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Niveau Licence Maths 1e ann
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Signification du "si" dans une définition

Posté par
SkyMtn
05-01-18 à 13:19

Bonjour, j'ai l'impression que dans les définitions, le "si" a parfois une signification ambigüe. Par exemple dans certains cours de topologie j'ai pu lire "qu'une partie est dite fermée si son complémentaire est ouvert", alors que l'auteur semble par la suite utiliser la réciproque "si une partie est fermée, alors son complémentaire est ouvert,...".

J'aimerais savoir si, dans une définition un "si" se substitue à un "si, et seulement si" ou s'il s'agit d'un "si" classique, i.e. conditionnelle "si ..., alors..." ?

Merci pour vos réponses

Posté par
Schtromphmol
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 13:26

Bonjour,

Dans une définition le "si" veut tout le temps dire "si, et seulement si". Sinon ce n'est tout simplement pas une définition (i.e. établir une correspondance entre un nouveau mot et un terme déjà existant). Certains préfèrent écrire "si, et seulement si" pour éviter toute confusion.

Posté par
WilliamM007
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 14:11

Bonjour,

Il y a toujours une petite ambiguïté avec l'usage du si ou du ssi dans une définition. Voici les principaux arguments en défaveur de chaque option.

Option 1 : "Une partie est dite fermée si son complémentaire est ouvert"

Formulé différement : Si le complémentaire d'une partie est ouvert, alors elle est dite fermée. Avoir un complémentaire ouvert semble donc suffisant, mais pas nécessaire au fait d'être fermé. On pourrait imaginer qu'il existe des parties fermées qui n'ont pas de complémentaire ouvert.

Option 2 : "Une partie est dite fermée ssi son complémentaire est ouvert"

Donc si le complémentaire d'une partie est ouvert, alors elle est dite fermée, très bien. Réciproquement, si elle est fermée, alors le complémentaire est ouvert. Pardon, mais cette dernière phrase n'a pas vraiment de sens. "Si elle est fermée", pourrait-on me dire ce que signifie "fermée", au juste ? Techniquement, on ne peut pas encore, c'est justement l'objet de la définition. On ne peut pas définir un objet en supposant sa définition déjà acquise (sauf cas particulier d'une définition récursive, mais c'est un autre sujet).


En fait, dans le langage courant, le "si" a plutôt valeur de "ssi". Le problème est qu'en maths, on fait la distinction entre le "si" et le "ssi". Il y a donc un "si" courant, et un "si" mathématique, et le "si" courant correspond plutôt au "ssi" mathématique. Une possibilité pour parer à cette ambiguïté serait de n'utiliser ni l'un, ni l'autre, par exemple :

Option 3 : "Une partie est dite fermée uniquement si son complémentaire est ouvert".

Option 4 : "Les parties de complémentaire ouvert, et elles seules, sont dites fermées".

Mais on préfère faciliter la lecture et laisser l'ambiguïté. Je pense que tous les mathématiciens francophones sont sensibilisés à ce "si" de la définition et savent qu'il n'a pas valeur de condition suffisante seulement. Charge à l'auteur, en revanche, d'être clair lorsqu'il s'agit d'une définition.

Posté par
Jezebeth
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 14:34

Bonjour,

Schtromphmol @ 05-01-2018 à 13:26

Bonjour,

Dans une définition le "si" veut tout le temps dire "si, et seulement si". Sinon ce n'est tout simplement pas une définition (i.e. établir une correspondance entre un nouveau mot et un terme déjà existant). Certains préfèrent écrire "si, et seulement si" pour éviter toute confusion.


J'ajoute qu'on voit souvent aussi "lorsque", qui signifie bien sûr aussi l'équivalence.

Posté par
SkyMtn
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 14:55

WilliamM007 dans "Une partie est dite fermée ssi son complémentaire est ouvert" on comprend qu'étant donnée une partie A; si A est fermée, alors A^c est ouvert, et réciproquement, si A^c est ouvert, alors A est fermée. Je ne vois pas d'ambiguïté :/

Posté par
Schtromphmol
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 15:05

Pour ce que ça vaut, pour introduire une définition je préfère les formules qui se passent des "si", "ssi" et "lorsque" :
"On appelle/désigne/définit X comme Y";
"Un X est Y".
Ici :
"On appelle partie fermée tout complémentaire d'un ouvert";
"Une partie fermée est le complémentaire d'un ouvert".

De toute façon un petit "Définition n :" devant ne fait pas de mal.

Posté par
SkyMtn
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 15:18

Pour le coup, je préfère la formulation "On appelle partie fermée tout complémentaire d'un ouvert". Cela signifie que si je prends une partie A, si A est un fermé, alors il existe un ouvert O dont A est le complémentaire, ainsi A^c est ouvert. Réciproquement, si maintenant je prends une partie O ouverte, alors O^c désigne une partie fermée. C'est ça ?

Posté par
SkyMtn
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 15:27

Si je comprends bien, Schtromphmol, tu préfères un "Un ... est..." ou "On appelle ... tout ..." qui correspond en quelque sorte à une "égalité définitionnelle" (ou équivalence logique) qui "par définition" entraîne une équivalence propositionnelle (ici entre "être un fermé" et "être le complémentaire d'un ouvert") ?

Posté par
WilliamM007
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 15:29

SkyMtn @ 05-01-2018 à 14:55

WilliamM007 dans "Une partie est dite fermée ssi son complémentaire est ouvert" on comprend qu'étant donnée une partie A; si A est fermée, alors A^c est ouvert, et réciproquement, si A^c est ouvert, alors A est fermée. Je ne vois pas d'ambiguïté :/

"Si A est fermé, alors A^c est ouvert", on peut déjà arrêter la lecture à "Si A est fermé" car on ne sait pas encore ce qu'est un fermé. En fait je ne parle pas tellement pour moi, mais je relaye ce qu'on entend beaucoup ailleurs. Personnellement, je ne m'offusque pas de voir un si ou un ssi dans une définition. C'est bien de se poser la question, mais on peut laisser ça comme ça. L'important, c'est de se comprendre, tout en gardant un esprit critique.

Posté par
Schtromphmol
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 16:11

SkyMtn @ 05-01-2018 à 15:27

Si je comprends bien, Schtromphmol, tu préfères un "Un ... est..." ou "On appelle ... tout ..." qui correspond en quelque sorte à une "égalité définitionnelle" (ou équivalence logique) qui "par définition" entraîne une équivalence propositionnelle (ici entre "être un fermé" et "être le complémentaire d'un ouvert") ?


Exactement, le tout est d'indiquer clairement qu'on a pas juste une simple équivalence propositionnelle.

Posté par
jsvdb
re : Signification du "si" dans une définition 05-01-18 à 23:12

Bonjour à tous
c'est le moment de philosopher un peu (ça nous changera) :

Citation :
"Si elle est fermée", pourrait-on me dire ce que signifie "fermée", au juste ?
Techniquement, on ne peut pas encore, c'est justement l'objet de la définition.

Techniquement ! Mais philosophiquement ?
On pourrait défendre le ssi dans un définition en introduisant la notion de définition intrinsèque.
Notre partie serait donc fermée signifierait qu'elle est ... fermée parce qu'on a décrété qu'il existerait un notion de "fermé" sans plus de précision. Tir ... terminé ( comme l'est le symbole \in dans ZFC ou Bourbaki : il existe intrinsèquement de par le fait qu'on l'ait décrété).
Sans plus de précisions ... mmm ! ... sauf à imposer que son complémentaire soit ouvert.
Et c'est très vrai, de tous les fermés de la galaxie, on ne sait de façon universelle qu'une seule chose, c'est qu'ils sont obligatoirement le complémentaire d'une partie ouverte.
Bon ! Tout cela est bien joli, mais, quand on a dit ça, il n'en reste pas moins que l'ensemble des parties fermées dans un topologique est totalement ambiguë (il pourrait y en avoir 0 comme 1 ou 2, ou bien seulement une "petite" partie des complémentaires des ouverts ou tous les complémentaires ... mais pas d'autres). Alors on va le préciser en imposant que le complémentaire d'une partie ouverte sera fermée.
Du coup, une équivalence dans une définition se trouve justifiée.

Et même arrivé à ce stade, on ne sait toujours ce qu'est intrinsèquement un fermé : une partie pourra être fermée ici, alors que chez le voisin, elle ne le sera pas. Alors ? Quelle est l'essence d'une partie fermée ?

Difficile de répondre ! Car n'oublions pas une chose, c'est qu'une définition relève exclusivement du méta-langage et pas du langage formel. Il n'y a pas de notion de fermée dans le langage formel (pas plus que d'ouvert, de continue, de fonction, d'espace de Sobolev ou que sais-je !), il n'y a que les symboles décrits ici : Termes et relations - §1 juste avant la première définition. Cela en fait 5 plus les lettres. Même le symbole \blue \Rightarrow n'y figure pas car il est déjà une définition de l'assemblage \blue \lor \lnot.

Il n'y a donc pas à se battre pour savoir si le si et seulement si d'une définition est formel ou pas : il n'est l'est pas et relève exclusivement du vernaculaire.



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