Cherchons une méthode simple pour réduire toutes les matrices d'ordre n > 1, et de rang 1. Le corps de base sera
K =

ou

.
Nous poserons A = Mat(f, B
0) où B
0 = (a
1, ... , a
n) désigne la base canonique de
Kn.
I. Forme générale de A
Rg(A) = 1 signifie que toutes les colonnes de A : C
1, ... , C
n sont liées et non toutes nulles puisque A

O. On peut donc écrire que A = (v
1U, ... , v
nU) où les v
j sont des scalaires non nuls et U =

.
En posant V =

, on voit que : A = U.
t(V). U et V sont deux vecteurs non nuls et (A)
ij = u
iv
j.
II. Calcul de A2
L'associativité et le fait que
tX.Y soit un scalaire rendent le calcul de A
2 particulièrement simple.
A
2 = U
tVU
tV = (
tVU)U
tV =
)
A = tr(A) A. D'où le résultat très intéressant : A
2 = tr(A).A
On remarque de suite qu'il faudra distinguer les cas tr(A) nul ou non.
III. tr(A) non nulle
Dans ce cas, P(X) = X
2 - tr(A)X est un polynôme annulateur de A. Comme A est ni nulle ni égale à tr(A)I
n, on peut dire que P(X) est le polynôme minimal de A. Comme il est scindé à racines simples, A est diagonalisable. Passons aux éléments propres.
a) Le sous-espace associé à la valeur propre 0 est H = Ker(A) qui est un hyperplan de
Kn. (rg(A) = 1).
On dispose ainsi de l'équation de l'hyperplan H.
b) Le sous-espace propre associé à la valeur propre tr(A), que nous nommerons D, est une droite vectorielle. Cherchons une base de D. AU = U
tVU = (
tVU)U = tr(A)U ; ceci prouve que U est un vecteur propre associé à la valeur propre tr(A). Donc : D = Vect(U).
Conclusion. En prenant une base B
1 = (U,e
2, ... ,e
n), (e
2, ..., e
n) étant une base de H, nous aurons :
A
1 = Mat(f,B
1) =

avec a = tr(A).
IV. tr(A) = 0
Dans ce cas, A
2 = O : la seule valeur propre possible de A est 0. Comme A est non nulle, A n'est pas diagonalisable. De toute façon, X
2 est le polynôme minimal de A et il n'est pas à racines simples. On a toujours Ker(A) = H, hyperplan, mais cette fois, il convient de remarquer que tr(A) = 0 signifie que U vérifie l'équation de H, donc U est dans le noyau. Il n'est donc plus question de choisir une base du style B
1. Intéressons nous à V. AV = U
tVV = (
tV.V)U = ||V||
2U. (La notation sous forme de norme est licite si
K =

, par contre, ce n'est qu'une écriture si
K =

). Ceci nous amène à étudier séparément les deux cas.
a) On suppose que
K =

.

, donc AV

0 : V n'est pas dans Ker(A). D'où l'idée de choisir une nouvelle base : B' = (U, e
3, ... , e
n, V) où (U, e
3, ... , e
n ) constitue une base de H = Ker(A). Comme

, on aura :
A' = Mat(f,B') =

.
b) Si
K =

on n'est plus assuré de la non nullité de

, il faut donc trouver une autre base. Gardons U, e
3, ... , e
n base de H et cherchons un dernier vecteur pour former une base B". Reprenons les vecteurs a
j de la base canonique, nous savons que Aa
j = C
j = v
jU (colonne n°i de A). Or, A étant non nulle au moins une colonne est non nulle. Soit j tel que C
j non nulle. Posons B" = (U, e
3 , ... , e
n , a
j). Alors :
A" = Mat(f,B") =

avec a = v
j
Cette dernière forme est plus générale que A' puisqu'elle s'applique dans tous les cas où tr(A) = 0.
Remarque. On peut utiliser ce dernier résultat pour chercher une base de réduction de la matrice A définie par :
_{ij} = \omega^{i+j-2} \omega)
étant une racine nième de l'unité non réelle. Pour cela, on remarquera que A = U
tV, avec U = V =
)
.