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Niveau Maths sup
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Injective donc monotone . Exercice Etoilé

Posté par
KrnT
08-12-20 à 18:26

Bonsoir,
Après un bon bout de temps de réflexion je viens d'enfin "réussir" à démontrer un exercice qui m'a était donné, et je voudrais savoir si cette démonstration est juste :
Enoncé
Soit f une fonction continue sur un intervalle I de R
Montrer que f est injective si et seulement si f est strictement monotone sur I.

Ma démonstration
On suppose que f n'est pas strictement monotone sur R
Il existe alors un a,b,c appartenant à R tq a<b<c tq :
f(b)>max(f(a),f(c)) ou f(b)<min(f(a),f(c))
Commençons par f(b)>max(f(a),f(c))
on a f continue sur [a,c]  (TVI) il existe un d∈]a,c[ : f(d)>=f([a,c[) avec d différent d b
1 er cas f(d)=f(b):
absurde car f est injective
2 eme cas f(d) différent de f(b):
on a f continue sur [a,c]
Si b ∈[a,d]
(TVI) il existe un e ∈ ]d,c[ f(e)=f(b) ce qui est absurde
Si b ∈[d,c]
(TVI) il existe un t ∈ ]a,d[ f(t)=f(b) ce qui est absurde
d'ou dans tout les cas cela est absurde d'ou f est strictement monotone sur I

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 18:27

Ah oui, j'ai oublié de faire la même chose pour le minimum

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 18:31

Bonsoir

l'idée de ta démonstration est bonne
mais il reste à démontrer qu'une fonction strictement monotone est injective, c'est encore plus simple

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 18:39

Merci beaucoup , je doutais de sa valeur de verité

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 18:51

je viens de relire un coup, et ce que tu affirmes ici est faux

Citation :
On suppose que f n'est pas strictement monotone sur R
Il existe alors un a,b,c appartenant à R tq a<b<c tq :
f(b)>max(f(a),f(c)) ou f(b)<min(f(a),f(c))


f pourrait être constante (sur I ou sur une partie de I), alors on n'a pas ces inégalités
il faut juste mettre des inégalités larges, et c'est bon il me semble

la suite de la démonstration ne change pas, puisque dans ces cas d'égalité, f est automatiquement non-injective

par contre, je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire ici :
Citation :
on a f continue sur [a,c]  (TVI) il existe un d∈]a,c[ : f(d)>=f([a,c[) avec d différent d b

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 18:57

Oui c'est bien ça, elles sont larges mais on peut éliminer l'égalité car f ne peut pas etre constante et injective. Et concernant le deuxième  point je voulais dire par ça qu'il existe un d avec  f(d) le max de l'intervalle f(]a,c[)

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:02

J'ai utilisé le TVI pour dire qu'il existe un max dans f(]a,c[)

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:27

En d'autres termes cela donna , f(d)>f(xn) avec quelque soit xn ∈[a,c]

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:41

je vois, mais je trouve que le fait d'introduire d est un peu casse-gueule, tu te retrouves à faire plusieurs TVI

Si on a f(b)>\max(f(a),f(c)) alors la valeur \dfrac{\max(f(a),f(c))+b}{2} est rencontrée deux fois distinctement : une fois sur ]a,b[ et une fois sur ]b,c[
d'où l'absurdité

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:41

edit :  \dfrac{\max(f(a),f(c))+f(b)}{2}

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:45

d'ailleurs, l'existence de d n'est pas donnée par le TVI, mais plutôt par le théorème des valeurs extrêmes (il a plein de noms : )

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:47

Merci infinimentZormuche

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:49

L'utilisation du TVI ets fausse ? car j'ai intuitivement déduis que puisque f(b)>max(f(a),f(c))
donc s'il y a un max c'est sois qlq plus grand que f(b) ou c'est f(b)

Posté par
Ulmiere
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 19:57

Je te décris ce qui se passe sans aucun max ni min. C'est long, y'a beaucoup de mots, mais ce n'est que du TVI et de l'injectivité


Puisque f est injective, quitte à considérer -f à la place, on peut trouver a<b tels que f(a)<f(b).
Alors la fonction ne peut être que strictement croissante sur [a,b].

En effet, si x\in]a,b[ la continuité et le TVI nous disent que f prend toutes les valeurs entre f(a) et f(x) et toutes les valeurs entre f(x) et f(b). Alors, toujours selon le TVI, il est impossible que f(x)<f(a) sinon f(a) serait une valeur intermédiaire entre f(x) et f(b) et il existerait y\in]x,b[ tel que f(y)=f(a) et donc y=a par injectivité. Absurde puisque y>x>a. De même, impossible que f(x)>f(b). Puisque x est différent de a et b, son image est différente de f(a) et f(b) et donc f(a)<f(x)<f(b). Si z est un élément de ]x,b[, le même raisonnement avec x à la place de a et z à la place de x nous dit que f(x)<f(z)<f(b) et donc f est strictement croissante sur [a,b].

Soit y>b, alors il est impossible que f(y)=f(b) (sinon y=b) et impossible aussi que f(y)=f(a).
Supposons que f(y)<f(b). Si f(y)<f(a) alors f(a) est une valeur intermédiaire entre f(y) et f(b). Donc il existe z\in]b,y[ tel que f(z)=f(a) et donc z=a alors que z>b>a. Absurde.
Donc f(a)< f(y) <f(b). Donc f(y) est une valeur intermédiaire entre f(a) et f(b). Donc il existe z entre a et b tel que f(z) = f(y), ce qui implique z=y < b. Contradiction. Ainsi f(y)>f(b).
Le même raisonnement montre que tout élément inférieur (strictement) à a possède une image (strictement) inférieure à f(a).

Soient maintenant x!=y. On suppose sans perte de généralité que x<y.
Si x<=b alors ou bien y<=b et donc f(x)<f(y) par croissance sur [a,b], ou bien y>b et donc f(y)>f(b)>=f(x) et même conclusion.
Si x<=a et y>a alors f(x)<=f(a) < f(y) d'après ce qui précède, que y>b ou non.
Si x<y<a, il est impossible que f(y)<f(x), sinon f(x) est intermédiaire entre f(y) et f(a) et donc il existe z\in]y,a[ tel que f(z)=f(x), puis x=z alors que z>y>x. Donc f(x)<=f(y) puis f(x)<f(y) par injectivité.
De même, si b<x<y, alors impossible que f(x)>f(y) sinon f(y) est intermédiaire entre f(b) et f(x) donc il existe z\in]b,x[ tel que f(z)=f(y) puis z=y  et y>x contredit z<x.
Ce qui prouve la stricte croissance de f ou -f sur R tout entier, i.e la stricte monotonie de f.

Posté par
Ulmiere
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:02

Maintenant je résume les étapes avec des mots

1) Trouver a et b d'images différentes et choisir de travailler avec f ou -f de sorte à avoir a<b et f(a)<f(b)
2) Montrer la stricte croissance sur [a,b]. Exactement la même preuve montre au passage que f est strictement croissante sur n'importe quel intervalle [s,t] avec s<t dès que f(s)<f(t)
3) Montrer que z>b implique f(z)>f(b) et symétriquement, que z<a implique f(z)<f(a)
4) Se donner x<y et coincer majorer l'un ou l'autre : par exemple si y<a, alors d'après 3) on a f(x)<f(a). On applique ensuite 2) avec s = x et t = a pour en déduire f(x) = f(s)<f(y)<f(t)=f(a).

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:05

Merci infiniment c'est bien détaillé

Posté par
Ulmiere
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:09

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:11

Est-ce que ma démonstration est totalement fausse ? Pour savoir si je dois changer de voie de réflexion

Posté par
Ulmiere
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:31

C'est pas faux, et tu peux conserver les inégalités strictes au début.
Il est impossible que f(b) = max(f(a),f(c)), sinon f(b) = f(a) ou f(b)=f(c), donc b=a ou b=c, ce qui contredit a<b<c. Idem pour le min. Tu décides de ne traiter qu'un cas et de dire que l'autre se traite pareil (ce qui revient à choisir de travailler avec f ou -f, puisque -max(-.) = min(.)).
Ensuite tu peux faire tout d'un coup : il existe un élement d strictement entre max(f(a),f(c)) et f(b) (et son image est par injectivité différente de f(a) et f(c)).
Aussi, min(f(a),f(c))<max(f(a),f(c)) puisque f(a)!=f(c). Donc il existe un autre élement e<d strictement compris entre le min et le max tel que f(e) soit différent de f(a) et f(c).

Donc il existe par le TVI un élement x entre d et e tel que f(x)=max(f(a),f(c)). Donc x = a ou c.

Posté par
KrnT
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 20:47

Ulmiere MILLE MERCI

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 21:27

Citation :
Il est impossible que f(b) = max(f(a),f(c)), sinon f(b) = f(a) ou f(b)=f(c), donc b=a ou b=c, ce qui contredit a<b<c.


à ce stade de la démonstration, KrnT supposait que la fonction n'est pas strictement monotone, et voulait montrer que cela impliquait qu'elle n'est pas injective, on n'en sait donc rien  

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 21:27

mais comme je l'ai dit, on peut effectivement se passer des égalités puisque sinon f est trivialement non injective

Posté par
etniopal
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 08-12-20 à 23:35


      Une autre façon de faire  ( mais qui utilise la notion de connexité ):
     Soient  I un intervalle non vide de et f : I continue .
Soient  V  := { (x ,y) ² │ x < y } et W :=  { (x ,y) ² │ x >y }   .
V et W sont des ouverts de ² .
F : (x , y) (f(x) , f(y)) est continue de I² vers ²    donc  F-1(V)et F-1(W) sont des ouverts de I² .

Si f est injective  I² = F-1(V) F-1(W) .
I² étant connexe  F-1(V) = I²  (donc f est strictement croissante ) ou , sinon ,  F-1(W)  = I²  ( et   f est strictement décroissante )

Posté par
Zormuche
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 09-12-20 à 00:55

etniopal j'aime beaucoup cette façon

Posté par
luzak
re : Injective donc monotone . Exercice Etoilé 09-12-20 à 08:47

Bonjour !
Un peu comme etniopal mais sans utiliser la notion de connexité, seulement celle de convexité.

Soit A=\{(x,y)\in I^2,\;x<y\} et \Phi définie sur A par \Phi(a,a')=\dfrac{f(a)-f(a')}{a-a'}.

A est convexe car
c'est un demi-plan si I=\R
intersection de deux demi-plans si I est majoré ou (exclusif) minoré
intersection de trois demi-plans si I majoré et minoré.

Pour (a,b)\in A,\;(a'b')\in A,\;t\in[0,1] on a donc (ta+(1-t)a',tb+(1-t)b')\in A.
Si g(t)=\Phi(ta+(1-t)a',tb+(1-t)b') on a g continue sur [0,1] et l'image de g est donc un intervalle.
Comme g ne s'annule pas (puisque f injective) les valeurs \Phi(a,b),\;\Phi(a',b') sont de même signe et f strictement monotone.



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