École Polytechnique
Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles
Concours d'admission 2003
Filière PC
Première composition
Durée : 4 heures
L'utilisation des calculatrices n'est pas autorisée pour cette épreuve.
Résonance paramétrique
Ce problème propose une première approche mathématique de la résonance paramétrique, phénomène physique que l’on rencontre aussi bien dans les recherches sur le mouvement de la
lune que dans la manière de faire démarrer une escarpolette, ou dans l’étude des matériaux semi-conducteurs.
Soit
une fonction réelle de la variable réelle
continue et périodique de période
Soit
un nombre complexe. On considère l’équation différentielle du second ordre
(1)
où
est une fonction complexe, de classe
, de la variable réelle
Première partie
1. Soit
l’ensemble des solutions de l’équation (1). Montrer que
est un espace vectoriel complexe.
2. Soient
et
deux solutions de (1). On pose
Montrer que
est indépendant de
3. Soit
l’opérateur de translation par
qui, à une fonction complexe
associe la fonction
telle que
a) Montrer que, si
alors
b) On désigne par
la restriction de
à
Est-ce un isomorphisme de
sur
?
4. a) Montrer qu’il existe une unique solution
de (1) telle que
et une unique solution
de (1) telle que
b) Montrer que
et
forment une base de
5. On désigne par
la matrice de l’endomorphisme
de
dans la base
a) Évaluer les coefficients de
en fonction de
b) Évaluer
On pose
où
désigne la trace.
c) Évaluer
en fonction de
6. Montrer que les valeurs propres de l’endomorphisme
de
sont racines du trinôme
Soit
On dit que
est
stable si
est bornée sur
On dit que
est
fortement stable si
7. On suppose
réel et
a) Montrer que
est somme directe des sous-espaces propres de
b) Montrer que, si
toutes les solutions de (1) sont stables. Les fonctions propres de
sont-elles fortement stables dans ce cas ?
c) Montrer que, si
il existe une solution de (1) fortement stable. Est-elle unique ?
Existe-t-il dans ce cas des solutions stables mais non fortement stables ?
8. On suppose que
où
ou
a) Montrer qu’il existe une base de
dans laquelle la matrice de
est
où
est un nombre complexe.
b) On suppose
Montrer que, dans ce cas, il existe une solution de (1) stable mais non fortement stable. Existe-t-il des solutions fortement stables ?
Deuxième partie
Dans cette partie, on fixe
et l'on suppose
réel. Pour indiquer la dépendance par rapport au paramètre
et au choix de la fonction
on note
la quantité
définie à la question
5.
9. Dans cette question, on choisit
identiquement nulle,
a) Calculer
en distinguant les cas suivant le signe de
La fonction
est-elle de classe
?
b) Tracer le graphe de la fonction
pour
c) Déterminer la matrice
lorsque
et
On va maintenant montrer que
est proche de
lorsque
tend vers
On suppose
et l'on pose
On note
le maximum sur
de la fonction
On pose
et l'on définit par récurrence
10. Montrer par récurrence sur
que
et
11. On pose
Le paramètre
étant fixé, montrer que l'on définit ainsi des fonctions continues de la variable
12. On note
et
les dérivées par rapport à
de
et
a) Calculer
et
sous forme d’intégrales contenant
et
respectivement.
b) Montrer que, pour
c) En déduire que
et
sont des fonctions de classe
de la variable
13. Montrer que
et
satisfont les équations
Les fonctions
et
sont-elles toujours des fonctions de classe
de la variable
?
14. a) Montrer que
et
sont solutions de (1) pour
b) Montrer que, si
15. Montrer que, pour
16. Dans cette question, on suppose de plus que
a) Montrer que
b) En déduire que, pour
17. On appelle intervalle d’instabilité un intervalle de
sur lequel
Montrer que, pour tout
il existe
assez grand pour que tout intervalle d’instabilité contenu
dans
soit contenu dans un intervalle
pour un entier
Que peut-on dire de la position des intervalles d’instabilité quand
?