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Niveau terminale
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Echantillonage

Posté par
Pedro83
11-04-16 à 00:32

Bonjour j'ai du al sur cette exo, pouvez-vous m'aider svp ???

L'agence  de voyages a organisé cette année deux types de voyages : des croisières (type V1) et des méharées (type V2). Les croisières ont représenté 70% de son activité et les méharées 30%.
Afin de définir son offre pour l'année à venir, elle adresse un questionnaire à un échantillon de 200 clients tirés au hasard, où il leur est proposé deux types de voyages : V1 ou bien V2.

1- Donner l'intervalle de fluctuation du nombre de réponses V1 au questionnaire.

2- Donner une règle de décision pour décider si l'agence de voyages doit reconduire son offre au regard des réponses au questionnaire.

3- 94 personnes interrogées ont choisi le voyage V1. Les réponses au questionnaire sont-elles conformes à l'offre de l'année en cours ?

Pour la question 1, je ne sais pas si p = 0,7 (car 70%) ou 0,5 (car V1 ou V2). Et puis, il y a-t-il une fréquence (si oui combien vaut-elle svp ?).

Pour la question 2, je n'ai pas bien compris ce que je dois faire.

Puis la question 3, je peux la faire, j'aimerais juste savoir si p=0,7 ou 0,5.

Merci d'avance.

Posté par
Yzz
re : Echantillonage 11-04-16 à 07:00

Salut,

1 : " Les croisières ont représenté 70% de son activité et les méharées 30% "te donne les probabilités théoriques de chacun.
2 : On attend ici la "phrase-type" du genre : si, lors d'un échantillon, la fréquence observée n'appartient pas à l'intervalle déterminé, on rejette l'hypothèse selon laquelle (...)
3 : C'est l'échantillon en question : on détermine la fréquence, et on applique la règle de décision.

Posté par
Pedro83
re : Echantillonage 11-04-16 à 15:44

D'accord, du coup pour la question 1, p=0,7 ? C'est pour faire mon intervalle de confiance.

Posté par
Yzz
re : Echantillonage 11-04-16 à 16:39

Oui.

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 11-04-16 à 17:03

Cet énoncé est quand même assez ignoble.
Il faut deviner les trois quarts de sous-entendus...
Ce n'est pas la première fois que je vois des énoncés de Terminale ES contextualisés à la tchoumboumba.
Ici c'est du grand guignol.

Cette phrase a de multiples sens possibles :

Citation :
Afin de définir son offre pour l'année à venir, elle adresse un questionnaire à un échantillon de 200 clients tirés au hasard, où il leur est proposé deux types de voyages : V1 ou bien V2.
Est-ce un questionnaire sur le passé (quel type de voyage avez vous déjà fait avec nous ?) ou un questionnaire prospectif (intention d'achat...) ? A qui s'adresse-t-il : à des clients ayant déjà acheté une prestation ?
C'est la bouteille à l'encre...

Citation :
1- Donner l'intervalle de fluctuation du nombre de réponses V1 au questionnaire
On ne connait même pas la question, ni ce qui fait qu'un individu répond V1...

Citation :
2- Donner une règle de décision pour décider si l'agence de voyages doit reconduire son offre au regard des réponses au questionnaire.
C'est énorme : quelle offre ?

Citation :
3- 94 personnes interrogées ont choisi le voyage V1. Les réponses au questionnaire sont-elles conformes à l'offre de l'année en cours ?
Là encore la boule de crystal est requise.

Franchement ce n'est pas par mauvaise volonté, mais je ne comprends pas cet énoncé.
J'imagine vaguement qu'il faut tester si  94/200  est plausible relativement à 30%... Mais pour tester QUOI ?

Si quelqu'un (Yzz ?) pense avoir "deviné" de quoi on parle, qu'il ne se prive pas e donner son interprétation : elle m'intéresse beaucoup .

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 11-04-16 à 17:33

Bon alors en tirant le truc par les cheveux, je crois deviner que l'énoncé veut dire ceci :

Sur l'année écoulée, l'agence observe qu'elle a organisé 70% de C et 30% de M.
On suppose qu'elle se demande de quoi l'année à venir sera faite et si il faut qu'elle anticipe la même proportion 70/30 (pour éventuellement adapter son catalogue ?).

Pour cela elle fait un sondage d'intentions d'achat et veut tester sur un échantillon l'hypothèse selon laquelle l'année à venir aura la même allure. Autrement dit, elle teste  p = 70%  bilatéral  (p étant la probabilité d'achat de C sur l'année à venir).

A la louche de tête ça doit donner du 0.23 à 0.37 pour l'acceptation, et donc clairement avec 96/200 = 48% on va rejeter à 95%, et donc l'agence doit s'attendre à une répartition C/M différente. Soit, admettons...

---
Si quelqu'un a une autre explication je suis preneur...
Et s'il s'agit bien de ce que j'ai reformulé... autopsie :

"200 clients tirés au hasard" :  tirés au hasard dans quoi ?
De qui parle-t-on quand on parle de "client". Un "client" a déjà acheté. Sinon c'est un "prospect".
Et si un client a déjà acheté (à 70% du C) alors peut-être aura-t-il envie de changer la fois suivante.

Et s'il s'agit d'un prospect (hypothèse que j'ai prise dans mon interprétation ci-dessus), alors d'où vient-il ? Et que sait-on de sa transformation (en client) ?

"Afin de définir son offre" : quel offre ?
Si l'agence propose deux produits, ils sont à son catalogue, point.
Il n'y a pas besoin d'offrir 30% ou 70%.
Et ce n'est pas une agence qui conçoit et produit la prestation...
Quand il n'y a plus de produit, on vend autre chose.
Bref, la notion "d'offre" n'a aucun sens.

Donner l'intervalle de fluctuation du nombre de réponses V1 au questionnaire.
Quelle est la question posée ?
Et quel lien fait-on entre la réponse à cette question et l'hypothèse qu'on veut tester ?

Je m'arrête là, mais tout est comme ça ("reconduire l'offre", "offre de l'année en cours"...). Tout ça est incroyablement brouillon...

Posté par
carpediem
re : Echantillonage 11-04-16 à 18:04

salut LeDino ... traducteur officiel d'énoncé bancal .... pour le rendre un semblant raisonnable !!!  

il y a longtemps que je ne m'offusque plus sur ce genre d'énoncé pathologique ... qui ne choque pas non plus les inspecteurs ... du moment que les élèves prennent leur calculatrice, calculent plein de choses sans savoir ni pourquoi ni comment mais qui arrivent au bon résultat vu la médiocrité de l'énoncé ....

je n'en dirai pas plus .... mais n'en pense pas moins que toi ...

Posté par
carpediem
re : Echantillonage 11-04-16 à 18:05

et si en plus tu leurs as fait utiliser un tableur alors là c'est le jackpot !!!!

Posté par
Yzz
re : Echantillonage 11-04-16 à 19:48

Salut,

Je partage l'avis de carpediem pour ce qui est des énoncés en général ; cela dit ,  dans ce cas particulier, il me semble que tu pousses un peu (je m'adresse à LeDino ) . Je veux dire que tu considère le pb du point de vue de "l'industriel" , en essayant de rapprocher l'étude du "réel" , et non du point de vue du "cas mathématique" , étudié en classe de seconde, première ou terminale, et donc forcément simplifié à l'extrême.

Je reprends ton autopsie :

Citation :
"200 clients tirés au hasard" :  tirés au hasard dans quoi ?
Comme tu le dis toi même, dans le fichier clients, à priori. De toutes façons, cela n'a pas d'intérêt pour le pb mathématique posé (il en a un certes pour l'aspect commercial, mais ce n'est pas le sujet).
Citation :
Et si un client a déjà acheté (à 70% du C) alors peut-être aura-t-il envie de changer la fois suivante.
Oui, et c'est bien pour ça qu'on les interroge sur leurs intentions...
Citation :
"Afin de définir son offre" : quel offre ?
Si l'agence propose deux produits, ils sont à son catalogue, point.
Il n'y a pas besoin d'offrir 30% ou 70%.
Je ne te comprends pas sur ce point.
Si 80 % de la clientèle a l'intention de choisir l'offre A plutôt que la B, cela engendre à mon avis des dispositions à prendre en amont (réservations anticipées de places d'avion, de nuitées d'hôtel, de guides touristiques...). Dans ce cas par ex, si une écrasante majorité préfère les croisières, l'offre "croisières" pourra être plus diversifiée...
Citation :
Donner l'intervalle de fluctuation du nombre de réponses V1 au questionnaire.
Quelle est la question posée ?
Et quel lien fait-on entre la réponse à cette question et l'hypothèse qu'on veut tester ?
Le texte, certes elliptique, dit :
Citation :
elle adresse un questionnaire à un échantillon de 200 clients tirés au hasard, où il leur est proposé deux types de voyages : V1 ou bien V2.
On peut comprendre sans trop d'efforts que la question posée est : "préférez-vous la formule V1 ou la formule V2 ?" (c'est à dire des croisières (type V1) ou des méharées (type V2) ).

En bref :

Du point de vue du "prof de maths" que je suis (complètement néophyte sur le sujet commercial bien sûr) , cet énoncé ne me choque pas spécialement.
Il a une "sorte d'habillage" qui pourrait sembler "concret".

Je dis ça, en regard de vrais foutages de gueule qu'on voit passer trop souvent (notamment sur le site, donc donnés par des profs consciencieux) , du genre : " Robert veut découper en cinq part égales une pizza de forme triangle équilatéral "  ;  "Marcel veut savoir au millilitre près la quantité de peinture qu'il doit prévoir pour repeindre sa grille en fer forgé " ; "Jean-Mi veut fabriquer une boite de forme cylindrique avec un carton hexagonal " ; etc...

Voilà, je suppose que mon analyse ne va pas te convaincre, mais bon !
A toi la main...    

Posté par
Pedro83
re : Echantillonage 12-04-16 à 00:22

D'accord merci à tous

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 12-04-16 à 17:14

Bonjour Yzz,

Je te remercie pour ton analyse. Je sais que j'ai tendance à réagir un peu systématiquement quand je vois une faille conceptuelle dans un exercice statistique. C'est pour ça que j'ai demandé un avis autre que le mien pour recouper mon sentiment.

La raison pour laquelle je suis si réactif n'est pas liée à une forme de "purisme" de ma part. Mais simplement à la conviction que les enseignants doivent vraiment donner l'exemple de la rigueur dans leur formulation. Si eux ne le font pas... leurs élèves ne le feront jamais.

La statistique, et en particulier la théorie des tests, offre des outils puissants et d'une grande simplicité d'emploi... mais dont la simplicité apparente masque une grande complexité de construction. De ce fait, l'application "aveugle" ou "au pifomètre" de ces "techniques", conduira tôt ou tard les intéressés à des erreurs sérieuses.

Si on considère cet exercice en passant rapidement sur sa forme, carpediem, toi ou moi pouvons répondre à la question "de tête". On s'attend à une proportion proche de 30%. On est à 47%. Un sur racine de 200 fait à la louche 7%. On rejette au seuil de 95%. La vie est belle.

Mais en faisant ça on a rejeté quoi ? Quelle hypothèse ? Pour quel raisonnement ?
On ne sait pas... Et l'énoncé (en l'état, car je suspecte sa retranscription d'avoir été tronquée) ne permet pas de répondre réellement à cette question pourtant essentielle. Le manque total de considération pour la compréhension de ce qu'on est en train de traiter ici est pour moi le nœud du problème et une preuve flagrante qu'on se trompe dans les priorités.

Je n'ai pas d'a priori contre la contextualisation des sujets. Au contraire, je serais plutôt franchement pour, chaque fois que cela aide à étayer l'abstraction par du concret.

Mais ici je dis que nous sommes très loin du compte. Ce que je vois moi, c'est une tentative d'habillage pour faire joli, et qui en substance est bourrée de maladresses qui sèment la confusion au lieu d'apporter de la clarté. Le résultat est exactement INVERSE à celui recherché :  Au lieu de fournir une situation claire qui aiderait à voir comment on mathématise un cas réel... on fait tout le contraire : on donne l'illusion qu'on est capable de traiter tout et n'importe quoi en mettant la "bonne" probabilité au bon endroit dans la "bonne" formule.

Et quel est le résultat de cette supercherie ?

Trois grands domaines d'application de la statistique :
- la recherche clinique,
- la business intelligence (incluant R&D, big data, data science et autre data mining...),
- la recherche en général.

En recherche clinique, les formations supérieures sont "propres" et explicitent bien l'impératif de rigueur. Et de toutes façons la culture du "protocole" impose des règles très strictes. Donc une initiation ratée est rattrapable... Du moins dans le domaine de la santé.

En business intelligence, il y a des outils et des démarches pour contrôler ce que produisent les outils (base d'apprentissage, base de test, base de validation, bootstrap...). Et puis il y a surtout le bon sens et la nécessité de communiquer et convaincre des décideurs (non statisticiens en général) qui imposent d'étayer les travaux "théoriques" par de bonne vieilles statistiques descriptives qui le plus souvent sont intelligibles et convaincantes à elles seules (un bon tableau, un bon graphique).

Et pour ce qui est de la recherche ? En géologie, en sciences humaines, ou en astro-physique... à un moment donné le thésard vertueux aura des données et des analyses à présenter, et comme il est consciencieux, il se dit que s'il ne fait pas un test statistique... c'est un peu comme ne pas avoir de ROLEX à cinquante ans ...

Et là : c'est la foire au grand n'importe quoi.
- "J'ai déniché un test avec une p-value à 10^-5...  DONC les fourmis sont capables de jouer aux échecs".

C'est ça le résultat de la contextualisation fallacieuse.

Maintenant revenons au sujet et à sa présentation.

D'où sortent ces 200 individus tirés au  sort ?
Quelle question leur a t'on posée et dans quel contexte ?
En quoi ces individus et les réponses qu'ils ont fournies sont ils représentatifs de la problématique posée ?

Faire comme si "il allait de soi" que parce qu'on a un échantillon tiré au sort (dans quoi ?) alors tout va bien on peut faire un test... c'est le pire du pire du mauvais exemple à donner.

Or... je ne vois pas ce qui empêchait de partir de cette idée d'exercice, et d'en faire une formulation plus propre, qui justement mette en valeur le passage essentielle où on prend une minute ou deux de réflexion pour mathématiser le problème avec intelligence.


---
Sinon, mes réactions ponctuelles sur tes observations :

Citation :
Je veux dire que tu considère le pb du point de vue de "l'industriel" , en essayant de rapprocher l'étude du "réel" , et non du point de vue du "cas mathématique" , étudié en classe de seconde, première ou terminale, et donc forcément simplifié à l'extrême.
En l'occurrence c'est l'auteur du sujet qui tente de considérer le problème d'un point de vue réel... et qui le fait avec une telle maladresse que le résultat est inverse au but poursuivi.

Citation :
"200 clients tirés au hasard" :  tirés au hasard dans quoi ? "

Comme tu le dis toi même, dans le fichier clients, à priori.
Sauf qu'un fichier client ça veut tout dire et rien dire.
Quels clients ?
Les clients passés ?
Des prospects dans un fichier de mailing/phoning ?
Je ne dis pas ça pour chercher la petite bête, mais bel et bien parce que construire une situation réelle à laquelle la réponse est celle "attendue" EST LOIN D'ETRE AUSSI SIMPLE.

Cela n'existe quasiment pas une situation réelle où on pourrait connaître l'avenir d'une demande grâce à un "échantillon". Alors pourquoi donner l'illusion que "ça coule de source" ?

Citation :
De toutes façons, cela n'a pas d'intérêt pour le pb mathématique posé (il en a un certes pour l'aspect commercial, mais ce n'est pas le sujet).
Pour moi l'enjeu ici n'est pas l'aspect commercial. L'enjeu est la mathématisation du problème.

Citation :
Et si un client a déjà acheté (à 70% du C) alors peut-être aura-t-il envie de changer la fois suivante.
Oui, et c'est bien pour ça qu'on les interroge sur leurs intentions...
Mais dans ce cas on suppose que les clients futurs seront exclusivement des clients passés qui font un nouvel acte d'achat ?
De telles situations existent (par exemple dans des formules d'abonnements avec des choix d'options...). Pourquoi pas : cela donnerait du sens à l'exercice. Mais je trouve que la formulation devrait dans ce cas lever cette ambiguïté, ce qui n'est pas le cas.

Citation :
"Afin de définir son offre" : quel offre ?
Si l'agence propose deux produits, ils sont à son catalogue, point. Il n'y a pas besoin d'offrir 30% ou 70%."


Je ne te comprends pas sur ce point.
Si 80 % de la clientèle a l'intention de choisir l'offre A plutôt que la B, cela engendre à mon avis des dispositions à prendre en amont (réservations anticipées de places d'avion, de nuitées d'hôtel, de guides touristiques...). Dans ce cas par ex, si une écrasante majorité préfère les croisières, l'offre "croisières" pourra être plus diversifiée...
Ce point est d'importance moindre, j'en conviens tout à fait. Mais c'est encore maladroit. Une agence n'est pas un tour operator. Elle n'a pas la maîtrise de la conception des offres. Mais OK on peut supposer que l'idée est d'adapter son offre au fait que la demande va sûrement changer. Soit.

Citation :
On peut comprendre sans trop d'efforts que la question posée est : "préférez-vous la formule V1 ou la formule V2 ?" (c'est à dire des croisières (type V1) ou des méharées (type V2) ).
Oui, mais la question demeure de savoir à qui on a posé cette question et en quoi c'est représentatif des achats réels futurs.

Citation :
Du point de vue du "prof de maths" que je suis (complètement néophyte sur le sujet commercial bien sûr) , cet énoncé ne me choque pas spécialement.
Il a une "sorte d'habillage" qui pourrait sembler "concret".
C'est une illusion trompeuse, qui encourage l'élève dans l'idée qu'un test résout tout et n'importe quoi.

---
Bon je sais : on est en terminale, c'est une initiation, pas le temps de réfléchir à tout ça : OK je suis d'accord.
Mais c'est obligé de faire des énoncés nivelés par le bas comme celui ci ?
Moi je ne crois pas.

Je pense qu'il devrait y avoir de BONS sujets, mis en commun dans une base de sujets approuvés collectivement et rodés à l'usage par les enseignants. Et qu'on y gagnerait tous .

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 12-04-16 à 18:12

J'ai été un peu long (désolé), alors je vais reformuler plus simplement ce que j'ai essayé d'exprimer.

Plus un exercice contextualisé contient des non-dits, des maladresses et des imprécisions, plus on encourage l'élève à colmater ces carences avec comme principale boussole le fait qu'il faille au final impérativement réussir à rentrer telles données de l'énoncé dans telles formules.

Si on y réfléchit, le processus mental mis en œuvre développe alors l'aptitude à donner la réponse attendue par l'auteur du sujet, et non la capacité de réflexion sur la mathématisation du problème posé et d'évaluation critique des hypothèses.

Tout le contraire de ce qu'il faudrait.

Posté par
carpediem
re : Echantillonage 12-04-16 à 18:20

tout à fait ....

mais quand on voit qu'on définit à peine ce qu'est une variable aléatoire ... et que les élèves connaissent à peine les rudiments / bases des probabilités .... et qu'on saute directement à la loi binomiale ...

il est alors clair que les non-dits et autres imprécisions sont légions ... et que les élèves tentent de boucher les trous de façon automatique et pas réfléchie ....

Posté par
Yzz
re : Echantillonage 12-04-16 à 18:28

Re,

Argumentation parfaitement claire, détaillée et incontestable, mais je persiste à dire qu'il s'agit du point de vue d' "un pro" , et non applicable en classe malheureusement...

Bien sûr que ce qui est fait au collège/lycée n'a (presque) aucun rapport avec la réalité-réelle-du vrai monde, mais on est obligé d'en passer par là...
Ceci étant, tu as bien sûr entièrement raison sur le fait qu'il ne faut pas raconter n'importe quoi, et que sous prétexte de "vulgarisation" on raconte des fadaises.
Les énoncés à la mord-moi-le-nœud sont légion dans les bouquins (et j'en sais quelque chose, j'en ai pondu moi-même) .
On fait ainsi avaler aux élèves qu'une fonction "bénéfice" est une fonction polynôme du second degré, qui ne dépend QUE de la quantité produite (qui est bien sûr entièrement vendue, et toute au même prix unitaire bien sûr) , par exemple...

Mais la (ma ? ) réalité est la suivante :
Je suis sans cesse confronté à des questions du type : "M'sieur, j'me rappelle plus, le bénéfice, c'est la recette multipliée par les coûts, ou on ajoute les deux ?
En TES, je suis dans ce chapitre sur la fluctuation d'échantillonnage, et il me faut répondre à des questions parfaitement hallucinantes ("Il y a 20% de billes bleues dans un paquet de 500 billes" --> "M'sieur, la proba c'est 20 - 500  ? ou c'est 500/20 ? " (Des fois ça m'échappe : "non mon gars, la proba c'est "bleu" ").

Un truc qui m'intéresserait (mais tu ne dois pas avoir forcément le temps) , ce serait de voir comment tu formulerais un exo tel que celui qui est proposé ici, afin qu'il "tienne un peu mieux la route".

Sinon, je me garde ton commentaire précédent (ainsi que ton analyse du sujet) , afin de m'y référer lorsque je préparerai des nouveaux exos...


Posté par
LeDino
re : Echantillonage 12-04-16 à 18:31

.

carpediem @ 12-04-2016 à 18:20


... mais quand on voit qu'on définit à peine ce qu'est une variable aléatoire ... et que les élèves connaissent à peine les rudiments / bases des probabilités .... et qu'on saute directement à la loi binomiale ...

il est alors clair que les non-dits et autres imprécisions sont légions ... et que les élèves tentent de boucher les trous de façon automatique et pas réfléchie ....

Oui.

Il faut donc trouver un compromis. Les classes de lycée devraient "préparer le terrain". Familiariser avec les notions qui seront utilisées ensuite dans le supérieur.

On ne peut pas consacrer le temps qui serait nécessaire (pour tous) pour une bonne compréhension.
Alors il faut prendre des précautions pour éviter d'enraciner de mauvais réflexes

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 12-04-16 à 18:47

Citation :
Ceci étant, tu as bien sûr entièrement raison sur le fait qu'il ne faut pas raconter n'importe quoi, et que sous prétexte de "vulgarisation" on raconte des fadaises.
...
On fait ainsi avaler aux élèves qu'une fonction "bénéfice" est une fonction polynôme du second degré, qui ne dépend QUE de la quantité produite (qui est bien sûr entièrement vendue, et toute au même prix unitaire bien sûr) , par exemple...
Voilà, on parle bien de la même chose ...

Citation :
Mais la (ma ? ) réalité est la suivante :
Je suis sans cesse confronté à des questions du type : "M'sieur, j'me rappelle plus, le bénéfice, c'est la recette multipliée par les coûts, ou on ajoute les deux ?
En TES, je suis dans ce chapitre sur la fluctuation d'échantillonnage, et il me faut répondre à des questions parfaitement hallucinantes ("Il y a 20% de billes bleues dans un paquet de 500 billes" --> "M'sieur, la proba c'est 20 - 500  ? ou c'est 500/20 ? " (Des fois ça m'échappe : "non mon gars, la proba c'est "bleu" ").
J'en ai bien conscience.

Ma "solution" à ça est politiquement très incorrecte.
Il est totalement vain de vouloir faire boire un âne qui n'a pas soif... ou d'imposer de faire de la statistique à des gens qui ne sont pas armés pour.

Si j'étais ministre de l'éducation nationale, on formerait les gens qui  ont les aptitudes pour développer les compétences ciblées... et on formerait les autres en tant que citoyens pour être en mesure de comprendre et critiquer au besoin.

Mais si j'étais ministre de l'éducation... il y aurait du monde dans la rue !

Citation :
Un truc qui m'intéresserait (mais tu ne dois pas avoir forcément le temps) , ce serait de voir comment tu formulerais un exo tel que celui qui est proposé ici, afin qu'il "tienne un peu mieux la route".
C'est une excellente suggestion et un défi honnête .

Je ne le ferai pas de suite parce que ça prend du temps...

Je le sais pour l'avoir fait il y a peu sur un autre sujet statistique que j'avais violemment critiqué. Je trouvais le sujet tellement mauvais que pour pouvoir aider l'étudiant, ne pouvant me résoudre à écrire n'importe quoi sur un sujet bâclé, j'avais besoin de le reformuler intégralement. Pour ma "conscience" et pour que l'étudiant ait une vision plus claire. L'exercice n'était pas d'une grande complexité... mais reformuler l'énoncé m'a demandé une grosse réflexion... donc je suis très conscient de la difficulté.

Je sais aussi par expérience professionnelle que pour organiser des formations efficaces, l'investissement réalisé sur les exercices et cas traités s'avère souvent essentiel et est souvent le gage d'une formation réussie.

Mais c'est OK : je vais jouer le jeu et je posterai ici un énoncé "à la manière de"... avec moins de carences (je l'espère ...).

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 16-04-16 à 18:36

Comme promis, voici une variante à mon sens plus conforme de cet énoncé...

Une agence de tourisme propose deux types de voyages haut de gamme à une clientèle de prestige : les croisières et les randonnées. L'an passé, l'agence a vendu 70% de croisières et 30% de randonnées. En prévision de l'année suivante, l'agence adresse à 200 personnes tirées au sort parmi ses clients réguliers (qui représentent chaque année l'essentiel de ses ventes), un questionnaire avec la question :
"- Si vous partiez en voyage avec notre organisme cette année, quelle serait votre préférence entre une croisière et une randonnée ?"

1- Sous l'hypothèse que la répartition de cette année sera similaire à celle de l'an passé, donner l'intervalle de fluctuation à 95% du nombre de réponses "Croisière" au questionnaire.
2- Donner une règle pour décider si l'agence peut prévoir une répartition similaire à l'an passé.
3- Sachant que  94  personnes ont répondu  "Croisière"  et  106  "Randonnée", l'agence doit-elle s'attendre à une répartition similaire à l'an passé ?

Posté par
carpediem
re : Echantillonage 16-04-16 à 19:24

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 17-04-16 à 01:51

Merci carpediem ...
Ca donne envie de partir en voyage tout ça...

Posté par
Yzz
re : Echantillonage 17-04-16 à 06:57

Ben quoi ? C'est pareil que la version initiale, non ?

Je déconne...  Nickel, je prends, et je teste en classe ! Merci LeDino    

Echantillonage

Posté par
malou Webmaster
re : Echantillonage 17-04-16 à 10:03

pour le nouvel énoncé !
pour le coup de crayon d'Yzz !

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 17-04-16 à 13:16

ENORME le dessin !

Pour ceux qui trouveraient qu'un "organisme de prestige" est équivoque, bien préciser que "prestige" s'écrit en un seul mot ...

Posté par
LeDino
re : Echantillonage 17-04-16 à 14:05

Auto-autopsie :

Je serais le premier à critiquer ma variante de l'énoncé, que j'ai dû tirer un peu par les cheveux pour l'orthodoxiser. Je me suis efforcé de rester au plus près du sujet initial, mais si j'étais totalement libre j'opterais pour une contextualisation différente, qui permettrait d'être plus concis et laisserait moins de zones d'ombres.

1. Pourquoi des  "clients réguliers"  représentant  "chaque année l'essentiel des ventes"  d'une  "offre haut de gamme"  ?

Le but est que l'échantillon soit tiré au sort parmi une population supposée représentative des futurs clients. Car recueillir par questionnaire et par anticipation des intentions d'achat futurs n'est généralement pas aussi simple : il est souvent difficile de savoir si les intentions exprimées sont représentatives d'une population d'acheteurs futurs...

En travaillant par exemple sur des abonnés, ou sur des clients détenteurs d'un service particulier (une carte VIP par exemple), on s'adresse plus facilement à une clientèle bien délimitée et dans ce cas un échantillon aléatoire de ce vivier peut être plus facilement représentatif.

2. Autre "détail" pratique : pourquoi préciser  "106 randonnées"  alors qu'on pourrait le calculer par  200 - 94  ?

Parce que dans la vraie vie, les gens ne répondent pas sagement de façon binaire. Il y aura des non réponses. Et y aura aussi des gens qu'on n'arrive pas à joindre (n'habite pas à l'adresse indiquée, ligne téléphonique non attribuée...). Il existe des moyens pour arriver à 200 questionnaires "valides"... mais dans ce cas la justification du fait qu'on a toujours bien un schéma de Bernoulli demande un minimum d'arguments... qui complique encore et toujours l'énoncé.

---
A mon sens, on peut (et devrait) "alerter" sur ces difficultés pratiques en terminale, mais n'aborder sérieusement ces questions que dans le supérieur.

En "attendant", la contextualisation devrait être minimaliste (pour éviter tout piège). En simplifiant la réalité à la place de l'élève, on lui évite au moins de s'habituer à simplifier n'importe quoi et n'importe comment, par un réflexe entretenu qui le mène compulsivement et coûte que coûte vers la seule formule du cours qui lui semble applicable...

Ou alors, en prenant un peu de temps et avec un peu plus d'ambition, la contextualisation devrait devenir le véritable sujet du problème : comment mathématiser un cas réel, avec une vraie réflexion sur les pièges... A faire en mode "travail exploratoire", plutôt qu'en devoir sur table ou à l'examen... bien sûr .

Et dans le même ordre d'idée, il me semble qu'il serait assez pédagogique et formateur de prendre un moment pour expliquer aux élèves que tout sujet d'examen peut comporter des imperfections. En donnant des exemples et surtout en faisant réfléchir à la meilleure réaction à adopter (par exemple : préciser soi même les hypothèses que l'on fait en reformulant au besoin).

Mais peut-être que je rêve ...

Posté par
lafol Moderateur
re : Echantillonage 17-04-16 à 14:25

bonjour

LeDino @ 17-04-2016 à 13:16

ENORME le dessin !

Pour ceux qui trouveraient qu'un "organisme de prestige" est équivoque, bien préciser que "prestige" s'écrit en un seul mot ...


Echantillonage

LeDino @ 17-04-2016 à 14:05



En "attendant", la contextualisation devrait être minimaliste (pour éviter tout piège). En simplifiant la réalité à la place de l'élève, on lui évite au moins de s'habituer à simplifier n'importe quoi et n'importe comment, par un réflexe entretenu qui le mène compulsivement et coûte que coûte vers la seule formule du cours qui lui semble applicable...


ça me rappelle une étude qui avait été menée je crois dans des écoles élémentaires de l'académie de Grenoble : on posait un certain nombre de problèmes plus ou moins farfelus à des élèves, on leur demandait s'ils avaient trouvé l'exercice facile ou difficile, et pourquoi ils avaient choisi telle ou telle opération. En gros la difficulté ressentie de l'exercice était directement liée à l'opération utilisée : très facile si addition, facile si soustraction, difficile si multiplication et très difficile si division. Je me souviens en particulier d'une des questions : Dans la classe il y a 4 rangées de 7 tables. Quel est l'âge de la maîtresse ? (on ne disait pas encore prof des écoles, à l'époque). Et une bonne partie des gamins répondaient "28 ans", et trouvaient l'exercice difficile, et expliquaient qu'ils avaient d'abord essayé 4 + 7, mais que la maîtresse avait l'air plus vielle que leur grand frère, alors ils avaient essayé 4*7, et là ça leur avait paru plus conforme ....
On en revient à ce que tu dis : déjà, si l'exercice est proposé c'est qu'il a une solution, et ensuite, il faut essayer ce qu'on a dans son bagage à outil jusqu'à ce qu'on trouve une réponse potable (et encore, je me demande si nos élèves d'à c't'heure vérifient encore la cohérence de la réponse, mutatis mutandi, mes étudiants répondraient "onze ans" sans sourciller)



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