Bonjour à tous
Je fais suite ici à une question de carpediem (c.f. Relation binaire) qui me semble intéressante sous l'angle logique : la question de l'égalité en mathématiques. Est-elle de même nature que l'égalité philosophique ? Peut-on faire des parallèles, comme on le fait avec le langage propositionnel, entre ces deux types d'égalité ?
Je n'ai pas la prétention de répondre de façon tranchante à ces deux questions. En tout cas, surement pas sur la nature de l'égalité au sens philosophique.
Je vous propose donc de réfléchir et débattre à la nature de l'égalité mathématique à partir de la "définition" qu'en donne Bourbaki. Je mets définition entre guillemettes, car, en fait, Bourbaki ne donne pas réellement une définition, mais plutôt des schémas que doit suivre l'égalité.
Bien entendu, l'égalité ne pourra être conçue qu'entre objets mathématiques; d'où cette importance de vraiment bien distinguer les notions de "relation" et de "terme" (ou ensemble ou objet) et de bien appeler un chat un chat. Entre deux relations, on ne parlera pas d'égalité, mais plutôt d'équivalence.
Et c'est précisément à partir d'équivalence entre relations que naît la notion d'égalité entre ensembles. Voyons de près :
Soient A et B deux ensembles. Alors l'assemblage noté =AB (en notation polonaise), A = B (en notation "pratique") est une relation dite relation d'égalité.
Cette relation d'égalité doit répondre aux critères suivants :
1- Soient x une lettre, A et B deux ensembles, et R[x] une relation de la théorie considérée. Alors l'implication est un axiome.
Où R[A] est une relation où l'on a remplacé la lettre x par l'ensemble A. De même pour B.
Ce critère signifie, intuitivement, que si deux objets sont égaux alors ils ont les même propriétés.
2- Si R et S sont deux relations de la théorie et x une lettre, la relation est un axiome.
Où désigne un objet privilégié qui vérifie la relation R, s'il y en a, vue comme relation en x. (Par exemple si on considère la relation alors l'objet , objet unique, est appelé l'ensemble vide et noté )
Ce critère signifie, intuitivement, que lorsque deux propriétés R et S d'un objet x sont équivalentes, alors les objets et pris parmi ceux qui vérifient R et S, s'il y en a, sont égaux. La présence du dans 2- est indispensable car on veut établir l'égalité de deux objets qui vérifient R et S, vues comme des relations où l'on s'intéresse à la lettre x.
Avec ces deux critères on démontre les trois premiers théorèmes de la théorie des ensemble :
Théorème 1 -
Théorème 2 -
Théorème 3 -
On dira plus tard que la relation d'égalité est une relation d'équivalence ...
Enfin, si on introduit le symbole primitif " " et que l'on définit l'inclusion par , on a les théorèmes suivants :
Théorème 4 -
Théorème 5 -
En revanche, la relation ne peut être démontrée.
C'est pourquoi on la pose comme axiome qui porte le nom bien connue d'axiome d'extensionnalité.
On dira plus tard que la relation d'inclusion est une relation d'ordre ...