Tu as une vision trop manichéennne des choses. J'ai sauté une classse sans être particulièremenr favorisé, d'ailleurs l'argent n'entre pas en ligne de compte, seulement un constat de l'enseignant, suivi de tests.
Ben oui, là je schématise en bien gros, parce qu'apparemment, avec des nuances, je n'arrivais pas à faire comprendre mon point de vue...
khar,
Je crois vraiment que tu as surinterprété mes explications.
Le point de départ était la sureprésentation de sauts de classe parmi les étudiants des grandes écoles. Mon explication revient juste à dire que les facteurs, toutes causes confondues (y compris pourquoi pas celles que tu évoques), avaient des chances d'être présentes assez tôt au cours de la scolarité. La notion de "prédisposition" que j'ai utilisée, pouvant être prise au sens large.
Si tu y réfléchis à deux fois, tu verras que ce n'est pas contradictoire avec les facteurs sociaux que tu soulèves et que je n'i jamais niés.
Du reste, non seulement je ne les ai pas niés, mais je les ai moi même mentionnés avant même ton intervention me semble-t-il (notamment en évoquant l'environnement familial)...
J'ai un avis beaucoup moins tranché et systématque que celui que tu as exprimé ici (peut-être au-delà de ta pensée, à toi de le dire...). Mais je ne conteste pas que l'environnement social soit un sujet.
Ca ne me dérange pas que tu rebondisses sur mes propos pour exprimer ton opinon.
En revanche, ça m'ennuie réellement, je le reconnais, que tu déformes mes propos pour illustrer les tiens. Ca me semble parfaitement inutile.
En espérant qu'on se comprenne un peu mieux...
La seule remarque que je pourrais faire, c'est que le saut de classe me semble bien plus risqué chez un enfant de milieu modeste, car il n'aura pas la possibilité des cours particuliers ou de l'aide des parents pour se maintenir à niveau.
Comme on a vu plus haut que c'est loin d'être un privilège, je pense qu'il n'y a pas à considérer comme une injustice que les enfants des beaux quartiers sautent des classes.
Bonjour,
J'ai un ami qui va rentrer en seconde en septembre et qui vit très bien ses deux ans d'avance : presque 19 de moyenne, bon classement elo, bon en mathématiques, lit très vite et est assez mature pour son jeune âge. Il est juste peu sociable, mais ne le regrette pas vraiment (on va dire qu'il "choisit" ses amis, souvent un peu plus ou plus âgé que lui). Plus tard, il voudrait aller en prépa et rentrer à l'ENS ou à l'ENSIMAG.
Voilà !
Bonjour,
On m'a proposé de sauter de classe. J'ai refusé une première fois (début de CE2). Puis j'ai fait des tests, s'en est sortis une logique mathématique hors-normes mais aussi des déficiences, principalement comportementales. Je ne m'entendais pas avec les enfants de mon âge, mais souvent avec les enfants qui avaient un ou deux ans de moins. Du coup, j'ai refusé une deuxième fois (début de CM1).
Ce qui m'a convenu, c'est le fait que certains profs acceptent que je sois "différent", donc m'intégraient à la classe, tout en me faisant souvent pratiquer des activités différentes, histoire de ne pas m'ennuyer plusieurs heures par jour, et donc de détester l'école.
Maintenant, je suis en classe prépa, qui satisfait tout-à-fait à ma curiosité, surtout mathématique. Je m'entends bien avec tout le monde, j'ai juste eu un "retard" comblé. Peut-être qu'après tout, laisser l'élève seul choisir...
Bonjour j'ai découvert votre forum car je suis en quête de repères. Nous avons été amené à effecteur 2 sauts de classe à notre fille (la loi n'en permet pas plus) Et si les 3 premiers mois se passaient bien. Après, il fallait jongler avec des absences pour que notre fille tienne (trop de chahut, trop lent...) J'avais tout misé en lui disant qu'arrivée en 1ère elle aurait enfin des camarades qui aimeront parler maths : erreur ! ou au pire le prof qui sera plus motivé : erreur bis !
Bilan, elle avait programmé d'entrer à Ginette ou St Louis (on habite en région parisienne) afin d'aller à Polytechnique (elle aime l'optique et les maths) Puis après une formation d'ingé passer le concours d'entrée de l'école de cinéma.
Suaf que cette année, cela déraille. résultats aux environs de 10 avec le reproche de ne pas rédiger (c'est récurrent chez elle mais elle parvenait à se plier aux exigences du systèmes auparavant et avait dans les 16) avec des enseignants (pas de chance) pas vraiment motivés. J'avais tout faux.
On nous a toujours dit qu'il fallait la déscolarider afin qu'elle puisse sauter encore des classes. On a refusé cette formule qui l'aurait marginalisait. A l'heure d'aujourd'hui, je m'en mords les doigts et surtout je vois que j'ai fait du gâchis comme vous dites. Nous aurions dû oser continuer les sauts.
Maintenant Iteo comment as tu pu avoir 4 ans d'avance?
Mais surtout si tu as des conseils à nous donner, nous sommes preneurs.
Bonjour alveole,
quand on est "intellectuellement" en avance ou en retard, la scolarité classique reste toujours un problème. Le système éducatif est un système d'éducation de masse, qui est fait pour les 80% de la population qui se situent autour de la moyenne. Pour les 10% au-dessus ou en-dessous, le système ne leur convient pas (ils ne sont pas adaptés à ce système ou c'est le système qui ne leur est pas adapté).
Je ne connais pas votre fille, donc il est difficile de donner un avis éclairé.
Cependant, il ne faut pas oublier que la précocité a ses limites, et un jour l'avance intellectuelle s'estompe, et on se retrouve avec une personne qui a le niveau moyen attendu.
Je trouve un peu bizarre que vous jugiez la motivation des enseignants. Si je devais noter la motivation de mes collègues que je croise pourtant tous les jours, je ne saurais pas le faire. Si je devais évaluer ma propre motivation, je ne pense pas que je saurais le faire non plus.
Et d'ailleurs, qui a dit que la motivation du prof est une condition nécessaire pour être un bon prof ? (la notion de bon prof restant à définir).
J'en connais des moins motivés que moi qui réussissent mieux et des plus motivés que moi qui ne s'en sortent pas !
Tout ça pour rappeler que c'est une erreur de mettre l'échec des élèves sur le dos des profs, c'est un discours aux effets très négatifs que les enfants ne doivent pas entendre.
J'ai des élèves soutenus par leurs parents pour dire que tel prof est mauvais et incompétent. Au final, le seul perdant dans l'affaire sera l'élève, ne pas oublier ça.
Alveole : sauter des classes ne résout pas tous les problèmes, loin de là. Arrivés en 1e ou en terminale, ces élèves ont souvent des problèmes de manque de maturité, en particulier dans les matières qui demandent de réfléchir comme la philo ou l'histoire (là où il faut "rédiger")
Ne pas arriver à tenir tranquille quand on s'ennuie est un vrai problème, car ça arrive tout de même très souvent, que ce soit pendant les études ou la vie professionnelle.
Quand un jeune a une vie intéressante hors du lycée (sports, loisirs, sorties etc), il supporte beaucoup mieux de s'ennuyer un peu en cours.
Bref, je pense qu'il faut chercher ailleurs que dans les sauts de classe. Quand les enseignants s'y opposent, ce n'est pas pour enquiquiner les parents, mais pour le bien de l'élève.
Bonsoir,
Je suis actuellement en Terminale S avec un an d'avance. En fait, j'ai fait mon CP et mon CE1 en une année car mon enseignant, il y a dix ans de cela, enseignait dans une classe à cours double CP-CE1. Mes parents n'étaient pas forcément emballés par cette idée de "sauter une classe". Finalement, c'est ma prof qui a fait le "forcing" à mes parents ! Elle disait qu'il fallait absolument que je passe dans la rangée de gauche (c'était la rangée des CE1 ).
Dans la suite de ma scolarité, je n'ai pas eu de problèmes avec les cours. Le bémol que je retiens, c'est de passer au collège alors que certain de tes amis sont encore au CM2, idem pour le passage au lycée...
Personne n'a jamais remarqué que j'avais sauté une classe, et tous même sont surpris quand ils l'apprennent. Enfin juste pour vous dire, avoir un an d'avance ne m'a, pour l'instant, jamais déstabilisé. Et puis tant mieux... Finalement un an d'écart c'est pas grand chose, et puis si on se situe en début d'année, il n'y a plus que quelques petits mois de différence avec vos nouveaux camarades de classe.
Après il faut faire la part des choses, je connaissais une fille qui était dans ma classe et qui est arrivé en 6ème avec 3 ans d'avance (c'est vrai....). Bien sûr, vous comprendrez que ses parents effectuaient un bon forcing digne de ce nom !
Une petite anecdote : en classe de 5ème je me suis retrouvé avec une fille qui avait 3 ans de plus que moi ! (elle avait malheureusement redoublé deux fois déjà...) Ce qui n'empêche pas que j'ai eu et que j'entretiens encore de bonnes relations avec elle ! Bon voilà je sais que c'est pas le cas de tout le monde et qu'au contraire certains ont souffert de leur(s) année(s) d'avance. Je tenais juste à dire que pour moi ce ne fut pas le cas.
Bonsoir,
Je tiens à réagir à ce sujet qui me tient à cœur, ayant moi-même un a d'avance. Voilà ma petite histoire, j'en viendrai ensuite à ce que je pense.
J'ai sauté la moyenne section de maternelle, pour une raison anodine : mes parents m'avaient réinscrit trop tardivement après la petite section, du coup, il n'y avait plus de place en moyenne section. L'institutrice ayant assuré à mes parents que j'étais tout à fait capable de passer en grande section directement, ces derniers ont accepté.
J'ai donc presque toujours vécu avec un an d'avance. Bien que la différence relative d'âge entre moi et mes camarades de grade section soit énorme (ils avaient 5 ans j'en avais 4), je n'en ai jamais souffert. Je ne fais pas de mon cas une généralité cependant. Un peu plus tard, j'ai été diagnostiqué "intellectuellement précoce" à la suite d'un test devant confirmer ou non une éventuelle épilepsie (finalement je ne suis pas épileptique). Cette différence d'âge m'a même plu, enfant je m'entendait beaucoup mieux avec des personnes plus âgées que moi, et j'aimais très vite avoir des conversations avec des adultes dès que j'en avais l'occasion. les gens de mon âge m'ont toujours ennuyé jusqu'à ce que j'ai 15-16 ans.
En primaire, j'étais un élève avec de bons résultats, sans être excessivement brillant, pareil au collège. Mais la normalité de ces résultats ne m'a jamais empêché de m'ennuyer en cours : j'ai toujours trouvé que ça n'allait pas assez vite même au collège, à force de toujours vouloir créer une interaction entre le prof et les élèves qui doivent participer, tu m'étonnes que ça soit lent ! Vouloir faire participer les élèves qui n'ont pas envie n'a pour moi aucun sens, on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif ! Si l'élève a compris la leçon, quelles questions peut-il bien poser en restant dans le sujet ? (Oui j'ai toujours eu horreur de participer, et je ne suis pas timide.)
Au lycée, ça ne s'est pas très bien passé niveau résultats. J'étais un élève très moyen, qui en avait assez de toutes ces matières. Seules les maths et la biologie m'intéressaient.
Toute ma scolarité j'ai eu des résultats hétérogènes, tantôt un 17 quelque part, tantôt un 7 ailleurs (parfois dans la même matière). Ce qui donne une moyenne pas terrible.
Justement, l'école dans laquelle je suis entré en seconde accueille deux classes d'enfants précoces au collège (sur cinq). Ces classes disparaissent au lycée, je n'y suis donc jamais allé. Cependant, j'ai rencontré beaucoup de ces élèves en première S. Ce sont des perles. Ils ont tous entre un et deux ans d'avance (ces classes font le collège en trois ans). Je me suis senti encore mieux dans cette classe non pas parce qu'ils avaient un âge plus proche du mien, mais parce qu'ils sont intelligents. Lorsqu'on observe des problèmes d'intégration de ces élèves qui ont sauté une ou deux classes, je ne pense pas que cela soit lié à un déficit de maturité, mais plutôt à un excès d'intelligence, et au triste constat d'être confronté à la bêtise humaine (ou plutôt adolescente) qui n'existait pas ou peu dans le monde plein d'adultes dans lequel l'enfant précoce évolue par choix. Les élèves "normaux" de ce lycée ayant côtoyé des précoces toute leur scolarité y sont habitué et on outrepassé la différence.
Finalement, je suis allé à l'université faire des mathématiques et de l'économie (je suis en 2ème année de licence). Je suis le plus jeune de la promotion (beaucoup on quelques années de plus car ils ont fait deux années de médecine avant) et je m'entends bien avec à peu près tout le monde. J'ai de bons résultats, je suis dans les 10% meilleurs, ce qui m'était rarement arrivé avant.
Bref, tout ça pour dire que sauter une classe, certes n'est pas toujours souhaitable, se révèle parfois être très bénéfique. Les problèmes de maturité auxquels certains font référence plus haut, je pense qu'ils existent, que l'enfant ait sauté une classe, ou non. Je ne fais pas toutefois de mon cas une généralité.
D'autre part, c'est vrai que beaucoup de parents essayent de faire du "forcing" et font travailler leur progéniture de manière acharnée dans le but de satisfaire leur désir de "mon enfant est le premier !". Là où les parents, je pense, ont leur mot à dire, c'est sur ce que le comportement général de l'enfant préjuge sur ses capacités intellectuelles (du style, se pose-t-il des questions qu'un enfant de son âge ne se pose pas (sur la vie, la mort, l'infini etc) ? Demande-t-il toujours "pourquoi ?" à propos de tout ? Préfère-t-il entretenir des conversations d'adultes avec des adultes plutôt que de jouer aux petites voitures ? Etc.) C'est ce genre de comportement qui préjuge à mon sens d'une précocité intellectuelle.
Pour moi, ça doit surtout aux enfants de décider de passer dans la classe supérieure (dès lors qu'on les en juge capables). En effet, il serait une erreur de penser qu'un enfant qu'on pense capable de sauter une classe ne puisse pas prendre cette décision tout seul malgré son âge.
Aussi, lorsque je lis que la différence intellectuelle s'estompe avec l'âge, je trouve ça assez faux ! Les élèves précoces restent plus intelligents que la moyenne, et ça saute aux yeux même passé 20 ans, ils restent plus doués, plus vifs et ne tendent pas à devenir des imbéciles comme beaucoup de gens.
Sur ce merci de m'avoir lu et n'hésitez pas à soulever des questions ou à polémiquer sur mon propos si le cœur vous en dit
Franchement, pour un an de plus ou un an de moins je ne vois pas vraiment de différences. Le discours "1 an de moins ==> bonnes études et moins imbéciles" j'y crois moyen. Dans l'école supérieure où je suis, en gros, 1/3 de la promo a un an de retard (c'est pas vraiment pareil qu'un redoublement je suis d'accord), et environ 1/4 a un an d'avance. Pour moi c'est surtout une volonté des parents..
Salut,
Tlr, l'enfant précoce, j'adhère pas forcément à tes propos. Tu parles d'intelligence comme bon te semble et n'hésite pas à traiter certains autres comme "des imbéciles". Le terme "intelligence" n'a pas forcément de rapport avec la maturité ou avec les résultats scolaires. L'un ne veut pas dire l'autre et l'un n'empêche pas l'autre.
Tlr : et aller dans une "école supérieure" comme celle de gui_tou plutôt qu'à la fac, ça ne t'aurait pas tenté ?
Tiens c'est marrant, je ne me souvenais plus être intervenu dans ce topic (en page 2), et il y a deux jours j'ai dit exactement la même chose qu'il y a un an
MDR
faut dire que j'aimerais bien sauter une classe tout de suite pour arriver à la retraite .....
faut dire que la retraite actuellement c'est comme les mirages :: plus tu t'en approches plus ils s'éloignent !!!
En fait, je suis paresseux dans ce qui m'ennuie. Je m'explique :
au lycée, je n'aimais que la biologie et les maths. Bon j'ai eu 12 au bac de SVT (la géologie m'ennuyait assez) et 18 au bac de maths. Je n'ai pas intégré de prépa (je n'en ai même pas présenté d'ailleurs) en partie parce que mon niveau en histoire-géographie, philosophie, et français plombait mon dossier et que pour cela, il vaut mieux être bon partout. Je ne travaillais pas ces matières.
Le travail scolaire et universitaire est tellement déconnecté de la réalité (dixit mes profs de fac), et je le vois bien dans mes cours d'économie... En maths, ça ne me dérange pas parce que je les fait par plaisir, même si je ne compte pas forcément avoir à m'en servir dans ma vie professionnelle. J'en ai discuté avec mon prof de maths qui n'a dit "ne t'inquiète pas, un type avec un master en maths trouve du boulot n'importe où en moins de 3 mois, et je t'en crois capable".
Pour l'instant, je réussi bien mes études et je pense pouvoir travailler plus tard dans un domaine qui m'intéresse.
C'est presque sûr qu'à la sortie de mes études, je ne décrocherai pas forcément le même poste qu'un type sortant de l'X, mais j'ai confiance en moi pour progresser rapidement en entreprise en faisant mes preuves.
le truc c'est qu'avant de faire tes preuves en entreprises, il faut que tu inspires confiance au responsable du recrutement pour qu'il t'embauche, ça ne suffit pas que toi, tu aies confiance en toi....c'est un bon début, mais ça ne suffit pas.
C'est vrai, mais à bac+5 (le niveau que je vise) le taux de chômage des jeunes diplômés est extrêmement bas, et c'est d'autant plus vrai pour les formations scientifiques. Ce n'est pas parce que je n'aurai pas fait l'X que je ne trouverai pas de boulot correspondant à mes qualifications !
bonjour mesdames et messieurs,
ce sujet est très intéressant - néanmoins, l'appréciation d'un saut de classe reste assez complexe et nul ne possède la réponse parfaite. car il n'y en a pas ! se baser sur 2 ou 3 cas que l'on connait : ca me parait un peu juste comme raisonnement de synthèse
Premièrement, nul ne sait comment va évoluer un enfant à l'âge mi-adulte et à l'âge adulte. Alors oui, le contexte social, le contexte environnemental.... blabla blabla - il y a des enfants battus qui deviendront des personnes aimantes et responsables - il y a des enfants heureux qui deviendront des parents horribles et patati et patata - idem pour les sauts de classe
tous les individus sont uniques en leur genre - il n'y en a pas un qui va évoluer de la même manière.
le saut de classe n'est en rien un facteur de chance ou de risque pour l'avenir de l'individu
il y a des individus qui vont apprendre rapidement, comprendre rapidement et d'autres où ca sera un peu moins aisé voire carrément hyper difficile
malheureusement, il n'existe aucun système scolaire qui permet (dans une même classe) d'alimenter un élève à sa propre cadence. Cela serait un "pétage de plomb" pour l'enseignant.
et les classes adaptées à des enfants qui possèdent des facilités sont très rares en france et coutent très cheres. Au lieu de créer une polémique sur le saut de classe ; pourquoi ne pas réfléchir à comment aider ses jeunes élèves à avancer à leur rythme ? pourquoi ne pas inciter nos politiques à créer de telles structures d'accueil ? ca serait bien plus adéquat.
je ne suis pas prof, je ne suis pas un adulte, je ne suis pas parent - cependant, je vous ai tous lu et hormis les critiques sur le saut de classe, je n'ai pas vu l'ébauche d'une solution !!!
bonne journée à toutes et à tous
le problème n'est pas tant de sauter une classe ou non, le pb c'est comment évaluer les capacités réelles d'un enfant dans une école aussi médiocre et qui apporte ... qui apporte quoi d'ailleurs ?
à noter que l'Angleterre (pardon le Royaume Uni) est revenu à la méthode syllabique pour l'apprentissage de la langue .... regardez ses progrès dans les classements internationaux dans ce domaine ....
et quel est l'évolution de la France dans ses classements ?
j'écoutais l'autre (y a pas plus tard qu'il y a pas longtemps ) Claude Hagège qui discutait au sujet de la loi pour l'introduction de l'anglais à la fac dans le but d'attirer les étudiants étrangers
il disait donc :
1/ pourquoi une loi :: va-t-on légiférer pour tout et n'importe quoi ...
2/ de plus des cours ont déjà lieu en anglais dans certaines disciplines scientifiques ....
3/ et surtout si l'objectif est d'attirer les étudiants étrangers alors autant faire une école de qualité !!!
à noter que Michel Serres qui enseigne aux USA le fait en français et ça ne pose de pb à personne ...
Voici un exemple concret d'un saut de classe et de ses suites.
J'ai sauté le CP en 1992. En deuxième année de maternelle j'ai été detectée par la maitresse, vers la fin de l'année elle m'a mise un mois en grande section pour voir comment je m'en sortais. Mes parents ont été convoqués (ce n'etaient pas eux les demandeurs, au contraire, ils n'etaient pas du tout au courant de mon ennui en classe). Puis l'année suivante, j'ai quand même fait la grande section mais la maîtresse se battait de son côté pour que je ne fasse pas mon CP et passe directement au CE1. Il faut dire qu'à cette époque il n'etait pas du tout facile de sauter une classe, encore moins le CP. Il a fallu convaincre le rectorat.
Je suis arrivée au CP l'année suivante. Au cours de la première semaine, quand les camarades allaient en sport, moi j'avais droit à plein de tests (je me rappelle encore du contenu) avec des gens que je ne connaissais pas . Tests de lecture, écriture, trouver la lettre manquante dans un mot, puis tests de calcul. Je me souviens aussi que ma mère etait souvent convoquée par la directrice pour "parler" de cet eventuel passage, la directrice n'etait pas du tout pour, car ça ne s'etait jamais fait dans son école. Elle disait qu'au CE1 il y a beaucoup de travail, plein de cahiers differents, que je m'en sortirais pas...Puis, je me rappelle c'etait l'après midi durant la dernière heure de classe (après la récréation), on est venus me chercher, on m'a dit de remballer toutes mes affaires. Et on m'a amenée au CE1. Je me rappelle être sortie à 16h30 en criant à ma mère que ça y est, j'etais au CE1 (elle n'etait pas du tout au courant et etait très contente).
Les suites sont simples, j'ai été première de ma classe jusqu'en 6ème. Puis tout au long du collège j'etais dans les trois premiers, avec tout le temps les felicitations. Je précise que jusqu'en troisième, je n'ai jamais eu à travailler pour y arriver, tout me paraissait très très simple, j'avais juste à ecouter en classe pour tout comprendre, chez moi je relisais simplement la leçon et je la retenais. Je faisais toujours mes devoirs mais n'avais jamais à rester 2h sur un exercice, j'avais beaucoup de facilités.
Arrivée en seconde, le rythme s'accèlère. Moi, j'ai gardé le mien, avec mes habitudes. C'est à dire que le niveau augmentait, mais que je ne fournissais pas davantage de travail. Je ne cherchais pas à me surpasser (d'ailleurs je ne l'ai jamais cherché), ce qui a orienté ma moyenne aux environs de 12. Parfois, quand je voyais que les autres me battaient alors qu'ils avaient moins de facilité que moi, je mettais les bouchées doubles pour montrer que je pouvais faire beaucoup mieux qu'eux. Je me souviens d'une prof de français de seconde qui a ecrit dans mon carnet de bac "Sandra se contente de vivre sur ses acquis sans travailler vraiment", sauf qu'en français j'avais 15 de moyenne sans me fatiguer, donc je ne me fatiguais pas. Par contre, je n'aimais pas du tout avoir de mauvaises notes, je me rappelle que j'avais choisi l'option "physique et chimie de laboratoire", et qu'au premier controle j'avais eu 3/20. ça m'avait tellement choquée, que j'ai travaillé comme une acharnée pour le suivant, et j'ai eu 19. Moralité, quand je voulais, je pouvais.
Je n'ai jamais eu le profil "intello", assise au premier rang, qui n'ecoute que le cours. J'avais besoin d'etre comme tout le monde, ainsi je m'adonnais souvent au bavardage mais arrivais à suivre quand même, sauf que mes compagnons de parlote eux ne suivaient rien du tout. Je pense que j'etais comme ça, discrète et voulant rester "comme les autres", car je me souviens quand j'ai sauté le CP que tout le monde dans l'ecole ne parlait que de ça . "Regarde, c'est elle qui a sauté le CP", j'avais droit à ça tout le temps, ça a du me rester, et je n'ai jamais voulu par la suite me faire tout le temps montrer du doigt.
Mais bref, en première et en terminale j'ai continué sur le même rythme, et on arrive donc au bac (BAC S spécilaité biologie) décroché du premier coup mais avec une moyenne de 11.5 (donc pas excellent du tout)
Ce qui est le plus interessant, c'est la suite.
J'arrive alors à la fac, je m'inscris en licence de physique chimie. Alors là comment dire euh......et bien à la fac, il faut pas oublier que ce sont souvent les amoureux de l'ecole, les doués, qui y arrivent, je me suis donc retrouvée avec beaucoup d'élèves avec les mêmes facilités que moi voir beaucoup beaucoup +...Mais aussi et surtout à des élèves non seulement intelligents mais très très très travailleurs....là où moi je n'arrive pas a rester + d'une demie heure à mon bureau a reviser les cours de la journée....grosse grosse grosse erreur de ma part.... je me rappelle pour moi, les cours de chimie c'etait du chinois, je ne comprenais rien en cours et moins je comprenais + je decrochais complètement...le retard s'accumulait et arrivée chez moi je n'avais pas la force de prendre le problème en face et de me mettre serieusement à bosser.......en fait la fac ça demande beaucoup de travail en parallèle chose que je n'avais jamais fait jusque là... j'ai donc redoublé ma première année.. puis j'ai fait la deuxième année, mais toujours sur le fil, j'avais toujours des 10.0005 comme note de semestre c'etait toujours juste juste....puis j'ai commencé à travailler le week end pour me faire de l'argent (je n'en ai pas encore parlé mais je viens d'un milieu modeste de parents ouvriers, ce qui fait vraiment ma fierté je n'ai pas peur de le dire. comme quoi il n'y a pas besoin d'etre fils ou fille de bourge pour sauter une classe ou reussir à l'école, à la base tout le monde a sa chance). J'avais donc besoin d'argent pour vivre et j'ai poursuivi mes études en travaillant à côté, ce qui a été + dur pour moi. J'ai redoublé ma troisième année puis la première année du master chimie. Je me suis re orientée vers un master en agroalimentaire spécialisé en qualité, que j'ai obtenu.
Je pense que mon temoignage apportera de l'eau à votre moulin, on ne finit pas toujours avec 20 de moyenne au bac même quand on a des facilités au départ. Tout dépend du caractère de l'enfant, moi je ne voulais pas être une "intello", j'avais des loisirs à côté, je ne consacrais pas tout mon temps aux études mais j'ai toujours maintenu le cap et pour moi ne pas avoir ce master aurait été un echec. J'ai toujours le petit regret de n'avoir pas mieux travaillé à la fac, ce qui m'a couté des années de redoublement et le regret de ne pas avoir pu continuer dans la chimie car cela m'interessait particulièrement...
hé oui quand tout est facile et qu'on ne fait rien on n'oublie souvent que la chose la plus fondamentale c'est aussi d'apprendre à travailler ....
et ne pas se confronter à la difficulté est le meilleur moyen ne de pas savoir réagir positivement lorsqu'elle arrive ...
C'est pas faux, mais c'est très difficile d'apprendre à travailler. Le collège/lycée ne joue pas vraiment ce rôle, personnellement je n'ai pas travaillé jusqu'à la terminale étant donné que je me tapais des très bonnes notes et que je n'étais absolument pas le genre d'élèves à chercher à avoir un classement ou de superbes notes. Je faisais un peu de maths à-côté mais rien de spécialement transcendant. La mention TB j'en avais rien à faire, pour moi j'étais en vacances lors des épreuves du bac, j'ai juste été légèrement déçu de voir le 18 en maths mais le 8 en philo je m'en tapais.
Je suis arrivé en prépa, sans savoir comment travailler et c'était chaud en sup', beaucoup moins en spé étant donné que j'avais commencé à cerner le truc. Par contre, la prépa c'est très formateur mais aussi un peu trop normatif à mon goût, on n'est pas assez autorisé à divaguer, ce qui fait parfois tendance à oublier qu'on peut étudier "par passion". Désormais, je suis en institut de statistiques à l'UPMC et je m'amuse globalement bien (sauf en cours de... stats) mais surtout je suis désormais capable de cibler les informations importantes ou non-importantes, que ça soit par exemple dans un article de presse ou bien dans une situation réelle à modéliser, etc. Et ça, c'est la récompense d'avoir travaillé pendant un moment.
Pourtant, lorsque je suis retourné à la fac, j'ai été presque choqué de voir à quel point l'ambiance était à la glande. Sans être spécialement méchant, je ne pense pas faire partie de ceux qui travaillent énormément leurs cours (mais à-côté je travaille pas mal, pour mes cours de soutien, pour mon association...) mais le minimum, ça reste de suivre plus ou moins les cours et d'essayer de comprendre un peu le délire. Mais au final, tout ça s'englobe dans une hygiène de vie (donner de l'importance à son travail, être curieux, se tenir au courant des news, essayer de faire mieux...) et ça paie à vie.
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