l'élève qui savait déjà lire en le refilant à sa collègue de CE1 comme une patate chaude ? L'élève lui-même, qui s'est senti trop mal dans une classe de gens plus âgés, et qui a lâché prise ?
Ce n'est pas un phénomène massif, mais il y a tout de même dans mon académie une bonne dizaine de jeunes qui sont mal partis, car j'imagine que leur dossier est loin d'être brillant. Que faire avec un bac obtenu à l'arrache ?
Quel gâchis !
Voilà, ça me donne un argument de plus dans le bras de fer qui m'oppose souvent à des parents qui font passer leur égo avant les intérêts de leurs enfants, par une totale méconnaissance de ce qui les attend.
L'avis des profs de collège et de lycée sur ce sujet m'intéresse
Je m'attends à des réactions épidermiques de mathîliens qui ont un an d'avance (voire davantage) et qui réussissent bien. Ou d'exemples d'élèves en avance qui sont brillants.
OK, mais le sujet concerne ceux qui ne s'en sortent pas, alors qu'ils auraient été très bons autrement.
Tous les cas existent.
- Ceux poussés très exagérément par leurs parents en primaire ... et qui réussissent brillamment à ce niveau, non pas par leur "intelligence" mais par un travail acharné.
... et qui risquent de s'écrouler dans le futur quand la difficulté va augmenter.
- Ceux très capables de réussir ... mais s'en foutent royalement suite à leur crise d'adolescence.
- Ceux très capables de réussir ... mais qui ont été poussés dans une filière qui ne correspond pas à leur goût et débraient par manque d'intérêt.
- Ceux qui ont raté plusieurs années suite à des circonstances particulières : maladie grave, accident grave ...
et à l'opposé :
- Ceux qui sont nés en décembre ... et gagnent quasi un an par rapport à ceux nés en Janvier de la même année ... Et parmi ceux-ci quelques-uns qui "passent" une classe en primaire et arrivent aussi en fin d'études supérieures avec presque 2 ans d'avance.
On ne peut pas non plus "sacrifier" ces derniers et leur "gommer" ces 2 ans sous prétexte que c'est peut-être prendre un risque de leur "laisser" gagner 2 ans au niveau primaire... et qu'ils n'ont qu'à suivre la masse.
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Bref, il n'y a pas de remède miracle et général sur le comportement à avoir pour faire "au mieux" pour décider au niveau primaire si il faut ou non faire redoubler ou laisser passer ou faire sauter une classe.
Pour le bac "obtenu à l'arrache", c'est encore bien pire.
Classes par niveaux : qu'en pensez-vous
Bonjour,
moi je ne comprends pas le problème, je ne vois pas où se situe le gâchis.
En fait, tout ceci est lié à ce qu'on pourrait appeler "l'âge intellectuel" d'une personne.
Une personne a un âge physique, qui est très clair à déterminer, c'est le nombre de jours ou d'années depuis la naissance.
Nous sommes tous absolument d'accord que 2 personnes ayant le même âge physique n'aient pas le même développement physique : certains sont plus ou moins grands ou petits, etc ...
Ainsi, il est tout à fait concevable qu'on peut se tromper de 1, 2 ou 3 ans, en plus ou ne moins, si on s'intéresse au physique d'un enfant.
Par contre, au niveau intellectuel, beaucoup de personnes ont du mal à accepter qu'il ne puisse pas en aller de même, car c'est quelque chose qu'on ne "voit" pas.
Alors que c'est exactement la même chose, le cerveau est un organe comme les autres qui se développe plus ou moins vite.
Et donc, par conséquent, un enfant peut être en avance ou en retard intellectuellement par rapport à son âge physique.
Mais attention, cette avance ou ce retard est généralement destiné à diminuer avec le temps.
Ainsi, on parle d'un enfant "précoce" s'il est intellectuellement en avance par rapport à la moyenne des enfants de son âge. Mais en vieillissant, cette avance va disparaitre, car son développement intellectuel, qui aura connu une petite pointe de vitesse, va finalement ralentir pour finalement arriver au même point que tout le monde.
D'ailleurs, il faut bien parler de "précocité", et non pas "d'enfant surdoué", qui est une vieille expression malheureusement encore employée par certains, mais abandonnée par le milieu des spécialistes depuis de très nombreuses années, car complétement fausse.
L'enfant précoce n'a ni plus ni moins de chance de réussir dans sa vie, il ne sera pas un adulte intellectuellement supérieur. Quand ses études se passent bien, il finira ingénieur, médecin, ou toute autre profession "prestigieuse", mais n'en saura pas plus long qu'une autre personne ayant fait les mêmes études. Il finira ses études avec 1 ou 5 ans d'avance, selon sa précocité, mais c'est tout.
Ainsi, faire sauter des classes à un élève montrant des facilités, donc sans doute concerné par une précocité intellectuelle, cela n'a rien de choquant, à quoi bon lui faire perdre son temps ?
Et si plus tard il va échouer dans ses études, cela n'aura aucun rapport avec ce saut de classe, c'est uniquement parce qu'un jour, cette avance intellectuelle sera terminée, et qu'il aura atteint son niveau de maturité. S'il n'avait pas sauté de classe, il aurait fini au même point.
Le seule véritable problème, c'est tout de même les "grands précoces" : commencer ses études supérieures à 14 ou 15 ans, voilà qui va causer des soucis d'ordre relationnel avec les autres étudiants ...
Je ne suis pas d'un tempérament à voir du gâchis partout, alors je ne suivrai pas borneo sur sa vision globalement défaitiste .
Mais je suis
... (interruption involontaire !)...
... mais je suis assez d'accord avec l'idée qu'une partie des élèves à qui on fait sauter une classe, ne sont pas forcément gagnant au final.
Je m'explique :
Schématiquement, un élève peut être précoce à un certain âge (comme l'a expliqué jamo).
Il saute une classe et poursuit une scolarité normale... au début.
Les années passent. Le différentiel de précocité s'estompe et l'élève est de moins en moins avantagé. Il peut arriver un moment où, à l'approche d'échéances importantes, comme le bac, l'admission dans une filière exigente, la prépa... l'élève initialement précoce, non seulement ne bénéficie plus de cet avantage, mais se retrouve éventuellement avec un déficit de maturité.
On peut être précoce intellectuellement, tout en étant immature.
Au final : une scolarité en décalage avec les autres élèves, avec tout ce que ça peut impliquer de perte de confiance dans ses rapports aux autres (un an ou deux ans d'écart à l'adolescence, ça fait une énorme différence). Et en prime, un handicap de maturité au moment des échéances critiques...
Je ne suis pas certain que la stratégie soit toujours gagnante.
On met souvent en avant l'argument "il va s'ennuyer en classe tellement il est doué...".
J'entends moins souvent dire : "Comment fera-t-il pour aborder une fille de seize ans quand il en aura quatorze ?".
Au final, je pense qu'une partie des enfants à qui on fait sauter une classe, sans trop leur demander leur avis, gagneraient à vivre une scolarité normale (avec la vie sociale qui l'accompagne), beaucoup plus en phase avec leur épanouissement physique et psychologique, et qu'ils se retrouveraient, un an plus tard certes, mieux armés pour affronter le plat de résistance des études supérieures.
Bref... de quoi débattre ...
LeDino : je ne suis pas généralement pessimiste, mais avoue que d'avoir son bac au rattrapage, c'est le signe que l'élève n'a pas vraiment le niveau.
Effectivement, il n'y a que 10% de loupés dans les passages anticipés. Je connais une jeune fille qui vient de réussir brillamment le concours de médecine avec un an d'avance.
Mais j'enseigne à l'école primaire, et je vois presque tous les ans des enfants à qui on fait sauter une classe, le couteau sous la gorge, alors qu'on sait très bien qu'on ne leur rend pas service. Pour moi, ce ne sont pas des statistiques, mais des enfants qu'on met en échec pour satisfaire l'égo des parents. Eh bien ça me désole.
Jamo : le gâchis, c'est qu'à la base ces enfants sont de bon élèves, ceux dont on peut prévoir qu'ils feront de bonnes études. Et qu'à l'arrivée, ils se révèlent médiocres. Tu sais bien que le dossier de première et terminale conditionne la suite des études. Ben voilà...
Je rejoins l'avis de J-P en disant que rien ne permet d'affirmer que le fait de sauter une classe est une chose bonne ou mauvaise, et que cela aura des conséquences sur la suite de la scolarité.
Alors si ça peut faire plaisir aux parents, alors très bien, au moins du plaisir aura été distribué dans l'opération.
Les causes de la réussite ou l'échec scolaire sont très difficiles à déterminer, elles sont multiples et ont de nombreuses sources.
Rien qu'en travaillant en collège, on peut se rendre compte de l'évolution d'un élève.
Tout nombre de collège aura constaté ce fait des centaines de fois : un bon élève en 6ème, sérieux, poli, travailleur, motivé, ... qui petit à petit, que cela soit en 5ème, 4ème ou 3ème, va complétement décrocher pour devenir insolent, fainéant, et qui va se planter en beauté !
Qui est le responsable dans cette affaire ?
Difficile à dire, cela peut venir d'un événement extérieur ou familial, de mauvaises fréquentations, mais le plus souvent c'est une cause lié au développement de la personne elle-même. L'adolescence est pour beaucoup une période difficile, le cerveau se restructure, et les personnalités changent.
Encore une fois, aucun rapport avec le fait d'avoir sauté une classe ou redoublé par le passé.
Après avoir lu borneo, JP et jamo, j'ai le sentiment que tout le monde s'accorde sur le fait que sauter une classe n'est pas une décision "évidente" dans tous les cas.
Je pense comme toi.
En sautant une année on échange une année d'enfance (agréable, en principe...) contre une année de vieillesse. Est-ce un bon plan ?
Comme enseignante en primaire depuis une quinzaine d'années, je n'ai rencontré aucun "surdoué" que son avance empêchait de s'épanouir en classe. Mais bon nombre d'enfants normalement intelligents, avec des parents abusifs.
La dernière fois que j'ai été confrontée au problème, c'était pour un garçon d'origine étrangère, dont les parents parlaient très mal français, mais avaient pour leur enfant des ambitions très hautes. Cet enfant était effectivement en tête de classe, mais dans un petit groupe de 5 ou 6 élèves aussi à l'aise que lui. En particulier, il avait un très bon niveau de maths (surtout calcul)grâce au fait qu'il tenait depuis son plus jeune âge la caisse du leur magasin.
Depuis le CP, la maman revenait à la charge pour un saut de classe... que finalement rien ne justifiait, car bien qu'à l'aise en classe, le garçon mettait toute son énergie à avoir de bonnes notes. De plus, ne parlant pas français à la maison, certaines subtilités de la langue lui échappaient.
A bout d'arguments, j'ai expliqué à la maman qu'il existe en France un système de prépas et de grandes écoles où on forme l'élite de la nation. Je lui ai dit que son fils en avait tout à fait les capacités (ce dont je suis persuadée), et que l'année d'avance risquait d'être pour lui un handicap au moment des concours. Eh bien là, ça a fait tilt, et elle n'a plus demandé de saut de classe.
Je pense qu'on ne va d'ailleurs pas tarder à le voir sur l', malgré son jeune âge.
salut
certains sont faits pour courrir le 100 m, d'autres pour le 10 000 m .....
le pb c'est la continuité des apprentissages et puisque l'institution ne sait pas faire, elle fait sauter des classes ....
on parle d'enseignement personnalisé, d'accompagnement personnalisé ... allons jusqu'au bout du raisonnement :: donnons-nous les moyens d'accompagner chaque élève à son rythme, quel que soit ce rythme qu'il ait et suivant les disciplines ...
en langues au lycée les élèves ne sont plus groupés par classe mais par niveau (en langue) et même plusieurs niveaux de classes (2e, 1e, et term.) peuvent se trouver ensemble dans le groupe des "faibles", des "forts", ...
l'important c'est que chaque groupe progresse soit les élèves de ces groupes ...
c'est une première direction vers l'individualisation des parcours ...
le pb ensuite c'est ce que doit savoir un élève en sortant du primaire, du collège, avec un bac (général, techno ou professionnel)
maintenant si certains en savent plus ou ont mis moins de temps ça ne me pose pas de pb et je trouve même dommage des voir des élèves de tous niveaux brider par le système incapables (dans une certaine mesure ...je prends mes précautions !!) d'apporter une solution ou de pouvoir répondre aux attentes des élèves
quelle autonomie intellectuelle et sociale possède une personne en sortant de ces niveaux ?
Bonjour,
Je ne suis pas un prof de collège ni de lycée, mais je me permets d'intervenir et de "témoigner" comme borneo le demandait.
En effet, je suis actuellement étudiant à l'ENS et je suis de 95, ce qui fait 4 ans d'avance. Je ne dis pas ça pour me vanter, mais seulement pour dire que je n'ai jamais eu aucun problème (mis à part administratifs) pour m'intégrer dans le supérieur. C'est même plutot l'inverse qui s'est produit : c'est au primaire que j'étais le moins accepté (à cause, je pense, de l'immaturité des élèves qui voyaient en moi un rival plus qu'autre chose). J'ai peut-être échangé quatre années de jeunesse contre autant de vieillesse, mais je préfère de loin ma vie actuelles que celle du primaire.
Si j'ai sauté ces classes, ce n'est ni à cause de "parents trop orgueilleux" ni d'instituteurs(trices) qui voulaient me refiler au collègue, c'est justement une décision commune qui m'a permis de les passer, du moins pour les deux premières. Je pense d'ailleurs que si je n'avais pas suivi ce parcours, il y a de fortes chances que je n'aie jamais pu suivre ces études dans le supérieur, car l'ennui qui me guettait au collège m'aurait nui.
En revanche, je déplore fortement le comportement de l'éducation nationale, qui fait tout pour mettre des bâtons dans les roues, non seulement aux élèves qui veulent progresser plus vite, mais aussi aux rares professeurs qui essaient de les aider. Il est trop facile de vouloir formater les élèves.
Pour donner mon avis sur la question, je dirais qu'il est impossible de travailler dans la généralité avec ces enfants. Il faut les traiter au cas par cas. Il ne faut pas ni trop pousser les élèves, ni les laisser régresser. J'ajouterais aussi que la différence d'âge à tendance à se tasser, puis disparaître quand on progresse dans les études. Actuellement, les autres élèves de l'ENS me voient comme leur égal et pas comme un môme dans leurs pattes.
Bonne journée,
titeo
Un bel exemple de super-saut de classe ...
... d'un autre coté, mon p'tit doigt me dit que nous avons plus de chances de trouver dans ce forum des témoignages positifs que négatifs ...
titeo : les enseignants qui s'opposent aux sauts de classe le font dans l'intérêt de l'élève, ils ont en général contre eux les parents et toute leur hiérarchie. C'est bien plus facile de laisser pisser, je t'assure.
borneo,
borneo : Je ne parlais pas des enseignants qui refusent de laisser passer des classes, mais de ceux qui rejettent ceux qui ont déjà des années d'avance voire ceux qui, sans avoir sauté de classe, (se) sont légèrement avancés par rapport au programme.
JP :
borneo,
Quelques passages m'interpellent :
Le saut de classe, c'est quand même souvent une idée qui vient des parents.
Et là, il faut quand même voir que ça crée une grosse inégalité entre les gamins ayant des parents qui ne doutent de rien (mon fils est un génie) et ceux qui ont des parents qui pensent que le prof a toujours raison.
Un enfant qui pourrait aussi bien sauter une classe que n'importe quel autre,si ses parents n'ont même pas idée que c'est envisageable, il ne sautera probablement jamais de classe.
Même chose pour le redoublement, d'ailleurs. Il y a des parents qui ne pensent pas avoir leur mot à dire dessus, ils ne savent pas que ça peut se contester.
Moi, je suis arrivée au bac avec deux ans de retard, dus à deux redoublements imposés pour cause de réorientation, ces deux redoublements étant tous deux très contestables.
Et je peux vous dire que malgré la "maturité" que m'ont apporté ces deux redoublements, arrivée au bac, je n'en avais plus rien à faire de l'avoir ou pas, je voulais juste arrêter mes études (ce que j'ai fait).
Et vu le niveau du bac que j'ai finalement passé, je suis persuadée que je n'aurais eu aucun mal à l'avoir à quinze ans. (sans forfanterie)
Parfois respecter les souhaits des enfants ne serait pas pire qu'autre chose : orienter un enfant à contre coeur, ça ne peut pas faire de miracles, et je pense qu'on sous-estime la motivation que peut apporter le fait de se retrouver dans la filière qu'on a choisie.
Quand un enfant dit : "je veux faire ça, laissez-moi le faire, vous verrez, je vais me mettre à travailler" c'est naturel de penser que c'est irréaliste.
Mais ne respecter aucun de ses souhaits, c'est quand même complètement contre-productif.
JP, en toute amitié, je pense que tu enfermes Borneo dans une "posture" qui n'est pas la sienne.
Personne ne nie ton point de vue, pas même Borneo : les sauts de classe semblent majoritairement des réussites.
Mais toi tu contestes à Borneo même les malheureux 10% de sauts de classe qu'elle soupçonne d'être contre productifs et/ou générateurs de mal être...
Tu es un négociateur sans concession ...
LeDino,
Je ne conteste en rien les 10 % de sauts non productifs.
Mais je me refuse d'être contre les sauts de classes pour soit-disant éviter ces 10 % qui, dans la plupart des cas, ne sont probablement pas liés directement aux sauts de classe.
Je ne pense pas que ce soit la vision de borneo qui transparaît dans des phrases comme :
Effectivement, ce que je souhaitais avec ce topic, c'est faire réfléchir aux risques, à comparer aux avantages, qui ne sont pas toujours évidents.
Vous ne connaissiez pas la petite Tiffany ?
bonjour borneo,
La petite Tiffany, je lui donne pas 2 secondes avant de se prendre une balle dans la tête...
Dans ma courte expérience de prof, j'ai eu le cas de 2 élèves à qui on a fait sauter une classe en cours d'année (au collège).
Pour le premier, c'était plutôt une volonté des profs. Élève chiant, qui s'ennuie mais avec des capacités énormes. Échec total, il vient d'obtenir son brevet sans gloire...
Pour le second, c'était une volonté de l'élève. Ses enseignants lui en parlaient depuis des années mais il ne se sentait pas prêt. Il tournait à plus de 17 de moyenne en 5ème. Il a terminé l'année en 4ème avec la moyenne et a obtenu son brevet avec mention TB. Il savait déjà à l'époque qu'il voulait partir vers une seconde européenne, bac S, médecine... La tête bien sur les épaules...
Perso, je suis plutôt pour le saut de classe, a fortiori quand l'élève est motivé.
LeDino,
On n'est pas d'accord du tout sur ce qu'a exprimé borneo.
Et que non, je ne nie pas toute existence de sauts de classe contre-productif et/ou générateur de mal-être... sinon je n'aurais pas écrit sans ambiguité "Certains trouveront un bénéfice par des "années gagnées" (ou sauts de classe) et d'autres en souffriront".
Comme toujours, il faut faire la balance entre le positif et le négatif et je suis sûr que certains sauts de classe sont clairement injustifiés... (et ceux là ne devraient pas se faire).
Et même parmi ceux qui sont justifiés au moment de la décision, quelques-uns n'aboutiront pas à un bon résultat, mais reste à voir encore, parmi ces "ratés" combien seront vraiment dus au saut de classe et combien seront dus à une tout autre cause (probablement, à mon sens, la très grande majorité).
Et puis il y a tout ceux qui sont bénéfiques ...
Dur à savoir ... mais il n'y pas de raison suffisante pour s'opposer à tout saut de classe...
qui est bien pour moi la position de borneo qui transpire de ses messages ... et même si tu n'es pas d'accord sur cette interprétation.
Pour en revenir aux sauts de classe, ça se passe le plus souvent en grande section de maternelle ou au CP, à un âge où l'enfant est rarement consulté, et où il ne sait pas ce qui l'attend. Très souvent, les enseignants et le psychologue scolaire sont réticents (je ne détaille pas les raisons possibles, elles sont nombreuses et variées), et ils cèdent parce qu'ils voient bien que les parents en font une question d'honneur familial, et qu'ils vivront le refus comme un échec personnel de leur enfant.
Bref, les parents ont presque toujours le dernier mot.
C'est quoi exactement ce que l'on fait sauter?
Il me semblait que les gens faisaient principalement "sauter" le CP lorsque l'enfant savait déjà lire et écrire.
Ce que tu dis est intéressant borneo. Cependant, est-ce que l'on peut comparer statistiquement les élèves ayant "échoué" après avoir sauté une classe de ceux n'ayant pas sauté de classe. Peut on mettre en évidence le fait que ce soit cette année d'avance qui en soit la cause?
Aussi, en ce qui concerne la maturité ou l'avancement intellectuel d'un enfant, bien que je ne sois pas psychiatre, je pense que ce n'est pas une constante. Ainsi, à un moment de sa vie, une personne peut rattraper son retard ou perdre son avance au fil des années sans que ce ne soit nécessairement guidé par une cause. Même si c'était le cas, elle ne serait pas facile à mettre en évidence et même si elle était mise en évidence, rien ne dit que ce serait cette année d'avance. Il doit y avoir une douzaine d'années entre le saut de classe et le bac, ce qui laisse pas mal de chance à la vie de venir perturber une personne. Personne d'autant plus perturbable qu'elle est à un age où la vie est difficile.
Cela dit, ça pourrait être intéressant d'avoir l'avis des intéressés sur le sujet. D'ailleurs, pourquoi ne pas partir un genre de sondage à ce propos sur le forum? Bien que le risque soit de ne pas avoir beaucoup de commentaires, étant donné que le public cible soit assez restreint.
C'est sur que ce sera biaisé, ne serait-ce que parce que la plupart des membres actifs du forum ayant le bac sont des gens avec un profil bien particulier, notamment des gens qui font des études supérieures en maths ou en sciences et génie. Mais c'est mieux que de pures spéculations, non?
Otto, les témoignages alimentent la réflexion, c'est certain.
Et tu peux aussi faire un sondage si tu veux...
Mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment mieux que "de pures spéculations" ...
La seule formulation de la question posée soulèverait déjà une difficulté.
Au biais que tu soulèves toi même sur le profil des membres du forum, s'ajoute en outre un tas d'autres biais, notamment sur la difficulté de formuler les bénéfices et les déficits éventuels d'un saut de classe. Sans parler du biais psychologique lié au fait qu'il est plus aisé d'apporter un témoignage valorisant qu'un témoignage dévalorisant...
Et enfin, il semble que les intervenants sur le sujet se soient déjà accordés majoritairement sur l'idée que les sauts de classe effectués, le sont plutôt à raison qu'à tort... Dans ce cas, un sondage (fatalement approximatif et biaisé...) ferait-il autre chose qu'enfoncer une porte déjà ouverte ?
Au final, le but de la discussion ne me semble pas vraiment d'organiser un "match" entre les deux options, mais plutôt de mieux comprendre les mécanismes en jeu pour prendre une meilleure décision dans chaque cas...
Non ?
Intéressant.
L'article souligne les avantages du saut de classe dans une majorité de cas.
Cet avantage n'avait du reste été contesté par personne jusqu'ici.
Sauf peut-être par borneo, dont on attend une clarification ...
L'article rappelle aussi qu'il existe des dangers.
Je relève en particulier :
L'article parle d'élèves à haut potentiel. Mais quel % d'élèves à haut potentiel dans ceux qui sautent une classe ?
Des élèves à haut potentiel, j'en rencontre parfois, ils ne sont d'ailleurs pas toujours tête de classe. Ce sont des élèves qui se posent des questions "pas de leur âge", l'enseignant s'en rend compte de manière ponctuelle, j'ai l'impression que le désir d'être comme les autres est le plus fort, ce qui fait qu'ils gardent leurs bonnes réponses pour eux.
Les élèves dont les familles demandent un saut de classe n'entrent pas forcément dans la catégorie "haut potentiel", ce sont juste de bons élèves avec des parents particulièrement présents, souvent nés en janvier, et qui pensent que sauter une classe est le "nec plus ultra".
Je pense qu'il ne faut pas assimiler "passage anticipé" à "haut potentiel", faute de quoi on aura un dialogue de sourds.
LeDino : je n'ai pas encore parlé de la question affective et sociale. On peut en parler... j'ai parfois observé une véritable agressivité des autres élèves envers celui qui a un an d'avance, à plus forte raison s'il s'en vante (école primaire). Ce rejet s'apparente à de la jalousie, tout simplement.
J'attends les témoignages de profs de collège sur la question.
borneo,
Pourquoi diable ne réponds-tu pas à l'interpellation de JP, que j'ai relayée à plusieurs reprises ?
JP pense que tu es radicalement opposée au saut de classe.
Je pense que ton point de vue est beaucoup plus nuancé que ce qu'il croit.
Pourquoi ne pas le préciser par toi même afin de lever toute ambigüité ?
Ca permettrait d'avancer...
Je te suis reconnaissant d'avance ...
Je ne suis pas opposée au saut de classe, je connais quelques exemples de sauts de classe réussis. Mais je vois passer dans mes élèves des enfants à qui on n'a pas fait un cadeau en les faisant sauter une classe. Je me base sur mon vécu... pas sur de l'idéologie.
Au final, il ne me parait y avoir de désaccord fondamental de principe entre borneo et JP sur le saut de classe...
En revanche, borneo semble bien plus méfiante et affiche clairement sa réticence dans un certain nombre de cas, tandis que JP semble beaucoup plus optimiste et positif sur les bénéfices.
Peut-être parce que chacun est plus sensible à certains aspects que l'autre.
Mais je ne cherche nullement à concilier les points de vue.
Qu'on se rassure ...
je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire ...
il me semble que ce ne soit pas le saut de classe qui importe,c'est la qualité de l'enseignement .... et celle-ci s'est perdue avec les réformes successives ....
on parle d'Activités personnalisées, de parcours individualisé ... mais on en est bien loin .....
la stimulation entraine l'apprentissage ...et que faire d'un élève qui, à un moment donné, répond plus vite, apprend plus vite, va plus vite que les autres (quelles que soient les raisons ....), le saut de classe n'est pas la panacée, simplement une solution (aussi peu performante peut-elle être)
Bonjour,
Je ne sais pas si ça peut vous intéresser mais je vais tout de même partager mon expérience ...
Voilà, tout au long de mon primaire j'ai toujours été premier de ma classe et de loin, ma prof de ce1/ce2 ( et oui ... les classes doubles... ) tenait à me faire sauter une classe mais du fait de ses absences elle n'a pas pu, elle a tout de même transmis son voeu à mon professeur de cm1/cm2 qui lui, était formellement contre le saut d'une quelconque classe. Mais heureusement mes parents l'ont " remué " pour me faire sauter le cm2, aujourd'hui je vais en fac de médecine, j'ai eu une mention à mon bac S avec 17 en mathématiques, je me suis intégré socialement ( amis, petite amie et bon rapport avec les adultes ... ). Je ne dis pas que parfois ça a été dure car je suis de fin d'année et comme dit un peu plus haut, quand une fille a presque deux ans de plus que toi... C'est pas toujours facile de conclure ^^. Mais ça fait grandir . J'ai également des difficultés en Français à cause de mon soit disant manque de maturité ... Mais dans l'ensemble je ne regrette absolument pas et j'en remercie mes parents ( qui sont d'ailleurs souvent blâmé dans pareil cas ... à tort ou a raison )
D'autant plus que j'ai l'exemple d'un ami qui était très doué au primaire, son professeur de ce1 voulait le faire sauter une classe mais c'est ses parents qui n'ont pas voulu, aujourd'hui je n'ai plus tellement de nouvelle mais je sais qu'entre temps il a redoublé et est partit dans une section technologique... C'est un peu du gachi ...
Merci de m'avoir lu !
Témoignage très intéressant.
Il y a un bénéfice... et un prix à payer.
On te souhaite le meilleur pour la suite ClémentS .
A signaler au passage que tu ne donnes pas ton avis "à l'époque" du saut de classe.
Qu'en pensais-tu ?
Parce que si tu n'avais pas fait ce saut, peut-être aurais-tu eu un parcours tout aussi performant, des années plus faciles à vivre, et peut-être même arriverais-tu à rattrapper plus tard l'avance que tu n'aurais pas prise plus tôt... Ca fait beaucoup de peut-être ...
Mais au final tu ne serais probablement pas moins reconnaissant envers tes parents (sauf si tu souhaitais toi aussi ce saut de classe à l'époque ou si tu valorises particulièrement cette année d'avance...).
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