Salut à tous, Voici un extrait d'un concours marocain que j'ai trouvé très interessant (Chapitre "Reduction des endomorphismes"), bonne chance :
A) Soient un endomorphisme d'un espace vectoriel de dimension finie n et une valeur propre de .
1) Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes :
i) .
ii) .
iii) possède un supplémentaire stable par .
iv) la dimension de est égale à la multiplicité de dans le polynome caracteristique de .
v) est une racine simple du polynome minimal de .
2) Montrer que dans ces conditions, est le seul supplémentaire de stable par .
B)Supposons maintenant que est Lipschitzien et que est un espace vectoriel normé réel ou complexe de dimension finie n .
1) Montrer que .
2) Montrer que la suite des endomorphismes : est convergente dans et déterminer sa limite .
Bonsoir.
Ce problème est un cas particulier du théorème de décomposition des noyaux et de la théorie des sous-espaces caractéristiques. Cependant, je présume qu'il faut le résoudre sans utiliser ces procédés puissants. Essayons !
Pour des questions de clavier, je me permets de désigner par µ la valeur propre.
A.
1°).
¤ (i) => (ii).
x € Ker(u - µe)Im(u - µe) => (u - µe)(x) = 0 et x = (u - µe)(x') => 0 = (u - µe)²(x')
=> x' € Ker(u - µe)² => x' € Ker(u - µe) => (u - µe)(x') = x = 0.
D'où Ker(u - µe)Im(u - µe) = {0}. Par les dimensions, on en déduit bien que :
E = Ker(u - µe)Im(u - µe) ou E = Eµ(u)Im(u - µe)
¤ (ii) => (iii).
y € Im(u - µe) => y = (u - µe)(x) => u(y) = uo(u - µe)(x) = (u - µe)(u(x)) => u(y) € Im(u - µe).
Ceci montre que Im(u - µe) est u-stable. Donc :
Eµ(u) possède un supplémentaire u-stable
¤ (iii) => (iv).
Posons dim(Eµ(u)) = p. On sait que p est inférieur ou égal à la multiplicité de µ dans le polynôme caractéristique Pu(X).
On a donc : il existe F, u-stable tel que E = Eµ(u)F.
En choisissant une base B adaptée à cette somme directe, on aura :
A = Mat(u,B) =
où B est carrée d'ordre n-p.
Comme le polynôme caractéristique ne dépend pas de la base, on peut le calculer avec A, cela donne :
Pu(X) = (X - µ)p.Q(X). A cause de la somme directe, Q(µ) est non nul, donc la multiplicité de µ est p. Donc :
la multiplicité de µ dans Pu est égale à la dimension de Eµ(u)
¤ (iv) => (v).
Par le théorème de Cayley-Hamilton, Pu(u) = O, donc, pour tout x € E, (u - µe)poQ(u)(x) = 0.
Ceci montre que Q(u)(x) appartient à Ker(u - µe)p = Ker(u - µe), donc :
pour tout x € E, (u - µe)oQ(u)(x) = 0. Cela signifie que (X - µ)Q(X) est un polynôme annulé par u : c'est un multiple du polynôme minimal u(X). Donc :
µ est racine simple de u(X).
¤ (v) => (i).
Ici, je cale pour le moment, peut-être à cause de l'heure très avancée, mais surtout parce que j'ai de la difficulté à ne pas utiliser tous les théorèmes très forts adaptés à cette situation.
Nous verrons plus tard ... Si quelqu'un veut prendre la relève, cela ne me fâchera pas !
A plus RR.
Vous avez très bien resolue le A (presque, car il vous reste (v) => (i) et le A-2) ).Mais en fait, c'est le B qui est interessant dans cet EXO
Bonjour.
Je termine A.
¤ (v) => (i).
Rappelons que :
- si R(u) et S(u) sont deux polynômes en u, R(u)oS(u) = S(u)oR(u).
- Ker(u - µe) Ker(u - µe)²
Je suppose donc que le polynôme minimal de u s'écrit : u(X) = (X - µ)Q(X).
Comme Q(µ) est non nul, (X - µ) et Q(X) sont premiers entre eux. Le théorème de Bezout assure l'existence de deux polynômes A et B tels que A.(X - µ) + B.Q(X) = 1. Donc : A(u)o(u - µe) + B(u)oQ(u) = e.
Ainsi, pour tout x € E, x = A(u)o(u - µe)(x) + B(u)oQ(u)(x). En composant par u - µe :
(u - µe)(x) = A(u)o(u - µe)²(x) + (u - µe)oB(u)oQ(u)(x) = A(u)o(u - µe)²(x) + B(u)ou(x) = A(u)o(u - µe)²(x). Finalement :
pour tout x dans E, (u - µe)(x) = A(u)o(u - µe)²(x).
Alors : x € Ker((u - µe)²) => (u - µe)(x) = 0 => x € Ker(u - µe).
Ker(u - µe) = Ker(u - µe)²
Conclusion générale : les propositions (i) à (v) sont équivalentes.
Je vais regarder la suite.
A plus RR.
Bonjour.
Pour la suite, je me pose plusieurs questions :
¤ Pour A 2°) il s'agit plutôt de Im(u - µe)
¤ Pour B, u vérifie donc : pour tout x € E, ||u(x)|| ||x|| ?
D'autre part, dans ce B, on ne suppose plus que u vérifie A ?
A plus RR.
ah oui, il y a un qui manque pour A-2) (Faute de frappe ).
bon pour la B) :
1) posez et , puis utiliser la recurrence pour trouver : (pour commencer)...
Merci pour l'indication. Mais je te demandais si nous étions d'accord pour la définition de "1-Lipschitzienne" :
pour tout x € E, ||u(x)|| ||x|| ?
Pour moi cela entraine que |||u||| 1 et que {µ, µ € Sp(u)} est inclus dans la boule unité de C.
Je te montre ce que j'ai fait.
1°). On distingue deux cas :
a) 1 Sp(u). Dans ce cas, la somme directe est évidente E = {0}E
b) 1 Sp(u). Alors, Ker(u - µe) est non réduit à {0}.
Je vais chercher dans la direction que tu m'indiques.
A plus RR.
B
1°).
x € Ker(u - e)² => u²(x) - 2u(x) + x = 0 : (I)
Soit y = (u - e)(x), alors, u(x) = x + y. En reportant dans (I) :
u²(x) = x + 2y.
Or, ||u²(x)|| =||u(u(x))|| ||u(x)|| ||x||.
On arrive donc à ||x + 2y|| ||x||, ce qui entraine y = 0.
Donc (u - e)(x) = 0, et par suite x € Ker(u - e).
Cela signifie que Ker(u - e)² = Ker(u - e) : on se retrouve sous les hypothèses de la partie A.
E = Ker(u - e)Im(u - e)
Je passe à 2°).
A plus RR.
Utilisons la décomposition E = Ker(u - e)Im(u - e).
Pour tout X € E, X = x + y (uniques). y = (u - e)(a) => y = u(a) - a
Alors,
k.sk(X) = x + y + x + u(y) + ... + x + uk-1(y) = k.x + (y)
k.||sk(X) - x|| =
Premier cas
||u(y)|| = ||y|| signifie que le passage y -> u(y) correspond à une rotation, donc : u(y) = . Alors,
On se retrouve avec qui est majorée en module par . Donc :
k.||sk(X) - x|| ||y||.
Donc : pour tout X, sk(X) tend vers x.
Deuxième cas
||u(y)|| < ||y||
On se ramène encore à une somme bornée en posant u(y) = z.y, z = r.
Ainsi, dans tous les cas, on a : sk(X) converge vers x.
En appelant p le projecteur sur Ker(u - e) parallèlement à Im(u - e), on aura :
Ouf ! A plus RR.
Merci Panter.
Quelle est l'origine de ce sujet intéressant ?
J'aurais aimé que d'autres iliens se penchent sur la question, mais visiblement elle n'a pas eu beaucoup de succès.
Cordialement .
En même temps Raymond, c'est aussi le fait que tu ai commencé sur le topic qui fait que peu de personnes ont répondu je pense. ( dont moi, même si j'aurais été incapable de faire 30% de ce que tu as fait)
Bonsoir Rouliane.
Tu as raison, lorsqu'un sujet est abordé par quelqu'un, on a tendance à le laisser continuer, de peur de le couper dans son élan.
Panter : je ne sais pas si l'on peut comparer les programmes entre la France et le Maroc, mais effectivement, les grands théorèmes tournant autour de ce thème ont été supprimés en France des programmes de spé M aux alentours des années 1993. Ceci montre qu'il fallait bien prouver les résultats de la partie A par des procédés "élémentaires".
Bonne soirée à tous les deux. A plus RR.
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