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Petite Poucette, par Michel Serres

Posté par
jamo Moderateur
16-06-11 à 16:18

Bonjour tout le monde,

je vous donne un lien vers un article que j'ai trouvé très intéressant :

Michel Serres y parle très clairement des problèmes actuels de l'école (élève peu intéressés, peu motivés, pénibles, ...) et les mets en relation avec l'évolution de notre société (bon, je vous laisse lire, le résumé que je fais là est incomplet et peu précis).

En tout cas, il rejoint exactement mon opinion : l'école n'a pas vraiment évoluée depuis des dizaines et des dizaines d'années, les structures et les méthodes sont les mêmes qu'ont connus nos anciens, on enseigne comme on le faisait en 1920 !
Par contre, la société a énormément évoluée, elle n'a absolument rien à voir avec celle de cette époque ... alors comment voulez-vous que ça marche ??

Il faudrait une véritable réforme de nos écoles et de nos manières d'enseigner ... mais avec des profs qui descendent dans la rue dès qu'on veut changer la taille des craies, ce n'est pas gagné !

Posté par
stella
re : Petite Poucette, par Michel Serres 16-06-11 à 16:22

Bonjour

Je suis tout à fait d'accord ! Ce qui allait bien à notre époque ne convient pas à l'évolution de notre société !


Citation :
Il faudrait une véritable réforme de nos écoles et de nos manières d'enseigner ... mais avec des profs qui descendent dans la rue dès qu'on veut changer la taille des craies, ce n'est pas gagné !


Pourquoi cette phrase me plait-elle tant ?

Posté par
Yzz
re : Petite Poucette, par Michel Serres 16-06-11 à 18:37

Salut,
Bon allez, un p'tit coup de polémique à deux balles :

Citation :
l'école n'a pas vraiment évoluée depuis des dizaines et des dizaines d'années, les structures et les méthodes sont les mêmes qu'ont connus nos anciens  

Ca c'est sûr mon bon monsieur, on le voit bien, avec tous nos élèves en blouse grise à 50 par classe, qui tracent d'un trait malhabile leurs tables d'addition sur leurs ardoises fêlées.
Heureusement qu'on continue à leur apprendre le participe passé à grands coups de règle sur les doigts.
Et heureusement aussi que , comme il y a cinquante ans, on accepte pas tout le monde à l'école de la république.
P'têt ben que dans l'futur, nos décendants auront des machines qui font des calculs en appuyant sur des boutons, et même p'têt des engins avec des touches et un écran qui feraient des figures... et qui bougeraient aussi pourquoi pas !
Mais pour l'instant,
Citation :
on enseigne comme on le faisait en 1920 !


Posté par
LO_RV
re : Petite Poucette, par Michel Serres 18-06-11 à 03:00

Bonsoir,

Intéressant à lire, et volontairement polémique.
Je ne suis d'accord avec rien ou presque, la seule partie vraiment juste selon moi étant celle de l'individu.

Je ne suis pas de la génération de Michel Serres, et ne me sens pas coupé des jeunes que je côtoie tous les jours de la semaine.
Non, les jeunes ne sont pas bien différents de leurs parents, et la génération internet n'est pas si habile que cela avec un ordinateur.
Non, la langue qu'ils utilisent est la même que la mienne, et nous saurions utiliser leurs codes si nous souhaitions être plus proches d'eux, mais ce n'est pas notre rôle.
Non, ils ne sont pas plus formatés par les médias, ou par les images que la génération précédente.
Non, l'individualisme de cette société n'est pas représentée par sa jeunesse, il n'y a qu'à voir comment les adultes se comportent avec la politique, les institutions de l'état, ou avec leurs voisins pour s'en convaincre.

Beaucoup de jeunes sont à l'image de leurs parents, comme nous l'étions des nôtres, ni plus ni moins. En temps qu'enseignant, on est à même de voir que souvent certains d'entre eux sont même meilleurs, et qu'ils cherchent à réussir ou à trouver d'autres références que celle qu'ils ont à la maison.
Pourquoi dire que les enseignants ne savent pas à qui ils enseignent, ou que les enfants vivent dans un autre monde, sinon pour nous couper d'avantage, ou nous conforter dans l'idée saugrenue que "c'était mieux avant" ?
Les jeunes de nos jours ont la même énergie et la même envie de réussir, la même hargne ou le même abandon face à leurs échecs, la même capacité à aimer, à s'émerveiller, à s'intéresser, ou à critiquer que nous.

N'oublions pas qu'il ne s'agit pas de transmettre sans s'occuper de qui reçoit, ou de comment.
N'oublions pas non plus que nous sommes les adultes autour d'eux et que notre comportement doit être exemplaire si nous voulons que le leur le devienne.
Depuis quand et pourquoi abandonnons nous quand nous avons un problème avec un ou plusieurs élèves, au risque de sacrifier une classe ?
Pourquoi ne sommes nous pas capables d'être solidaires face à une difficulté ?
Savons nous accueillir et conforter nos jeunes collègues ?
Savons nous être agréables, calmes et confiants ?
Savons nous nous révolter contre une injustice ou une directive qui nous parait inefficace ou contre-productive ?
Savons nous communiquer et voir le positif chez les gens qui nous entourent ?

Les nouveaux élèves sont-ils pires que leurs ainés, ou vraiment si différents ?
Je ne crois pas, mais ce n'est que mon avis et je ne crois pas qu'il soit partagé par la majorité.

Voilà, j'ai relancé la polémique. Je vous laisse délirer à loisir sur tout cela.

Posté par
stella
re : Petite Poucette, par Michel Serres 18-06-11 à 10:05

Bonjour

Ton analyse me plait LO_RV.

Posté par
jamo Moderateur
re : Petite Poucette, par Michel Serres 18-06-11 à 10:24

Moi, son analyse ne me plait pas pour 2 raisons :

1) je ne suis pas du tout d'accord avec lui, mais entièrement d'accord avec l'analyse de Michel Serres (mais bon, chacun son avis que je peux respecter).
Mais quand même, j'ai du mal à constater qu'on peut nier les changements de notre société, et que les enfants d'aujourd'hui ont peu de choses à voir avec ceux d'hier, et que par contre les méthodes d'enseignement sont restées les mêmes et ne se sont pas du tout adaptées (car décidées et surtout pratiquées par des personnes n'ayant pas envie de s'adapter et qui n'ont pas constaté qu'il fallait le faire)

2) plus embêtant : tu donnes ton désaccord sur des points que Michel Serres a bien tenu dans son texte, mais au milieu de tout ça, tu donnes aussi ton désaccord sur d'autres points dont il n'est pas question dans le texte, ce qui laisserait penser qu'ils y sont ...
Bon, je sais que c'est une technique pour discréditer davantage un personne, en disant qu'elle se trompe sur ce qu'elle a dit, et qu'elle se trompe aussi sur ce qu'elle n'a pas dit, ce qui permet d'augmenter le taux d'erreur !
A aucun moment l'auteur ne dirait que "c'est mieux avant", il signale juste les changements de manière assez pertinente (d'ailleurs, je trouve que ce n'était pas mieux avant, à tout point de vue, les gens ont la mémoire courte et idéalise un passé qui était beaucoup moins joyeux que de nos jours).

Posté par
Togodumnus
re : Petite Poucette, par Michel Serres 18-06-11 à 10:45

Bonjour,

Son analyse ne me plaît pas non plus. Chaque génération, depuis quelques générations, vit dans un monde différent. Une personne qui avait vingt-cinq ans quand les premières megadrives sont apparues et entre trente à trente-cinq ans quand les premiers ordinateurs sont apparus dans la plupart des domiciles ne peut pas forcément comprendre l'engouement de ses enfants pour une PS3 ou pour la fibre optique.
Attention, dire qu'il n'y a pas de points communs serait faux aussi. Des groupes comme Metallica sont appréciés par des gens de différentes générations.

Bon, des enfants qui ne sont pas formatés par les médias, j'éviterai la méprise...

Posté par
LO_RV
re : Petite Poucette, par Michel Serres 18-06-11 à 15:48

Petite réponse pour alimenter encore la polémique.

Citation :
Mais quand même, j'ai du mal à constater qu'on peut nier les changements de notre société, et que les enfants d'aujourd'hui ont peu de choses à voir avec ceux d'hier.

Les adultes aujourd'hui ont peu de choses à voir avec ceux d'hier. Les changements de la société, je ne les renie absolument pas !
Beaucoup de parents ne mangent pas plus équilibré que leurs enfants, jouent à la console ou se mettent des heures devant la télé ou devant l'ordi, changent de partenaire tous les 3 ou 4 ans, jugent les gens sans les connaitre, sont trop absorbés par leurs problèmes d'adultes pour s'occuper de leurs enfants correctement, ou des problèmes de la société.
La connerie n'est ni jeune, ni vieille, ni du passé, ni du futur, et elle est assez bien représentée parmi nos élites dirigeantes.

Citation :
les méthodes d'enseignement sont restées les mêmes

Moui, mais non en fait.
Pendant longtemps on a enseigné les mathématiques en étudiant des notions ensemblistes ou de logique binaire au début du collège, avant de se rendre compte que les élèves ne pouvaient pas assimiler ses notions trop abstraites, et que les raisonnements déductifs plus complexes ne leur étaient accessibles que plus tard dans leur développement.
Pendant longtemps on a enseigné la langue en primaire avec la fameuse méthode globale, qui a eu son lot d'effets négatifs sur plusieurs générations, sous le prétexte qu'il fallait faire table rase sur le passé.
Les enseignants ne sont pas que des fonctionnaires zélés ou démissionnaires. Nous savons tous reconnaitre ceux qui, pour nous, avec le même programme que les autres, ont su nous apporter un peu plus.

Citation :
Chaque génération, depuis quelques générations, vit dans un monde différent.
Le monde est différent, mais nous sommes pareil au fond, on vit et on meurt, on brasse de l'air puis on finit par faire quelque chose qui nous tient à coeur, quitte à sacrifier un peu le reste.
Qu'est-ce qui nous fait ? La technologie à notre disposition ? Notre espérance de vie ? Notre capacité de travail, ou de faire des choix important ?
Non, non et non ! Posez la question à un enfant, ou à un vieux, il vous répondra la même chose ou presque. Ce qui nous définit, c'est d'où on vient, c'est les gens qu'on aime, c'est les rencontres que l'on fait et les envies qu'on a d'être avec les autres. C'est générationnel ça ?

Si on ne fait qu'une étude statistique de la situation, les changement décrits par Michel Serres sont certainement vrais dans une certaine mesure, mais le sont-ils de manière si significative qu'il l'énonce ? On peut faire dire ce qu'on veut ou presque à un sondage, ou à une étude statistique, il suffit de poser la bonne question, ou d'apporter un éclairage volontairement dirigé, on de bien choisir l'échantillon observé.

Sinon, si on veut dire des choses tout aussi fausses que lui, et que personne ne contredira ou presque, on a aussi : le français est râleur, le français critique les autres, le français donne son avis même quand il ne maitrise pas le sujet, ou qu'on ne le lui demande pas, le français est individualiste mais se croit tourné vers les autres, et il pense qu'il pourrait faire bien mieux que ceux qui agissent, si on lui demandait.
Au fait, je suis français.

Bonne journée.

Posté par
borneo
re : Petite Poucette, par Michel Serres 19-06-11 à 10:34

Bonjour à tous  

Citation :
Michel Serres y parle très clairement des problèmes actuels de l'école (élève peu intéressés, peu motivés, pénibles, ...) et les mets en relation avec l'évolution de notre société (bon, je vous laisse lire, le résumé que je fais là est incomplet et peu précis).

En tout cas, il rejoint exactement mon opinion : l'école n'a pas vraiment évoluée depuis des dizaines et des dizaines d'années, les structures et les méthodes sont les mêmes qu'ont connus nos anciens, on enseigne comme on le faisait en 1920 !


M'enfin ! L'école des années 60 était d'un ennui épouvantable... ce n'était pas de l'éducation, mais du dressage.

Je préfère infiniment celle d'aujourd'hui, et ça tombe bien, puisque j'y enseigne. Je ne trouve pas les élèves peu intéressés, loin de là. Pénibles, certains le sont, mais c'est loin d'être la majorité. Moi, je suis épatée par certaines de leurs compétences. Je vous donne un exemple : à l'occasion d'un rallye mathématique, mes CE1 ont réussi à trouver une méthode pour résoudre cette énigme :

Citation :
Il est 9h54. Tiens, le nombre d'heures (9) est égal à la somme des chiffres qui forment les minutes (5+4) sur mon radio réveil. Ça marche aussi à 3h03 (3 = 0+3)Combien de fois dans la journée est-ce que cela va être comme ça ?


Pour ceux (non matheux) qui sèchent, je vous mets le lien : Avant l'heure.... :*:


Dans la classe de CE1 où j'étais élève, on n'aurait jamais réussi, car on n'avait pas l'habitude de réfléchir. Entre les heures passées à ânonner des textes sans intérêt, à faire des lignes d'écriture à la plume sergent major et des opérations à n'en plus finir... on s'ennuyait ferme.

Posté par
Togodumnus
re : Petite Poucette, par Michel Serres 19-06-11 à 10:46

Citation :
M'enfin ! L'école des années 60 était d'un ennui épouvantable... ce n'était pas de l'éducation, mais du dressage.

A défaut de faire des énigmes du genre, vous avez appris à écrire correctement, et vous étiez capables d'adopter différents styles d'écriture. La plupart des élèves de mon âge n'écrit pas correctement et ne sait adopter aucun style d'écriture. Et encore, je suis en S, section où les élèves sont principalement issus de familles favorisées. Lors de ma journée d'appel, j'ai remarqué que certaines personnes de mon âge n'étaient pas capables d'adapter leur registre de langue à leurs interlocuteurs.
Je pense que tout cela est bien plus important que de savoir répondre à ce type d'énigmes.

Posté par
carpediem
re : Petite Poucette, par Michel Serres 20-06-11 à 16:31

salut

il me semble que la société à évolué, et ce dans toutes ses composantes, et que réforme ou pas l'enseignement aussi a évolué et ce de façon contrainte ou voulue ....

le pb n'est pas là me semble-t-il ....

mais plutôt :

qu'apprenons-nous à nos élèves ? et je ne suis pas contre le fait qu'à un niveau donné certaines connaissances changent ...

comment leur apprenons/transmettons-nous ce savoir ? et là aussi les modalités peuvent changer ...

mais il me semble que pour apprendre à lire, à écrire ou à compter il n'y ait guère d'autes moyens que de lire, écrire ou compter ....

je me souviens d'un élève de collège devant un ordinateur qui devait mettre des espaces entre différents mots (des noms d'animaux) qui se suivaient tout attaché pour aprendre l'orthographe

je ne pense que cela soit guère plus stimulant que de faire des additions ou d'écrire des mots .....

il me semble que cette course éffrénée aux statistiques nous a conduit de plus en plus à form(at)er des élèves à une épreuve en oubliant la formation intéllectuelle réelle des cerveaux...

on y revient un peu et il est grand temps et je suis d'accord sur le fond mais pas sur la forme...

l'éducation nécessite de la rigueur, de l'effort et de la persévérance ... je ne crois pas que ces valeurs soient celles des générations zapping et du "copier-coller" actuelles ...

Posté par
stella
re : Petite Poucette, par Michel Serres 20-06-11 à 17:08

Bonjour

Citation :
M'enfin ! L'école des années 60 était d'un ennui épouvantable... ce n'était pas de l'éducation, mais du dressage.



Je n'ai pas eu l'impression d'être dressée !

Posté par
jamo Moderateur
re : Petite Poucette, par Michel Serres 20-06-11 à 18:10

Citation :
M'enfin ! L'école des années 60 était d'un ennui épouvantable... ce n'était pas de l'éducation, mais du dressage.


L'être humain reste un animal parmi les autres, et ses petits sont plutôt hargneux, méchants, agressifs, violents, ... (ce qui est normal, les règles, les limites, la morale, le respect ne sont pas des notions innées et prennent du temps à rentrer).
Donc le terme de dressage me semble plutôt bien adapté, non ?

Citation :
Je préfère infiniment celle d'aujourd'hui, et ça tombe bien, puisque j'y enseigne. Je ne trouve pas les élèves peu intéressés, loin de là. Pénibles, certains le sont, mais c'est loin d'être la majorité.


Alors là attention, car toi tu enseignes en primaire, c'est encore différent. Il est vrai qu'à l'école primaire, on trouve beaucoup d'élèves plutôt studieux, qui aiment l'école (ou ne la détestent pas trop), ...
Avec le collège et cette maladie qu'on appelle l'adolescence, beaucoup de problèmes apparaissent, la motivation et les comportements changent beaucoup.
Bon, il parait que tout cela a une explication scientifique, le cerveau est en cours de fort développement et connait de grands changements, beaucoup d'énergie n'est pas employée au bon endroit dans ce cerveau, et les fonctions cognitives sont plutôt au pain sec et à l'eau en ce qui concerne les ressources. (heureusement que l'adolescence est une maladie passagère et qu'on en guérit ! )

Mais attention tout de même, tout n'est pas rose pour l'école primaire.
Beaucoup disent que le collège est le maillon faible de l'enseignement, mais pas mal d'élèves arrivent déjà en grande difficulté en 6ème, sans savoir lire ni écrire, et les études montrent que ce n'est pas vraiment rattrapable !
Alors : que font les profs de primaire à part amuser leurs élèves !

Posté par
borneo
re : Petite Poucette, par Michel Serres 20-06-11 à 23:30

Citation :
L'être humain reste un animal parmi les autres, et ses petits sont plutôt hargneux, méchants, agressifs, violents, ... (ce qui est normal, les règles, les limites, la morale, le respect ne sont pas des notions innées et prennent du temps à rentrer).


Tu es plus Hobbes que Rousseau, Jamo ?

Posté par
LO_RV
re : Petite Poucette, par Michel Serres 21-06-11 à 02:47

Pour revenir au texte du Père Michel, j'ai relevé une petite contradiction, ou plus précisément une petite omission que je pense volontaire.
Je vous la soumet, car elle permet de mieux mettre en perspective les méfaits du fameux collège unique, et de ces nouveaux élèves illettrés, et en même temps de répondre à jamo sur son attaque de l'école élémentaire ou primaire.

Michel Serres dit parlant de l'évolution de la société (et de ses jeunes) :

Citation :
Il habite la ville. Ses prédécesseurs immédiats, pour plus de la moitié, hantaient les champs.

Citation :
Alors que leurs prédécesseurs se réunirent dans des classes ou des amphis homogènes culturellement

Citation :
Il ou elle écrit autrement.

Citation :
Ils ne parlent plus la même langue.


Les recensements faits à 18 ans pour une classe d'âge montraient il y a quelques 10aines d'années une forte proportion d'illettrisme parmi nos jeunes, et surtout ceux des campagnes, ou ceux issus des milieux défavorisés des villes, notamment ceux issus des vagues d'immigrations d'après guerre.
On avait besoin d'eux pour les travaux des champs, puis plus tard dans les usines, ou dans le bâtiment, ou les métiers de l'artisanat.

Il semblerait que les élèves de nos jours, à défaut de parler ou de lire, ou d'écrire mieux que leurs prédécesseurs, soient plus nombreux à savoir le faire, et donc à fréquenter les bancs de l'école. Nombre d'élèves des quartiers sont dans leur famille la référence en matière de français, car leurs parents issus de l'immigration n'ont pas leurs connaissances ou leurs compétences.

Les élèves se rebellaient moins aussi, car ils savaient la chance qu'ils avaient d'être là. Avaient-ils besoin d'être dressés pour travailler ? la perspective de trouver un travail facilement avec un brevet en poche n'était-elle pas suffisante ? Tous n'y arrivaient pas, et certains sortaient du système. Aujourd'hui, on les y maintient de force. Et ils savent que le brevet n'est rien ou presque. Il savent aussi qu'il est possible qu'ils restent chez leurs parents longtemps avant de pouvoir subvenir à leurs besoins croissants.

Citation :
L'être humain reste un animal parmi les autres, et ses petits sont plutôt hargneux, méchants, agressifs, violents, ... (ce qui est normal, les règles, les limites, la morale, le respect ne sont pas des notions innées et prennent du temps à rentrer).

Les enfants ne sont ni plus violents, ni moins que leurs parents, ou que la société qui leur est imposée. L'école est une violence, le consumérisme en est une autre, les médias radio/télé/internet apportent aussi leur lot de violence gratuite. Les adultes ont accepté cette violence sourde, tandis que les enfants la traduisent en actes de contrition, de rebellion, ou de destruction, car ils ne la comprennent pas.
Un enfant est-il méchant parce qu'il teste ses parents ? Un élève ou une classe est-elle perdue parce qu'elle teste son professeur ? La morale et le respect s'acquièrent plus par l'écoute, la discussion, le partage de valeurs communes, que par la crainte, même si celle si est nécessaire pour maintenir l'ordre à court terme.

Nous ne sommes pas historiens et nous n'avons pas assez de recul pour comprendre tout cela. Michel Serres prend de nombreux raccourcis et lance un pavé dans la mare pour faire réfléchir, plus que pour dire sa vérité.
Son texte est intéressant, mais je reste en désaccord avec lui, et avec nombre de mes collègues. Je ne désespère pas de convaincre certains.

Posté par
jamo Moderateur
re : Petite Poucette, par Michel Serres 12-02-13 à 19:18

Un livre intitulé "Petite Poucette" est sorti voilà quelques mois, qui doit sans doute reprendre les idées de l'article initial :

Par contre, le lien que j'avais donné vers l'article ne fonctionne plus, mais je crois bien que c'était ceci :



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