Je pense qu'il n'est pas impossible de noyer et de pendre le condamné mais je pense aussi cette hypothèse ne lèvera pas le paradoxe car si on suppose l'énoncé vrai, alors on a (avec D la déclaration, N la noyade et P la pendaison) :
[(DN)(P)][(N)(DP)]
Et en supposant P et N vrais, on a D qui est faux.
Mais imaginons la scène un instant... Le condamné est entourné de deux gardes (théorème des gendarmes...). Musique sombre. C'est le petit matin. Il marche lentement. Un corbeau passe dans le ciel gris en coassant. Roulements de tambour. Tout autour de lui, une foule le dévisage avec des yeux réprobateurs ; on entend des murmures. Il arrive à l'échafaud où une corde et une bassin l'attendent... Il monte les marches une à une. Un mec à perruque déroule une espèce de parchemin.
- Par les pouvoirs qui me sont conférés, par ordre de Sa Majesté le roi, en l'an de grâce 16... [je vous passe les formalités d'usage] Si votre déclaration est vraie, vous serez noyé, si elle est fausse, vous serez pendu.
Un lourd silence s'installe. Le condamné aimerait bien se noyer dans la foule, qui est pendue à ses lèvres... Il lève les yeux aux ciel.
Soudain, semblant crever le ciel, et venant de nulle part... Non c'est pas un aigle noir, c'est une lumière divine qui transperce les nuage et qui illumine le condamné qui déclare, avec emphase :
- Je serai pendu !
Perplexité générale... Le bourreau regarde le magistrat. La foule se regarde, léger brouhaha.
Tout à coup, le bourreau dégaine son épée, lui transperce le ventre. Puis il plonge le condamné dans le bassin et enfin lui passe la corde au cou.
C'est la liesse générale, on se fait des accoaldes, on rigole.
Ça lui apprendra à rigoler avec la justice.